La menace du « Big One », un séisme dévastateur de grande ampleur, hante le Japon. Rejouant divers scénarios de crises, les municipalités, les écoles, les entreprises entraînent les habitants à réagir de manière appropriée en cas de catastrophe naturelle. Malheureusement, ces mesures sont loin d’être suffisantes. Quand arrivera-t-il ? Comment s’y préparer ? Comment réagir mieux et surtout plus vite ? Le Japon cherche sans relâche à améliorer sa politique de prévention des risques naturels.
Une jumelle digitale pour Tokyo
Le concept de jumelle digitale n’est pas nouveau. Il s’agit d’une transposition de tout ce qui existe réellement dans un espace numérique : infrastructures, paysages, transports, habitants… de nombreuses villes à travers le monde ont déjà créé leur double virtuel afin d’y effectuer diverses simulations.
Lors d’une conférence de presse tenue début 2022, la gouverneure de Tokyo, Koike Yuriko, a tenu à présenter divers projets menés dans la capitale. Parmi ceux-ci, l’utilisation d’une jumelle digitale de Tokyo afin d’évaluer les conséquences de certaines catastrophes naturelles. Diverses villes ou préfectures japonaises (Oita, Chiba, Kakegawa) sont d’ailleurs déjà modélisées sur le site Digital smart City.
Le gouvernement de Tokyo a indiqué avoir travaillé sur différents scénarios grâce à cette jumelle virtuelle. Ils ont notamment pu y simuler une évacuation de la population en cas de sinistre. En intégrant diverses données sur les flux de population dans la capitale, il est en effet possible d’estimer combien de personnes se déplacent dans la ville, mais aussi dans ses nombreux souterrains et de mieux prévoir les interventions nécessaires pour leur venir en aide.
Des caravanes multi-usages
Certains citoyens n’hésitent pas eux non plus à proposer des projets innovants. C’est le cas de monsieur Hideo Saito, fondateur de Kyosaikai. Originaire de Fukushima, Saito-san connaît parfaitement les difficultés du Japon à faire face aux grandes catastrophes naturelles.
Les conséquences d’une catastrophe naturelle
Dans le chaos provoqué par un séisme, il est souvent difficile d’intervenir rapidement pour évacuer les blessés. Il est donc nécessaire d’installer sur les zones sinistrées des hôpitaux provisoires, capables de fournir aux victimes les soins d’urgence sur place. Ces manœuvres font malheureusement perdre un temps précieux aux secours.
Autre problématique liée aux catastrophes naturelles, moins connue et pourtant tout aussi dramatique : à la suite d’un séisme, des milliers de familles sont parfois privées, temporairement ou à long terme, de leur logement. Bien sûr, des logements publics post-catastrophes sont alors fournis par les gouvernements locaux, cependant, les conditions de vie y sont précaires. Les préfabriqués construits sont généralement étroits et peu résistants aux conditions climatiques extrêmes. De plus, ces opérations ont un coût énorme en termes de temps (livraison du matériel sur la zone souhaitée, construction des préfabriqués, entretien, démontage, destruction…) et d’argent (financement de nouveaux préfabriqués à chaque catastrophe puisque ceux déjà construits ont été démontés et jetés).
Pour répondre à ces diverses problématiques, Kyosaikai propose aux particuliers comme aux administrations des caravanes toutes équipées, multi-usages, bien isolées et faciles à mobiliser en cas de catastrophe naturelle. Une caravane peut en effet se déplacer rapidement pour servir d’ambulance, de lieu de premiers secours puis devenir un hébergement temporaire pour une famille sans domicile.
Un projet vraiment intéressant quand on sait que des milliers de logements pourraient être privés d’électricité ou d’eau pendant plusieurs jours en cas de tremblement de terre majeur.
« S’aider soi-même, c’est aussi aider les autres ». Rappelle monsieur Saito. Pour lui, l’idée est que les citoyens ou les communautés faisant l’acquisition d’une caravane à titre personnel acceptent de la mobiliser en cas de séisme. Le but est d’autonomiser ainsi petit à petit les régions pour réduire les temps de réaction face aux catastrophes naturelles.
Les particuliers ayant déjà passé commande pour acheter une de ces caravanes sont prêts à les mettre à disposition en cas de problème. Les administrations en revanches, plus frileuses, préfèrent encore louer. Mais si la location en urgence de caravanes réduit partiellement l’impact écologique et économique causé par l’utilisation des préfabriqués, la question de la rapidité d’intervention en revanche n’est pas résolue.
Face aux réticences que semblent éprouver les administrations devant à ce modèle de fonctionnement basé sur l'anticipation et sur la coopération, Saito-san ne se décourage pas. Il a déjà travaillé à divers plans de financements possibles, assurant l’utilisation des caravanes de manière durable.
Découvrir les caravanes de Kyosaikai
À l’intérieur d’un espace harmonieusement aménagé, on découvre plusieurs lits, un coin cuisine, un salon avec une banquette pouvant se transformer en banquette supplémentaire, l’air conditionné, un réservoir de 50 litres d’eaux chauffées et de nombreux espaces de rangement. Dans la salle de bain, une véritable baignoire a été installée. Fabriquées et livrées en 5 mois, les caravanes coûtent 4 500 000 yens.
Pour approfondir la question du relogement des victimes de catastrophes naturelles au Japon, je vous conseille cet article de Camille Cosson.
Pour commander une caravane ou aider monsieur Saito à faire connaître son projet, n’hésitez pas à contacter Kyosaikai :
04-2966-2951
090-9133-6430