Guide du Nazaréen pour débutants

La Semaine Sainte en Andalousie, comme dans l’ensemble de l’Espagne, porte en elle une tradition vieille de centaines d’années. Dans les articles précédents, nous vous avons évoqué à la fois des desserts typiques de cette fête ou des processions les plus iconiques du territoire andalou. Aujourd’hui, on s’intéresse à l’une des grandes inconnues, très présente lors de la Semaine Sainte : le Nazaréen. Qui sont-ils?Pourquoi s’habillent-ils ainsi? Lepetitjournal comprend votre curiosité et y répond!

Qu’est-ce qu’un nazaréen ?

Pour commencer, il convient de préciser que les Nazaréens sont des pénitents qui dirigent et accompagnent les icônes lors des processions de la Semaine Sainte et leur nom vient de la ville de Nazareth, où Jesus Christ a vécu. Ces fidèles appartiennent à une confrérie et, par conséquent, l’habillement variera selon sa propre confrérie. Cependant, ils partagent tous des caractéristiques communes mais leur identité reste indéchiffrable en raison de la cagoule et de la tunique qu’il porte.

Une tenue avec quatre éléments

La tenue est composée de quatre éléments principaux. Tout d’abord, une capirote, une sorte de calotte pointue ou ‘cône’ qui se place sur la tête et qui mesure généralement environ 90 centimètres. Bien qu’à l’origine en bois, on peut la trouver en plastique ou carton. La cagoule est recouverte d’un tissu avec un masque qui recouvre le visage du Nazaréen, afin qu’il préserve secrète son identité. 

D’autres part, le corps est recouvert d’une tunique qui peut être recouverte d’une cape. De plus, dans la plupart des cas, les tuniques sont accompagnées d’une ceinture en sparte ou en soie appelée cíngulo ou fajín et d’accessoires tels que des gants, des chaussures noires, un bouclier brodé et une bougie.

Pourquoi s’habillent-ils ainsi?

L’origine du costume est étroitement liée à l’origine de la cagoule. Cela remonte au XVe siècle, à l’époque de l’Inquisition espagnole, où les criminels religieux étaient contraints de porter un «sambenito» (sac béni ou «saco bendito»au espagnol) pendant des mois, des années, ou même toute une vie. De plus, les péchés étaients peints sur le capot afin que les pénitent soient marqués à la vue de tous. Il s’agissait d’un vêtement semblable à la cagoule car il couvrait la tête et une grande partie du torse. Une fois que la personne avait accompli sa pénitence, le sambenito était donné à l’Église. La forme de la capuche, en revanche, faisait référence au rapprochement du condamné avec le ciel, le pardon et le Christ. Au XVIIe siècle, certaines confréries sévillanes s’approprient ces cônes pour les utiliser lors des processions et le reste de l’Espagne suit cette tendance.

Le symbole des couleurs

Comme c’est la coutume, la couleur de la tenue dépendra de la confrérie à laquelle appartient le Nazaréen. Cependant, chacune correspond à un symbole spécifique. Alors, découvrons la signification des principales couleurs.

Le noir et le violet sont les couleurs par excellence parmi les trônes de la Semaine Sainte. Les deux désignent le deuil de la mort du Christ et sa pénitence. Il sont donc courant de voir ces tonalités des jours comme le Vendredi Saint. 

Le blanc symbolise la pureté, la joie et la lumière. Il a tendance à être présent sur les trônes de la Vierge ou dans les processions qui commémorent l’entrée de Jesus à Jérusalem (Dimanche des Rameaux) ou la résurrection du Christ (Dimanche de la Résurrection). 

Le rouge est étroitement lié au sang versé par le Christ et à sa passion pour les chrétiens. 

Le vert et le bleu font référence à l’espérance, à la charité et à la solennité, c’est pourquoi ce sont des nuances liées à la dévotion mariale.

Vous connaissez maintenant toutes ces références aux couleurs du costume nazaréen … et n’oubliez pas d’applaudir lors des passages des Nazaréens !