Édition internationale

Les populations frontalières menacées par les actions hybrides russes et bélarusses 

Lors du XXXIVe Forum économique de Karpacz, une table ronde intitulée « La sécurité des populations dans les régions frontalières menacées par les actions hybrides du Bélarus et de la Russie » a été organisée, voici ce qu’il fallait en retenir. 

Photo du panel durant le Forum Économique de KarpaczPhoto du panel durant le Forum Économique de Karpacz
© Forum Ekonomiczne / Economic Forum
Écrit par Forum Ekonomiczne / Economic Forum
Publié le 6 octobre 2025, mis à jour le 2 décembre 2025

 

« La sécurité des populations dans les régions frontalières menacées par les actions hybrides du Bélarus et de la Russie » 

💡 Bezpieczeństwo ludności w przygranicznych rejonach zagrożonych działaniami hybrydowymi ze strony Białorusi i Rosji
Le modérateur : Tomasz Kośmider, professeur à l'université WSB Merito (Wyższe Szkoły Bankowe).
Les intervenants :  Krzysztof Papadis, président de Smart Target ; Krzysztof Sobolewski – membre du Parlement, Sejm de la République de Pologne ; Jarosław Gromadziński – général, président du conseil d'administration d’Academy Defence24 ; Paweł Krutul – vice-voïvode de la voïvodie de Podlasie ; Jarosław Kwasek – membre du conseil d'administration de la voïvodie de Lublin, bureau du maréchal de la voïvodie de Lublin.

 

La vulnérabilité de la Pologne face aux menaces hybrides et sur les moyens efficaces afin de les contrer

La discussion a débuté sur une question de Tomasz Kośmider liée à la thèse du panel : « Les actions hybrides à la frontière polono-bélarusse ont commencé il y a trois ans, suivies par le déclenchement de la guerre en Ukraine. Les activités hybrides menées depuis le territoire bélarus et la guerre en Ukraine ont toutes deux des répercussions sur les régions frontalières de la Pologne. La population de ces régions se sent menacée. Quelle est l'ampleur de ce sentiment de menace parmi les habitants des régions frontalières ? Quelles mesures sont prises par les autorités nationales et régionales pour soutenir la population de ces régions dans une situation aussi difficile ? »

Ainsi, en posant ce contexte, le professeur Kośmider interroge la vulnérabilité de la Pologne face aux menaces hybrides et sur les moyens efficaces afin de les contrer.


Réunion sur la paix et la sécurité en Ukraine : verbatim d’Emmanuel Macron

 

Jarosław Gromadziński a insisté sur le fait que la guerre hybride n'affecte pas directement les soldats, mais plutôt l'ensemble de l'environnement social dans lequel ils opèrent

Face à cette question, Jarosław Gromadziński a souligné que ces actions ne constituent pas une guerre à proprement parler, comme on peut le voir avec la situation à la frontière avec le Bélarus. Il a fait remarquer que l'est de la Pologne avait été négligé pendant des années en termes de présence d'unités militaires et d'infrastructures, mais que ces dernières années, des investissements intensifs avaient été réalisés en réponse aux actions agressives des pays voisins. Il a insisté sur le fait que la guerre hybride n'affecte pas directement les soldats, mais plutôt l'ensemble de l'environnement social dans lequel ils opèrent. Il a observé que l'État réagit principalement aux effets, et non aux causes, ce qui pose un défi important. Selon lui, la Pologne devrait créer une unité spécialisée chargée de mener des activités d'information ciblant les sociétés bélarusse et russe.

 

Krzysztof Sobolewski : « une coopération étroite avec les autorités locales est essentielle »

Pour sa part, Krzysztof Sobolewski a attiré l'attention sur le problème lié à l'afflux de réfugiés et à l'incertitude quant à l'identité des personnes qui franchissent réellement la frontière et entrent dans la société polonaise. Il a également souligné les risques potentiels liés à l'avenir des soldats ukrainiens après la fin de la guerre, soulignant que des problèmes tels que le développement du crime organisé pourraient apparaître.

De son côté, Paweł Krutul a partagé ses préoccupations quant à la question du danger du trafic d'armes à travers la frontière. Il a souligné que de nouvelles divisions sont actuellement créées, que du matériel de défense est acheminé et que les infrastructures routières et de communication sont modernisées. Selon lui, une coopération étroite avec les autorités locales est essentielle, ce qui, comme il l'a fait remarquer, fonctionne très bien. Selon son évaluation, la frontière est de mieux en mieux sécurisée et la formation dispensée aux officiers permet d'être optimiste pour l'avenir.

 

Jarosław Kwasek : « la présence de soldats stimule le développement local et que leur visibilité dans les espaces publics renforce le sentiment de sécurité des habitants »

Jarosław Kwasek a présenté le point de vue de la voïvodie de Lublin, qui pendant des années n'avait pas eu sa propre brigade militaire. Sa restauration en 2018 a renforcé la sécurité de la région et a également apporté des avantages économiques. Il a insisté sur le fait que la présence de soldats stimule le développement local et que leur visibilité dans les espaces publics renforce le sentiment de sécurité des habitants. Il a également noté que la région reconstruit progressivement son potentiel touristique, malgré la « perception » d'être une zone dangereuse, une zone de front.

 

Jarosław Gromadziński a repris la parole, soulignant que, bien que les menaces hybrides soient importantes, la priorité devait être donnée à la protection contre les menaces militaires à grande échelle. Il a insisté sur la nécessité de protéger les points stratégiques et les infrastructures critiques, ainsi que sur la nécessité de redéfinir la stratégie de défense du pays en y ajoutant de nouveaux éléments visant à contrer la guerre hybride.

 

Finalement, Krzysztof Papadis a cité l'exemple de la Finlande, où une organisation civile a été créée pour former les citoyens en cas de guerre. Il a souligné que la défense totale est souvent confondue avec la défense civile, alors qu'en réalité, l'engagement de l'ensemble de la société est essentiel à la sécurité de l'État. Il a suggéré qu'une bonne solution pourrait être d'impliquer les pompiers volontaires dans l'éducation à la défense et d'introduire une formation pratique pour les jeunes, même au niveau du maniement des armes de base. Selon lui, la coopération avec les petites et moyennes entreprises devrait également être développée, car celles-ci pourraient produire des articles stratégiques. Il a souligné que la Pologne dispose d'un énorme potentiel technologique, qui devrait être pleinement exploité pour construire le système de défense de l'État.

 

Vous pouvez lire cet article en polonais sur la page de notre partenaire Economic Forum en cliquant sur ce lien : 

https://www.forum-ekonomiczne.pl/pl/aktualnosci/bezpieczenstwo-ludnosci-w-przygranicznych-rejonach-zagrozonych-dzialaniami-hybrydowymi-ze-strony-bialorusi-i-rosji

 

Pour nous soutenir : 

Notre newsletter gratuite

 

Soutenez votre édition | lepetitjournal.com Varsovie

 

Soutenez-nous en vous abonnant à notre newsletter ou en nous aidant financièrement !
Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.