Paris et Tokyo n'ont cessé de tisser des liens étroits au fil des décennies, entre échanges intellectuels et dialogues artistiques. Mardi 25 mars 2025, à la Résidence de France à Tokyo, cette relation privilégiée a une nouvelle fois été célébrée lors de la 7ᵉ cérémonie de remise des distinctions de la Délégation japonaise de la Renaissance Française. Sous la présidence d’honneur de Philippe Setton, ambassadeur de France au Japon, quatre figures majeures du paysage culturel nippon ont été distinguées pour leur engagement en faveur du rayonnement de la francophonie.


Une cérémonie sous le signe du dialogue et de l’échange
L’événement, ponctué de discours et d’intermèdes musicaux, a débuté par une allocution de l’ambassadeur, saluant l’importance du travail mené par la Renaissance Française depuis sa création en 1915. Sumihiko Seto, président de la Délégation japonaise, et Atsushi Nakajima, président du comité de sélection, ont ensuite pris la parole, avant qu’un message vidéo de Denis Fadda, président international de l’institution, ne vienne souligner l’universalité des valeurs portées par cette organisation centenaire.
Un récital de piano, interprété par Mahoko Nakano, a offert une parenthèse musicale à l’assemblée avant que ne débute la remise des distinctions. Chacun des lauréats a ensuite pris la parole pour exprimer sa gratitude et partager sa vision du dialogue franco-japonais.

Quatre figures du rayonnement francophone
Parmi les récipiendaires de cette édition 2025, Keiko Kishi s’est vu attribuer la médaille d’or de la Renaissance Française. Empêchée de se rendre à la cérémonie pour des raisons de santé, elle a néanmoins adressé un message de remerciement en vidéo, soulignant son attachement aux liens culturels entre la France et le Japon. Actrice de renom, elle a marqué de son empreinte le cinéma japonais et international avant de se tourner vers l’écriture. Diplômée de l’Alliance Française de Paris, elle incarne un pont entre les cultures, notamment à travers ses essais et romans nourris d’une sensibilité franco-japonaise.
Tadao Takemoto, écrivain, critique et traducteur, a également été distingué par la médaille d’or de la Renaissance Française. Spécialiste de l’œuvre d’André Malraux, il a consacré sa vie à explorer les convergences spirituelles entre l’Orient et l’Occident, à travers ses recherches et ses travaux académiques.
Deux autres personnalités ont reçu la médaille d’or des Valeurs francophones. Shigeru Kashima, professeur émérite de l’université Meiji et spécialiste de la littérature française du XIXᵉ siècle, est un acteur majeur de la transmission du patrimoine littéraire hexagonal au Japon. Son travail de traduction et ses analyses ont permis de rendre accessibles des œuvres majeures de Balzac et Zola à un public japonais passionné.
Enfin, Loumi Kawai, productrice culturelle, a été récompensée pour son engagement dans la promotion des artistes et musiciens français au Japon. Par ses initiatives, notamment la création d’événements qui réunissent sur scène des artistes des deux pays, elle œuvre depuis plus de deux décennies à renforcer les échanges culturels entre Paris et Tokyo.

Un héritage et des perspectives
La Renaissance Française, fondée en 1915 par Raymond Poincaré, demeure fidèle à ses ambitions initiales : promouvoir la culture, la solidarité et la francophonie à travers le monde. La délégation japonaise, créée en 2018, s’est imposée comme un acteur central du dialogue culturel franco-japonais.
Alors que le cocktail de clôture réunissait les lauréats et les invités dans les salons de l’ambassade, l’atmosphère était empreinte de cette conviction partagée : la culture demeure l’un des piliers les plus solides du rapprochement entre les peuples. En honorant ces figures d’exception, la Renaissance Française rappelle que, malgré les distances, les valeurs de transmission et de partage transcendent les frontières.
Pour en savoir plus : rendez-vous sur le site de Renaissance Française au Japon.


Prise de parole de M. Tadao Takemoto.
Photo de couverture : Médaille d’or de la Renaissance Française par Bruno Chapiron
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