Deux installations de Louise Bourgeois à la Villa Médicis

En complément de l'exposition L’inconscio della memoria à la Galerie Borghese, la Villa Médicis présente deux œuvres de Louise Bourgeois : No Exit  et la tapisserie Sainte Sébastienne  dans le Salon de lecture exceptionnellement ouvert au public.

Figure artistique fondamentale du XXe siècle qui échappe à toute classification ou étiquette, Louise Bourgeois (1911, Paris - 2010, New York) a influencé d'innombrables artistes avec son œuvre marquée principalement par les thèmes de la mémoire, de l'enfance et de la métamorphose. Du 21 juin au 15 septembre à Rome, la Galleria Borghese lui consacre une exposition intitulée Louise Bourgeois. L'inconscient de la mémoire, qui se voit prolongée à la Villa Médicis par l'installation No Exit, présentée pour l'occasion dans les salons historiques jusqu'au 5 septembre.

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Gauche : Louise Bourgeois - No Exit, 1989 - Fondation Louis Vuitton pour la Création, Paris/ Parigi © The Easton Foundation/Licensed by VAGA, New York and SIAE,Italy
Droite : Louise Bourgeois - Sainte Sébastienne, 1997 - Manufacture des Gobelins, Collection du Mobilier national en dépôt à la Villa Médicis -  « Adagp, Paris 2024 » – Crédit Photo : Agostino Osio

Voyage dans la psyché de Louise Bourgeois

 
No Exit évoque la maison d'enfance dans laquelle Louise Bourgeois, enfant, se réfugiait au sous-sol pour espionner son père. L'escalier imaginé par l'artiste ne mène nulle part, il perd son aspect fonctionnel pour prendre une dimension quasi spirituelle qui invite à la réflexion et à l'introspection. Deux sphères en bois sont disposées de part et d'autre des marches, suggérant une forme phallique, tandis que deux cœurs en caoutchouc dissimulés sous l'escalier revendiquent la place de l'amour dans les relations humaines.

L'installation No Exit (1989) entre en résonance avec une autre œuvre de l'artiste franco-américaine exposée dans les salles historiques de la Villa Médicis, imprégnée de réflexions sur le corps et la mémoire : la tapisserie représentant Sainte Sébastienne (1997), propriété des collections du Mobilier national et conservée à la Villa Médicis depuis 2022. Cette tapisserie tissée par la Manufacture des Gobelins s'inspire d'une intaille réalisée par Louise Bourgeois en 1992. L'artiste y représente une version féminine de saint Sébastien martyr, dessinée dans une synthèse expressive générale : un corps féminin aux courbes généreuses est transpercé par des flèches noires tirées de toutes parts. Louise Bourgeois s'approprie l'iconographie traditionnelle du martyr chrétien pour évoquer sa propre souffrance. "Sainte Sébastien est un autoportrait", a-t-elle déclaré.
 
Les deux œuvres de Louise Bourgeois sont présentées dans la salle de lecture. Ce salon, réaménagé en 2022 par Kim Jones et Silvia Venturini Fendi, sera exceptionnellement accessible au public.