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Singeries et superstitions des rues romaines

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Écrit par Karine Gauthey
Publié le 14 juillet 2020, mis à jour le 14 juillet 2020

« La nuit ne tombe pas à Rome ; elle s’élève du cœur de la ville, des sombres petites ruelles et des cours où le soleil ne pénètre que d’un rayon, puis, comme la brume du Tibre, elle glisse sur les toits et se déploie sur les collines. »

 

- Caroline Llewellyn, The Masks of Rome (1989).

 

 

Au détour de quelques rues du centre historique, entre la place Navone et le Panthéon, au numéro 18 de la via dei Portoghesi, on peut voir s’ériger une tour aux allures médiévales : la Torre della Scimmia du Palazzo Scapucci (palais du XVIe siècle, construit par Pietro Griffo, évêque de Forli).

 

Monument atypique de la ville qui remonte au XIe siècle, il doit son nom à une légende : il y a fort longtemps, la tour aurait été habitée par les Scapucci, qui avaient un singe domestique nommé Hilda. Un jour, il aurait décidé d’emporter avec lui le nouveau-né du couple pour l’emmener jusqu’en haut de la tour, en faisant des acrobaties entre les remparts, sous les yeux incrédules des parents et des passants.

 

On raconte que le père aurait adressé des prières à la Sainte Vierge en faisant le serment d’édifier une statue à son effigie si l’enfant survivait ; alors sous les sifflements du père, Hilda aurait rapporté le bébé. La foule cria alors au miracle et pour témoigner de sa gratitude, le père aurait décidé qu’à partir de ce jour, une lampe resterait continuellement allumée au sommet de la tour.

 

Plusieurs propriétaires

 

Effectivement, si l’on y regarde de plus près, on peut apercevoir en haut de la tour une petite statue de Vierge tenant une lanterne éclairée jour et nuit. Fasciné par cette histoire, le romancier américain Nathaniel Hawthorne, qui a vécu quelques temps en Italie, relate la légende du singe dans The Marble Faun.

 

La tour a appartenu à différents propriétaires au fil des époques : les Frangipanes, les Crescenzi, la confrérie du Gonfalone et la Congrégation de la Charité, avant de devenir la propriété des Scapucci. La terrasse présente encore les symboles héraldiques des Scapucci (une alternance d’étoiles et de croissants de lune).

 

En réfection durant plusieurs années, cette tour a notamment abrité Julia Roberts le temps du film Mange, prie, aime, adaptation du célèbre livre d’Elisabeth Gilbert Eat, pray, love.

 

 

tour du singe

 

Karine Gauthey
Publié le 14 juillet 2020, mis à jour le 14 juillet 2020

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