Pourquoi ne pas offrir à Noël un livre sur l’Indonésie ? Bande dessinée, récit, étude, entretiens, les toutes dernières parutions.
L’archipel des ombres, un voyage en Indonésie de Bruno Philip
" J’étais arrivé à Sumatra sous un ciel couleur chiffon. La mousson. Dans les rues flottaient des odeurs d’épices, de pots d’échappement et de durian... Un pays-continent chaleureux et disparate qui danse sur un volcan et tremble souvent de toute sa terre. (…)"
L'Indonésie à travers une galerie de portraits
Depuis sa publication en 2014, "Indonesia Etc : Exploring the Improbable Nation" d'Elizabeth Pisani restait pour moi le livre de référence sur l'Indonésie contemporaine, mi-récit de voyages, mi-essai journalistique. Je me désolais qu’il n’ait pas été traduit en français. Fort heureusement, Bruno Philip, correspondant Asie du sud-est pour le quotidien Le Monde, vient de publier un livre un peu similaire (mais un peu différent aussi…. same same but different) qui m’a totalement séduite. On voyage d’ouest en est à travers tout l’archipel, depuis Sumatra jusqu’aux Moluques, en passant par Bornéo, le Sulawesi, le Timor occidental. Java est passé en coup de vent, Bali est éclipsé : on s'éloigne des sentiers battus. Bruno Philip peint une galerie de portraits plus hauts en couleurs les uns que les autres, ceux que les grands journaux délaissent d’habitude : un artiste batak, un gangster fasciste, un marin clochard perdu à Sunda Kelapa, un urbaniste branché de Jakarta, un vieux Chinois opposant à Suharto, un anthropologue Dayak qui cite du Baudrillard, un exorciste évangéliste au fin fond de la jungle, un activiste écologique, une princesse de 92 ans, un buffle qui coûte 50.000 euros, un sultan putatif et philosophe à Ternate, un roi mâcheur de bétel… Et même un exhibitionniste qui déboule sans prévenir dans une citadelle en ruine à Tidore. On croise également des fantômes littéraires: Joseph Conrad et Arthur Rimbaud. Le capitaine Haddock aussi, avec qui l’auteur partage un certain penchant pour la bouteille. Lire la suite de l'article ici.
"Ma voisine est indonésienne" elle est baroudeuse, une Tukang jalan!
Emmanuel Lemaire a deux métiers : bibliothécaire le jour, et dessinateur-scénariste le reste du temps. Il vient de sortir son troisième roman graphique « Ma voisine est indonésienne ». Un titre qui a bien sûr attiré l'attention de lepetitjournal.com de Jakarta. Nous avons pris rapidement contact avec Emmanuel qui a eu la gentillesse de répondre à nos questions et de nous parler de sa dernière bande dessinée à caractère autobiographique.
Avant d’écrire cette bande dessinée, connaissiez-vous l'Indonésie ?
Je ne suis jamais allé en Indonésie. Je ne connais pas vraiment ce pays. Mais depuis longtemps, j'avais envie de dessiner une histoire qui aurait pour thème «l'inconnu».
Alors, quand ma voisine indonésienne a frappé à la porte de mon appartement, ça été littéralement «l'inconnu» qui se présentait sur le palier. J'ignorais tout de cette nouvelle voisine et de son pays d'origine. Plus troublant encore, elle connaissait bien mieux la France que moi qui y ai toujours vécu. La raison était simple, si la semaine elle travaillait comme traductrice free-lance, chaque week-end, inlassablement, elle prenait le train pour découvrir un coin de l'Hexagone. C'était une amoureuse de la France, de ses paysages et de sa culture. Lire la suite de l'article ici
Indonésie-L’unité dans la diversité : Comprendre son pluralisme ethnique et religieux
"L'Indonésie est une création du colonialisme néerlandais”. C’est sur cette affirmation surprenante que débute et conclut Anda Djoehana dans son livre : "Indonésie - L’unité dans la diversité" (qui vient de paraître en août 2021). A l’ère du post-colonialisme, où il convient de rejeter en masse tout héritage de l'oppresseur, on pourrait s’étonner que l’auteur attribue la création du territoire de l’actuelle Indonésie aux Hollandais qui ont dirigé les Indes néerlandaises pendant plus de 300 ans jusqu’en 1945 (ou 1949, selon à qui vous vous adressez).
Habilement, méthodiquement, Anda Djoehana nous démontre comment ce jeune État est né, non pas des cendres de l’occupation japonaise (encore que celle-ci y a joué un rôle clef) mais d’un sentiment d’unité qui s’est développé au fur et à mesure de son histoire ; dans un contexte d’échanges commerciaux ou culturels, voire religieux, dans un premier temps puis politique et nationaliste, comme il l’est désormais dans l’Indonésie moderne. Il explique ainsi comment ce sentiment est né face au colonialisme hollandais, qui avait unifié administrativement cette zone géographique, tout en rendant insupportable sa domination, engendrant la naissance d’une conscience nationale. Lire la suite de l'article ici
Bali : un livre d'entretiens sur 50 ans de changements
« Bali - 50 ans de changements » vient de paraître. Un ouvrage qui dépoussière les idées convenues. Ce livre est la retranscription d’échanges entre Jean Couteau, journaliste et écrivain installé en Indonésie depuis 50 ans, et Eric Buvelot, journaliste. Notre chroniqueuse Cécile a eu la primeur de pouvoir lire ces entretiens. Elle nous raconte.
Bali bénéficie d’un statut très particulier dans l’imaginaire touristique, aujourd’hui comme hier ; grand nombre d’expatriés de longue date ou de touristes éphémères demeurent à la recherche de ce paradis révélé au grand jour par les Walter Spies et autres Colin McPhee des années 1920. Mais ne leur en déplaise, mondialisation et modernisation ont profondément changé Bali. Pour nous aider à comprendre ces transformations profondes, Jean Couteau, journaliste, écrivain, traducteur et chroniqueur extraordinaire, nous livre ici ses réflexions sur le chemin que Bali a parcouru au cours des 50 dernières années.
Arrivé dans les années 70, justement lorsque cette île entamait sa métamorphose à travers l’essor du tourisme et le développement économique de l’Indonésie, il a pu remarquer comment la structure de la société, les pratiques religieuses, l’économie, l’occupation des sols ont évolué au fil des ans. Expert, à son corps défendant tout d’abord, peu à peu « L’Indonésien devint [son] langage, l’Indonésie, un lieu et une référence indestructibles de [son] identité ». Lire la suite de l'article ici.