Et si une expatriation changeait le cours de votre carrière professionnelle ? Valérie Coulloumme-Labarthe, finaliste des Trophées des Français des États-Unis, ancienne commerciale pour des logiciels de finance de marché, s’est redécouverte sur le sol américain. Elle s’est lancée dans un projet inédit, « Encore DC », un défilé de mode de seconde main avec de grands blessés comme mannequin.


Une expatriation qui transforme une carrière professionnelle. Valérie Coulloumme-Labarthe s’expatrie aux Etats-Unis avec sa famille pour le travail de son conjoint. Sur le sol américain, à Bethesda, dans la banlieue de Washington D.C en 2021, elle se plonge dans un projet inédit qui transforme sa carrière professionnelle.
Occupant auparavant des fonctions dans la vente et la finance, en vendant des logiciels de finance de marché, Valérie Coulloumme-Labarthe a quitté cet univers professionnel stressant après des épreuves dans sa famille, « J'ai souhaité me mettre un peu en retrait du secteur commercial », après avoir rencontré « une période de deuil qui a été un moment de fragilité et de vulnérabilité ». Elle devient assistante pour un architecte d’intérieur français Christian Liaigre, très célèbre aux Etats-Unis. Ce métier avec moins de pression, moins de chiffres, lui permet d'entrevoir de nouvelles possibilités professionnelles. Une expérience très enrichissante qui est la première graine de son futur projet, « Encore DC ».
Une expérience de transition vers l’univers artistique
Valérie Coulloumme-Labarthe s’expatrie aux Etats-Unis. Elle développe rapidement un réseau sur place et en parallèle avec la France. Elle commence à accompagner une amie, en rencontrant des fondations américaines, sur un projet d’exposition sur les personnes invalides : « Après cette première réalisation, rapidement mon réseau m’a demandé “Quel est ton prochain projet ? Nous avons envie de te suivre.” Je n'en avais pas encore à ce moment-là.»
Valérie Coulloumme-Labarthe cherche alors à lier sa passion pour la mode durable, alimentée par un compte Instagram, et ces nouveaux contacts auprès des vétérans. Une amie lui suggère de se lancer dans l'organisation de défilés de mode au profit de ces blessés de guerre. « En tant que Française, l'idée ne me serait pas venue naturellement. J’ai imaginée ensuite un défilé où les mannequins seraient eux-mêmes les blessés ». Les tenues et la mode représentées seraient à l’image de ce qu’elle publie sur les réseaux sociaux, durable et de seconde main. « Au départ, j'ai fait un premier défilé avec 14 mannequins et 400 personnes à l'ambassade de France à Washington, qui a très bien marché.»
À la suite de ce premier succès, elle crée une fondation. Valérie Coulloumme-Labarthe a créé une “non-profit” américaine, « Encore DC » afin de permettre à d’autres personnes de rejoindre le projet en tant que bénévoles. « Elle est reconnue d'utilité publique depuis le mois de juin 2025 », explique-t-elle. Son objectif est d'organiser des défilés uniques dont les mannequins sont des grands blessés, physiques ou psychologiques, tout en alliant une mode 100% durable.

Un projet franco-américain difficile à mener
Valérie Coulloumme-Labarthe rencontre des problèmes lors de l’élaboration de ce projet : « Ce qui était un peu difficile, c'était d'avoir un projet franco-américain parce que les attentes françaises n'étaient pas du tout les mêmes que les attentes américaines. Pour les uns, j'étais trop, pour les autres, pas assez.»
Elle affirme qu’elle peut compter sur le soutien infaillible des Américains et de leur mentalité face à l’échec : « aux États-Unis, on valorise vraiment l'échec. C'est-à-dire que quand vous échouez, c'est que vous n'étiez pas tout à fait ajusté, vous n'étiez pas tout à fait à votre place et que la prochaine fois, finalement, vous irez sur une autre opportunité.»
Des trophées en version XXL pour célébrer le rayonnement français aux Etats-Unis
Valérie Coulloumme-Labarthe témoigne de la force et la résilience dont font preuve ces mannequins blessés et ce que leur courage évoque en chacun de nous : « quand vous accompagnez des grands blessés qui ont vraiment des obstacles très lourds, les vôtres paraissent tout de suite beaucoup plus légers. La rencontre avec ces personnes est tellement forte qu'en réalité je ne sais pas trop quand est-ce que je vais m'arrêter sur ce projet.»
De nouveaux défilés organisés en France
De retour en France, Valérie Coulloumme-Labarthe est pressée de pouvoir organiser un nouveau défilé à Paris cette fois-ci. Dix jours après son arrivée, l’auto-entrepreneuse a déjà un projet pour deux défilés grâce à un ancien contact des États-Unis : « Je suis en train de créer le pont français. J'ai déjà une entreprise, une association qui m'a commandé deux défilés.» Elle se sent chanceuse que les choses s'organisent aussi rapidement. « On dit souvent que l'énergie qui nous anime nous fait rencontrer des gens animés par la même énergie, mais j'ai l'impression de ne rencontrer que ça ici depuis que je suis arrivée à Paris. Je suis très optimiste sur les prochains projets.» Dans son pays d’origine, Valérie Coulloumme-Labarthe espère organiser de beaux défilés en 2026, tout en alliant avec l’élégance de la mode à la française.

Une expatriation changeant le cours de sa carrière
Elle affirme que son expérience à l’étranger a changé sa vie en lui faisant prendre confiance en elle. « Je me suis rencontrée aux Etats-Unis. J'ai rencontré Valérie, ce qu'elle avait comme talent caché, ce qu'elle aimait, mais qu'elle n'osait pas exploiter.»
L’auto-entrepreneuse a découvert un milieu professionnel qui lui convenait mieux, où la pression se fait moins ressentir et où le plaisir est omniprésent : « c’était éprouvant mais cela valait la peine de tenir bon, car la récompense d'une liberté et d'une belle confiance en soi, c'est un très beau cadeau.»
Valérie Coulloumme-Labarthe est reconnaissante d’avoir été finaliste des Trophées des Français des Etats-Unis organisé et créé par lepetitjournal.com, dans la catégorie Lifting Up Legacy : « J'ai été très surprise, très heureuse et fière. C’est une véritable joie, une reconnaissance pour ce projet. Cela veut dire qu’il a du sens, qu'il touche les gens, au-delà de ceux qui souffrent vraiment, ou qui vivent cela au quotidien.»
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