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Égalité Femmes/hommes: À New York, Elisabeth Moreno défend le bilan d’Emmanuel Macron

Elisabeth Moreno en conférence de presseElisabeth Moreno en conférence de presse
La ministre Elisabeth Moreno
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 16 mars 2022, mis à jour le 17 mars 2022

Elisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances est en visite à New York du 14 au 17 mars. Dans la ville qui ne dort jamais, la ministre défend le bilan d’Emmanuel Macron en matière de parité et d’égalité, la grande cause du quinquennat qui vient de s’écouler.

 

Elisabeth Moreno

Elisabeth Moreno à l’ONU

Le bilan d’Emmanuel Macron en matière d’égalité femmes/hommes

Dans le cadre de la soixante-sixième session de la Commission de la condition de la femme, Mme Élisabeth Moreno, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, est en visite à New York, du 14 au 17 mars 2022. Elle y représente la France et l’Union européenne. La Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) est le principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes.

Participation à l’ouverture de la 66e session de la Commission de la Condition de la femme, réunion des ministres de l’Union européenne, rencontre informelle du groupe LGBTI, participation à la table ronde ministérielle « Gestion du climat, de l’environnement et des risques des catastrophes : faire progresser l’égalité de genre par des actions holistiques et intégrées du niveau mondial au niveau local », échanges bilatéraux avec d’autres ministres européens, rencontre avec la communauté française au Consulat général de France à New York, événement du Forum Génération Égalité, concertations, prises de paroles, échanges… Les quelques jours passés sur le sol américain sont intenses pour la ministre. Ils sont aussi l’occasion de défendre le bilan d’Emmanuel qui a fait de l’égalité femmes/hommes la grande cause de son quinquennat.

 

Plus de mixité et de parité

« L’émancipation économique des femmes est la voie la plus sûre vers l’égalité. La mixité et la parité constituent dès lors un enjeu d’égalité, de justice sociale mais aussi un atout compétitif et un levier d’attractivité qui doit être au cœur de la relance économique. Favoriser l’entrepreneuriat féminin, la mixité des filières professionnelles et l’insertion des femmes sur le marché du travail est donc au cœur de mes préoccupations. En tant qu’ancienne cheffe d’entreprise, j’ai pu observer combien la mixité des équipes et la diversité des talents sont des facteurs de performance. Nous nous engageons collectivement pour l’égalité en y associant les acteurs publics, les partenaires sociaux, les fondations et les associations, » explique la ministre. La France, où la collecte de données sur l'ethnicité est interdite depuis la Seconde Guerre mondiale, tente de pousser ses plus grandes entreprises à puiser dans un bassin de talents plus diversifié.

« Plusieurs entreprises ont participé à une expérimentation de trois mois utilisant un index visant à aider les entreprises à mesurer la diversité et l'inclusion dans leurs rangs, et 50 autres ont demandé à être incluses », a déclaré la ministre déléguée française à l'égalité des genres, à la diversité et à l'égalité des chances dans une interview sur Bloomberg. Parmi ces entreprises, la BNP ou L’Oréal, dirigé par une femme. Et Elisabeth Moreno de rajouter « les entreprises recherchent désespérément des talents. Elle se rendent compte qu'elles embauchent toujours les mêmes personnes venant des mêmes écoles et des mêmes quartiers. Ces entreprises étaient très contentes que nous ayons enfin créé un indice qui les aide à mesurer l'origine et la culture sociale de leurs employés. » Lors de son intervention, la ministre a souligné que le gouvernement Macron avait choisi de proposer l'indice sur la base du volontaire avec le souhait que les entreprises comprennent par elles-mêmes les avantages d'un environnement de travail plus inclusif.

 

Un index pour l’égalité salariale

ONU Femmes estime qu’au niveau mondial, l’écart de salaire entre les femmes et les hommes est bloqué à 16%, les femmes étant payées jusqu’à 35% de moins que les hommes dans certains pays. À cela s’ajoute le fait que les femmes sont surreprésentées dans l’économie informelle – 740 millions d’entre elles sont concernées. De plus, la pandémie a considérablement aggravé ces inégalités, puisque ce sont 47 millions de femmes supplémentaires dans les pays en développement qui vivent désormais dans la pauvreté du fait de la crise.

En France, le Gouvernement a œuvré pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la vie économique, en commençant par l’égalité salariale, en introduisant en 2018 un index «éga pro» qui passe d’une obligation de moyens à une obligation de résultats en matière d’égalité salariale : toutes les entreprises de plus de 50 salariés doivent l’utiliser et se voient appliquer une pénalité financière en cas de maintien des inégalités de salaires. « En France, en 2017, toutes les femmes faisaient face à l’inégalité. Nous avons commencé à travailler sur la question des violences faites aux femmes parce que sans éradiquer la violence, on ne peut atteindre l’égalité. Ensuite, l’égalité salariale était un véritable enjeu » détaille Elisabeth Moreno. Et de rajouter « nous avons voter deux lois, pour que les femmes puissent avoir accès aux mêmes possibilités professionnelles que les hommes. Les femmes ne manquent pas d’ambitions, elles manquent juste d’opportunités ».

Malgré la politique menée, ce sont toujours les hommes qui sont à la tête des plus grandes entreprises. «  Nous avons seulement 4 femmes à la tête, nous pouvons faire mieux, il faut préparer les futur et engager les grandes entreprises » explique Elisabeth Moreno.

 

Les femmes en politiques

Dans le paysage français, les femmes sont encore trop peu représentées au sein des institutions politiques : un siège sur quatre est occupé par une femme dans les parlements nationaux à l’échelle mondiale. Les pays à compter 50% de femmes ou plus au sein de leurs gouvernements ne sont que 14. En France le Gouvernement est paritaire, et des femmes y occupent des postes clefs tels que le ministère de l’écologie, le ministère du travail, ou le ministère des armées, bien que la parité ne soit pas respecté sur le régalien. La majorité parlementaire est composée à 47% de femmes – une avancée inédite dans l’histoire de la Ve République. Aux États-Unis, la Vice-présidente est une femme…

En instaurant le Prix Simone Veil de la Présidence de la République en 2019, Emmanuel Macron a souhaité reconnaître pleinement le combat des femmes pour l’égalité et les droits de l’Homme. Aissa Doumara Ngatansou a été la première personnalité distinguée, en 2019, pour son combat contre les violences et les mariages forcés. En 2020, ce fut au tour du collectif Vivas nos queremos qui a émergé en 2016 pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, à l’initiative de parents de femmes victimes de féminicides. Enfin en 2021, le Prix Simone Veil a été decerné à Habiba Sarabi, première femme dans l’histoire de l’Afghanistan à gouverner une province et qui a conduit des réformes en faveur de l’éducation et d’un plus grand rôle des femmes dans la société.

 

Les femmes et leur santé

Enfin, alors qu’aux États-Unis, le droit à l’avortement recule dans de nombreux États républicains — voire devient interdit — en France le délai légal pour l’IVG a été allongé de 12 à 14 semaines, tandis que la contraception a été rendue gratuite pour les moins de 25 ans et que l’effectivité de l’éducation à la sexualité a aussi été renforcée. Autre avancée pour les femmes, l’endométriose unanimement reconnue comme affection longue durée à l’Assemblée nationale. Vote qui a fait l’unanimité. Deux jours après les annonces d’Emmanuel Macron, l’Assemblée nationale a voté, le 13 janvier dernier, une résolution portée par les députés de La France insoumise pour reconnaître comme affection longue durée (ALD) l’endométriose, dont souffre une femme sur dix en France.

En 2017, Emmanuel Macron a été élu avec la promesse de s’attaquer en profondeur aux inégalités de genre et aux violences sexistes. Pendant que le Gouvernement défend son bilan, les opposants, ainsi que certaines associations féministes, à l’instar de Nous Toutes, l’attaquent et pointent du doigt que la politique menée ces 5 années a été insuffisante. Le budget alloué à l’égalité femmes/hommes a quasiment doublé entre 2016 et 2022, passant de 27 à 50 millions d’euros. Mais l’égalité femmes/hommes constitue seulement 0,25% du budget de l’État en 2022.

« Pendant la pandémie, nous avons pu constater que les femmes occupent les fonctions les plus essentielles, en France, mais aussi partout dans le monde. Le problème est que ces emplois ne sont pas reconnus, ne sont pas considérés, ils sont mal payés. Nous devons nous assurer que tout le monde à sa chance de réussir » expliquait la Ministre sur Bloomberg. Cela pourrait être la conclusion d’un mandat qui a affronté une crise sanitaire inouïe, laquelle a davantage mis le doigt sur les inégalités entre les femmes et les hommes.