Ils ont applaudi, investi et misé sur Donald Trump. Musk, Bezos, Zuckerberg et consorts ont parié sur une lune de miel économique avec le président américain. Mais en quelques semaines, plus de 200 milliards de dollars se sont évaporés. Entre turbulences boursières, décisions politiques contestées et craintes d’une récession, leur soutien semble aujourd’hui se retourner contre eux.


Triomphante lors de l'investiture de Donald Trump, une brochette de milliardaires applaudissait leur nouveau président. Elon Musk, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, Sergey Brin et Bernard Arnault, tous convaincus qu’un président pro-business leur garantirait des conditions favorables, avaient misé gros.
De grandes ambitions face à la guerre commerciale lancée par Trump
Cependant, les promesses d’un environnement économique favorable se sont rapidement heurtées à la réalité. Selon l’index milliardaire de Bloomberg sorti le 10 mars 2025, les plus grands magnats de la tech et du luxe ont perdu un total de 209 milliards de dollars en quelques semaines. En cause, des politiques économiques perçues comme imprévisibles et une volatilité accrue des marchés.
Donald Trump's inauguration is full of billionaire oligarchs, just like his cabinet -- including the richest plutocrats on Earth: Elon Musk, Jeff Bezos, and Mark Zuckerberg.
— Ben Norton (@BenjaminNorton) January 20, 2025
Seeing them all together is the perfect symbol of the oligarchy whom the US government truly serves. pic.twitter.com/RyWfIhyAYP
Wall Street chute fortement à la clôture, les investisseurs craignent une récession aux Etats-Unis
L’un des principaux facteurs de cette dégringolade est l’inquiétude des investisseurs face à la politique économique de Donald Trump. La guerre commerciale initiée par l’administration américaine et les menaces de taxation ont contribué à faire chuter la confiance des marchés. Le S&P 500, qui regroupe les 500 plus grandes entreprises américaines, a perdu 6,4 % depuis le 17 janvier, jour ouvré précédant l’investiture.
Elon Musk voit sa fortune fondre de près de 150 milliards de dollars
Prenons le cas d'Elon Musk : son engagement aux côtés de Donald Trump lui avait valu une ascension fulgurante, mais l’euphorie a été de courte durée. Tesla a perdu 15 % en une seule journée, notamment en raison d’une baisse drastique des ventes en Allemagne (-70 % sur les deux premiers mois de l’année). Certains analystes avancent que cette chute pourrait être liée à une réaction des consommateurs face au soutien affiché de Musk aux politiques de Trump. Le résultat est une perte de 148 milliards de dollars pour le fondateur de Tesla et SpaceX.

Jeff Bezos, après avoir critiqué Trump lors de son premier mandat, avait changé de cap en 2024, allant jusqu’à empêcher le Washington Post, dont il est propriétaire, de soutenir la candidature de Kamala Harris. Cette stratégie ne lui a pas porté chance. L’action Amazon a chuté de 14 %, faisant fondre sa fortune de 29 milliards de dollars.
De son côté, Sergey Brin, cofondateur d’Alphabet (Google), a perdu 22 milliards, alors que son entreprise subit la pression du ministère de la Justice américain, qui envisage un démantèlement de certaines de ses activités jugées monopolistiques. Mark Zuckerberg, qui avait mis fin à plusieurs initiatives en faveur de la diversité sur Facebook après l’élection de Trump, a vu sa fortune reculer de 5 milliards.
Des conséquences pour le milliardaire français Bernard Arnault
Bernard Arnault, seul Français de la liste, subit également les conséquences de cette tempête économique. LVMH, empire du luxe, pourrait être lourdement impacté par les droits de douane que l’administration Trump menace d’imposer sur les produits européens. Une telle mesure pourrait ralentir les ventes et peser sur sa fortune, qui a déjà perdu 5 milliards de dollars depuis janvier.
Guerre commerciale: qu'est-ce que s'échangent la France et les Etats-Unis ?
Même Donald Trump n’est pas épargné. Selon Forbes, sa fortune a chuté de 2,4 milliards de dollars en raison de la baisse des actions de son entreprise Trump Media & Technology Group, qui a perdu 11 % en quelques semaines. Investir dans une amitié avec Trump peut sembler prometteur, mais entre instabilité économique, tensions géopolitiques et réactions imprévues des consommateurs et des marchés, le pari s’avère plus risqué qu’anticipé.
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