À la suite du meurtre de George Floyd, assassiné par un policier blanc, à Minneapolis, le 24 mai dernier, le mouvement militant pour l’égalité et la reconnaissance des droits des Noirs, Black Lives Matter, est sur le devant de la scène, d’abord aux États-Unis, puis dans le monde entier. Pris d’une conscience soudaine sur la question du racisme, citoyens, gouvernements, institutions mais aussi entreprises et marques prennent position.
Une réforme de la justice pénal
Aux États-Unis, les manifestants réclament une réforme de la justice pénale afin de mettre fin à la violence policière à l’endroit des communautés noires ainsi que la fin de l'immunité qualifiée, un concept légal qui limite les moyens de poursuivre des agents de police devant des tribunaux fédéraux. Appelée à intervenir, la Cour suprême a refusé lundi de se pencher sur cette doctrine.
Depuis le début du mouvement, et alors que Rayshard Brooks, un homme Noir de 27 ans, est décédé vendredi soir à Atlanta, abattu par un policier, le président Donald Trump s'est montré très évasif au sujet des réponses à apporter aux revendications. À moins de cinq mois de briguer un second mandat, il martèle en revanche sa promesse de faire respecter "la loi et l'ordre" qu’il tweete inlassablement depuis le début des manifestations. Il divise plutôt que d’unir, ce qu’aucun président américain n’avait fait. Diviser pour mieux régner, ou du moins, tenter de le faire. Avec un bilan économique catastrophique, la question de l’immigration, et indûment la peur de l’autre, reste son seul argument électoral.
Les humanistes contre les obscures
3 semaines après le décès de George Floyd, le monde semble plus que jamais divisé en deux camps : ceux qui veulent mettre fin aux injustices et ceux qui les approuvent, les non-racistes d’un côté, les racistes de l’autre, les humanistes contre les obscures, les ouverts d’esprit contre les pauvres d’esprits, ceux qui sont dans le partage contre ceux qui sont dans la haine, les respectueux des différences contre ceux qui les craignent, ceux qui croient en l’égalité contre ceux qui conviennent d’une prétendue dominance. Dans ce combat pour l’égalité raciale, contre les discrimations de toutes sortes, le clivage blanc contre noir est obsolète. Les couleurs de peau se mélangent, se supportent, marchent ensemble pacifiquement contre la médiocrité humaine qui s’appelle le racisme.
La haine de l’autre n’aurait jamais du avoir sa place par le passé, la surpuissance d’une patrie contre une autre, non-plus. Mais c’est sur ce modèle belliqueux que s’est construit le monde, que se sont agrandis les Empires, puis les pays. Le colonialisme est passé par là, l’esclavagisme aussi. Aujourd’hui, le monde panse et (re)pense son histoire, déboulonne les statues, les décapite, et dans ces actes symboliques veut faire abstraction de ce passé qui continue, insidieusement de dicter la haine, la haine de l’autre, d’une couleur de peau, d’une religion. La haine de l’inconnu, pâle reflet d’une médiocrité intellectuelle. Cette histoire qui pourrait formater les plus jeunes à la discrimination, qui leur enseigne la prétendue surpuissance des Blancs et leur rappelle une supposée infériorité des Noirs que l’histoire a souvent nommé par cet horrible mot « Nègres » ou encore esclaves. Un témoignage séculaire. Notre histoire.
Depuis près de 3 semaines, les New-Yorkais marchent ensemble, pacifiquement. Gwen Bazin, un Français de New York et fondateur du groupe « By The Window : La Petite Fenêtre sur New York » a filmé les marches pacifiques, témoignage d’une réalité qui marche contre le racisme, en noir et blanc.