

ACT FOR NATURE - Partenaire de la «Rubrique Verte» présente
L'hippopotame (3/3) : Actions de protection
Au Niger, les terroirs villageois compris entre Ayorou et les îles Firgoun, sont soumis à de fréquentes incursions des troupeaux d'hippopotames à la recherche de leur nourriture et ce, particulièrement durant la saison sèche. Il en résulte des dommages considérables aux cultures ce qui induit évidemment de grosses difficultés économiques pour les agriculteurs.
Act for Nature, association de conservation de la biodiversité à Monaco, a lancé un programme qui allie à la fois la conservation de l'hippopotame mais aussi le développement agropastoral de la région. Ce programme, soutenu par le Bureau de la Coopération Internationale du gouvernement monégasque est piloté par Christian Noirard du Laboratoire d'Écologie des Hydrosystèmes Fluviaux de l'Université Claude Bernard de Lyon.
Protéger les cultures: la clôture électrique
Après une enquête préalable de terrain pour faire une évaluation des dégâts, l'ensemble des catégories socioprofessionnelles liées à l'usage des ressources du fleuve, le chef de Canton, les chefs de villages et les Eaux et Forêt se réuniront afin de décider de la mise en clôture de certaines parcelles du territoire.
Le type de clôture retenu est la clôture électrique. Ces clôtures, sans danger pour l'homme et les animaux, auront l'avantage de fonctionner de façon renouvelable, autonome et « propre » grâce à l'énergie solaire. Elles pourront être démontées et installées rapidement et constitueront une barrière perméable à toute la faune locale, excepté à l'hippopotame.
Installation d'une clôture électrique solaire © Photo: C. Noirard
Protéger les animaux: Création des sanctuaires à hippopotames
La cause du comportement alimentaire dévastateur des groupes d'hippopotames est liée à la disparition de leurs pâturages naturels qui se trouvaient sur les îles du fleuve. L'objectif est donc de trouver un compromis entre la volonté des agriculteurs et éleveurs d'abandonner certaines portions du fleuve et la sélection préalable des sites pouvant soutenir écologiquement les populations d'hippopotames.
Une analyse de l'habitat par les spécialistes mandatés sur place par Act for Nature permettra de définir les sites pouvant répondre aux exigences alimentaires de l'hippopotame. Au niveau du village d'Ayorou, le fleuve s'étend sur prés de 6 km. Dans cette vaste cuvette alluviale, le Niger est encombré par des chapelets d'îles, utilisés conjointement par l'homme et par l'hippopotame pour se nourrir. C'est dans ce contexte hydrographique particulier que seront sans doute sélectionnés les sanctuaires ou îles qui seront mis en réserve pour les populations d'hippopotames.
Les espaces attribués aux hippopotames seront clairement cartographiés et une surveillance de leur maintien sera assurée par les agents locaux des Eaux et Forêts. Dans les premiers temps, afin de fidéliser les hippopotames à ces nouveaux espaces naturels, de la nourriture leur sera apportée, ce qui permettra également à la végétation sauvage de retrouver une croissance naturelle.
L'équipe d'Act for Nature espère, par ces différentes initiatives, pouvoir toucher de façon significative et simultanée tous les acteurs impliqués dans la conservation de l'hippopotame. C'est cette stratégie locale et fédérative qui jusqu'à l'heure n'avait jamais été mise en place, qui permettra la sauvegarde de l'espèce au Niger.
Retrouvez dès la semaine prochaine la nouvelle série d'articles consacrée au 3ème primate le plus menacé dans le monde : le Propithèque de Perrier ?