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AVIONS – Un drôle de microcosme à 12.000 mètres d’altitude

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Photo by Omar Prestwich on Unsplash
Écrit par Marie-Pierre Parlange
Publié le 18 juillet 2019, mis à jour le 18 juillet 2019

Avez-vous remarqué le drôle de goût du café dans l’avion ? Etes-vous curieux de ce que voient les pilotes la nuit, du cockpit ? Avez-vous noté des comportements bizarres de passagers ? Petit catalogue éclectique de ce qu’il faut savoir (ou pas) quand on vole en altitude de croisière
 

Les voyages en avion, pour certains c’est l’occasion attendue avec délices d’enchaîner 4 séances de cinéma en rattrapage, pour d’autres un cauchemar lié à l’étroitesse des sièges, à des jambes lourdes ou à des enfants déchaînés. Pour de nombreux expatriés, c’est aussi un sas de décompression après la folie du départ, en attendant la rentrée, là-bas, loin de France. 
Dans ce microcosme qu’est la cabine, il se passe parfois des choses étranges. Le personnel navigant est le premier témoin de pétages de plombs de passagers incontrôlables. Tenues très légères, comportements gênants, ébriété (les effets de l’alcool sont doublés en altitude), refus obstinés de mettre un sac sous le fauteuil....
 

Le compte Instagram Passengershaming a été élu par le magazine Rolling Stone dans les 20 meilleurs à suivre (il existe aussi une page Facebook et Twitter). Il recense les photos de centaines de passagers mal élevés, du jeune ivre mort qui se promène dans le couloir (un grand classique), aux pieds malodorants posés sur la tête des passagers de devant. Les photos sont envoyées du monde entier et c’est assez édifiant sur le sans-gêne des voyageurs.

Sachez si vous êtes confrontés à des comportements désagréables que les hôtesses de l’air n’ont pas le droit d'intervenir auprès de ces gens mal élevés tant que personne ne s'en plaint. Il faut donc plus que des regards excédés et des profonds soupirs pour que les PNC puissent en référer au perturbateur. N’hésitez donc pas à leur signaler des abus ! D’ailleurs, le personnel peut aller jusqu’à menotter un passager indiscipliné avec l’autorisation du commandant de bord, s’il porte atteinte à la sécurité de l’appareil. 

Et au passage, un petit rappel des consignes de sécurité à bord :)

 

A table !

Parlons un peu des plateaux repas. Selon les compagnies, un soin particulier est réservé à leur élaboration. Les chefs évitent tout ce qui peut provoquer de l'aérophagie (pois chiches, haricots secs) puisqu'en altitude, le phénomène est accru. Impossible également, pour des raisons évidentes de confinement, de servir des fromages trop odorants ou autres choux de Bruxelles. Pourtant, en l’air, les fonctions olfactives sont réduites, ce qui oblige à relever les assaisonnements des plats proposés. Une étude clinique menée par Lufthansa a révélé en effet que la pression d’air fluctuante des cabines rend les passagers avides d’aliments acides et salés. C’est sans doute pour cela que le jus de tomate qui remplit ces deux conditions est tellement apprécié.

Vous prenez un vol de nuit et vous trouvez que le personnel met beaucoup de temps à servir les repas ? Rien d’étonnant, c’est une astuce développée afin qu’un maximum de passagers s’endorment. Résultat ? Une charge de travail fortement allégée pour eux. D’autant que parfois des passagers réclament des barquettes sans sauce, ou avec une garniture différente, oubliant sans doute qu’il n’y a pas de cuisines et que le personnel de bord ne fait que réchauffer les plats.

Bon à savoir : 
Un conseil pour bien choisir votre siège 

Les sièges du milieu sont les derniers à être réservés. Si vous voyagez à deux, réservez les sièges côté fenêtre et côté couloir, vous aurez peut-être la chance de voir le siège du milieu rester vide si le vol n’est pas complet.


S’il est nécessaire de toujours bien s’hydrater en avion, l’air des cabines étant particulièrement sec, il faudra aussi respecter un conseil avisé : ne pas boire l’eau provenant des robinets. Or cette eau est utilisée par les compagnies aériennes pour concocter le café. Il y a quelques années, une étude du Wall Street Journal  montrait que la concentration en bactéries dans les réservoirs était des “dizaines, voire des centaines de fois supérieure aux limites fixées par le gouvernement américain”. La raison ? Un manque de temps lors des escales pour les nettoyer correctement. On apprend même que parfois,“les emplacements pour purger les déchets des toilettes et recharger l’eau potable sont très proches et entretenus par la même personne”. De quoi réfléchir à deux fois avant d’opter pour un café lors de votre prochain vol !

Les rotations de plus en plus rapides expliquent sans doute aussi pourquoi la couverture que vous réclamez n’est pas toujours de première fraicheur, et que la tablette - qui a servi de table à langer il y a quelques heures - n’a pas encore été désinfectée. Voilà voilà...

Pour retrouver un peu de poésie, regardez plutôt cette vidéo à couper le souffle mise en ligne par Sales Wick, pilote et photographe suisse, sur son site Beyond Clouds ("au-delà des nuages", en français), qui nous fait voir la voie lactée de nuit lors d’un vol Genève-Sao Paolo. Juste magique ! En espérant que les pilotes ne passent pas trop de temps sur leur portable tout de même…

FlightLapse #01 - MilkyWay from SkyProduction on Vimeo.

Réédition

Marie Pierre Parlange
Publié le 18 juillet 2019, mis à jour le 18 juillet 2019