Ce n’est pas une fenêtre sur cours, mais sur la 55e rue à l’angle de la 1re Avenue. By The Window, c’est le projet photographique d’un Français de New York, confiné comme les plus de 8 millions d’habitants de la ville. Regarder par la fenêtre, s’évader, photographier, partager... Tel est le projet porté par Gwen Bazin.
©️Gwen Bazin
Originaire de Bordeaux, cet ancien cadre aéronautique s’est installé à New York il y a 3 ans avec son épouse rencontrée plus tôt à Bangkok. « J’adore la photo » explique cet expatrié de longue date. Et c’est quand la pandémie a commencé à frapper violemment New York, qu’il s’est mis à photographier matin et soir « sensiblement à la même heure » la vue depuis sa fenêtre. Jamais la même scène, toujours la même vue. « Je voulais rassurer ma famille en partageant chaque jour une photo sur facebook » explique Gwen Bazin. C’est vrai que les images retransmises par les télévisions françaises avaient de quoi inquiéter les familles des expatriés français de la ville qui s’est finalement endormie.
Avec les jours qui passent, Gwen se prend au jeu. Et ce qui était un moyen de rassurer ses proches devient un projet photographique. Entre télétravail et rares sorties dans les rues de la ville « toujours en respectant les distances et consignes de sécurité » le passionné de photographie lance By The Window, la petite fenêtre sur New York. Le projet plaît au-delà de son entourage, il crée un groupe Facebook « BY THE WINDOW » qui, en quelques semaines de confinement rassemble déjà quelque 800 membres.
Ensemble, dans une ambiance bienveillante et bonne enfant, ils partagent des photographies, participent à des jeux lancés par Gwen Bazin. Photographier depuis sa fenêtre, confinement oblige, mais pas que ! L’évasion d’un quotidien bouleversé depuis des semaines est la règle. Et il faut bien avouer qu’elle est agréable. Le week-end dernier, le thème lancé par Gwen Bazin était « Cuba ». Musique, cocktails et photos de plages paradisiaques étaient au rendez-vous, partagés par les membres du groupe. Du quoi oublier un dimanche maussade.
©️Gwen Bazin
Regarder par la fenêtre, regarder verdir les arbres, les rares passants déambuler dans une ville vidée de son tumulte, écouter le bruit du silence envahir la ville, entrecoupé par quelques sirènes d’ambulances... Est-ce qu’elles transportent des malades du coronavirus ? Gwen Bazin ne le sait pas. Il regarde le temps passer, prendre ses aises et, pour l’apprivoiser, peut-être s’en échapper, il le photographie et le partage. Il partage sa petite fenêtre sur New York.