Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Que pensent les Parisiens et les Londoniens de leurs villes respectives ?

Carte représentant la France et l'AngleterreCarte représentant la France et l'Angleterre
Wikimedia Commons - Dr. Blofeld
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 21 septembre 2021, mis à jour le 21 septembre 2021

Une enquête délivrée par Ipsos pour l’Université de Paris et le King’s College de Londres se penche sur les conditions de vie des habitants des capitales Françaises et Anglaises. Plongée dans ce vaste sondage avec au programme : satisfaction, sécurité, pandémie et environnement.

 

Paris et Londres sont toutes les deux des capitales Européennes, mais le quotidien est loin d’y être le même pour leurs habitants. Cette étude parue le 15 septembre 2021 met en lumière les différences perçues par les résidents des deux métropoles sur de nombreux sujets. Les sondages ayant été réalisés avant et pendant l’arrivée du Covid-19, ils permettent de faire le point sur le rapport actuel des habitants à leur ville après un an et demi de pandémie, mais aussi sur leurs inquiétudes quant au futur. Environ 1.000 personnes ont été interrogées à Paris, dans la Petite couronne parisienne et à Londres pour les besoins de cette enquête, en 2019 puis en 2021.

 

Les habitants de ces capitales en sont globalement satisfaits

63% des habitants de Paris et de Londres sont satisfaits par leur quartier, ce qui témoigne d’un bon-vivre général dans ces villes. Toutefois, les Londoniens se disent plus contents que les Parisiens quant aux services locaux proposés chez eux. La qualité des transports en commun, la sécurité, la proximité des espaces verts et des établissements locaux sont les raisons communes principales faisant d’un quartier un endroit agréable à vivre.

Malgré cet avis positif quant à leur lieu de vie, 44% des personnes interrogées considèrent qu’il est probable voire certain qu’elles déménagent dans les cinq prochaines années, qu’elles soient britanniques ou françaises. On remarque également qu’entre 2019 et 2021, la propension des gens à vouloir partir a augmenté, d’autant plus du côté de Paris. La première raison poussant les habitants à déménager est la recherche d’une meilleure qualité de vie, et la deuxième concerne le coût de la vie. Les Londoniens sont beaucoup plus concernés par l’optique de partir de Londres pour devenir propriétaire d’un logement que les habitants de Paris : la capitale anglaise est connue pour la complexité de son marché immobilier. Les Parisiens, eux, sont 40% à penser que le cadre de vie est un sujet pouvant pousser au départ, contre 26% de personnes de l’autre côté de la Manche. Le sondage révèle par ailleurs que les habitants des capitales sont plus frileux sur la question de la famille : les personnes pensant que Paris/Londres sont des endroits propices pour élever ses enfants sont minoritaires.

Comme évoqué précédemment, la satisfaction des habitants d’une ville passe par la sécurité ressentie dans leur lieu de vie. 88% de Londoniens et 84% de Parisiens se sentent en sécurité la journée dans leur quartier, et les chiffres descendent entre 50 et 60% lorsque le soleil se couche. On dénote malheureusement un net différentiel entre hommes et femmes sur le sujet. Environ 2 femmes sur 5 ressentent de l’insécurité la nuit (quelle que soit la ville concernée). En moyenne, les Londoniennes ont subi 15,1 regards inappropriés dans leur ville, et 13,3 plaisanteries ou commentaires à caractère sexuel. Un large écart se fait ressentir lorsqu’on passe la frontière française, puisque les chiffres descendent respectivement à 10,5 et 5 fois du côté des Parisiennes. Une tendance surprenante au regard des témoignages confiés par nos lectrices en début d’année 2021.

Le fait que tantôt Paris, tantôt Londres soient des endroits propices pour commencer sa carrière fait l’unanimité chez la majorité des interrogés. Toutefois, 68% des Londoniens considèrent que leur ville est un endroit propice pour créer une entreprise, ce qui représente 10 points de plus que pour les Parisiens : une culture entrepreneuriale différente semble se dessiner entre les deux villes.

 

Un rapport différent à l’immigration

Les chiffres témoignent d’une différence de perception quant à l’immigration et à la mixité entre les deux capitales : quasiment deux fois plus de Londoniens pensent que l’immigration a un apport pour leur ville tandis que seulement 35% des Parisiens sont d’accord avec le fait que « l’immigration provenant d’autres pays a eu un impact positif sur Paris ». Dans la Petite couronne parisienne, l’écart, encore plus parlant, atteint 38 points d’écart avec les réponses données par les habitants de Londres.

Lorsque les sondages se penchent sur l’immigration provenant d’autres régions du pays, les résultats sont plus nuancés. Les habitants de Paris semblent un peu plus ouverts lorsqu’il s’agit de personnes quittant une autre partie de la France, alors que les habitants de Londres le sont un peu moins.

16% des Parisiens et 25% des Londoniens considèrent toutefois que leur ville a besoin de plus d’immigration que le niveau actuel. Malgré la perception positive des habitants de Londres quant à l’immigration, ces derniers sont paradoxalement moins convaincus par sa potentielle augmentation.

 

Le futur de Paris et de Londres : inquiétudes et espoirs

En 2021, l’enjeu majeur des deux capitales est toujours la pandémie du Covid-19. Toutefois, les autres préoccupations des habitants diffèrent selon le pays : 44% des Parisiens voient la propreté des rues et des espaces publics comme un enjeu majeur, contre 22% de Londoniens. Quasiment 1 habitant de Londres sur 2 est concerné par la criminalité et le maintien de l’ordre, ce qui n’est le cas que de 34% des habitants de la Ville Lumière.

Malgré l’impact de la pandémie sur leur quotidien, la majorité des interrogés pense toutefois que leur ville saura rebondir après le coronavirus. Les Londoniens sont, d’autre part, plus confiants quant au rythme de rétablissement de leur ville. 1 Parisien sur 6 considère que le territoire ne se rétablira jamais de la crise pandémique, une opinion partagée par 1 personne sur 9 à Londres. Quant à l’amélioration de leur niveau de vie, les interrogés demeurent relativement optimistes : seulement 30% des Parisiens et 21% des Londoniens pensent que ce dernier va se détériorer dans les cinq prochaines années.

Toutefois, de nombreuses inquiétudes subsistent lorsque la période post-Covid est évoquée : 1 personne sur 2 pense que le prix du logement va augmenter après la fin de la pandémie, et les habitants de Paris et de Londres sont très concernés par la question de la pollution. L’espoir se porte sur d’autres sujets, tels que les transports, l’accueil des bars et des restaurants ou encore la culture. Plus de 50% des personnes interrogées pensent que l’immigration va augmenter dans le futur.

 

L’environnement, une question centrale pour les Londoniens et pour les Parisiens

La problématique environnementale constitue un réel questionnement qui ressort dans les résultats de cette enquête. Paris souffre tout d’abord d’un manque cruel de verdure ; la ville comprend 9,5% d’espaces verts contre 33% à Londres. Les questions environnementales les plus importantes sont les suivantes : le réchauffement climatique, la pollution de l’air ainsi que la gestion des déchets. Environ 80% des Londoniens et des Parisiens se disent concernés par ces problématiques. Les habitants des deux villes soutiennent majoritairement les mesures écologiques pouvant être décidées par les autorités. Toutefois, les Parisiens sont plus enclins à moins se servir de leur voiture ; ils sont également 67% à penser que la possession d’une voiture va décliner au cours des prochaines années, contre 33% de Londoniens de cet avis. Les habitants de Londres sont, eux, plus de la moitié à considérer qu’il faudrait attribuer plus d’espaces aux cyclistes et aux piétons.

Lorsqu’on interroge les Parisiens et les Londoniens sur la qualité des mesures environnementales disponibles dans leur ville, on remarque des disparités. Les habitants de Paris sont moins satisfaits que ceux de Londres sur quasiment la totalité des catégories, hormis quant à la présence d’ateliers, d’entreprises et de professionnels pouvant participer à la lutte contre le réchauffement climatique. 40% des Parisiens considèrent qu’il n’y a pas assez de logements économes en énergie disponibles à l’achat, et 34% déplorent le manque d’espaces verts pour le loisir et l’exercice.

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

© lepetitjournal.com 2024