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ECOLOGIE - Shell s'attaque à l'Arctique

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 14 août 2015, mis à jour le 6 janvier 2018

 

L'industrie pétrolière Shell a annoncé mardi avoir lancé son forage dans la zone arctique en vue d'exploiter du pétrole en plein coeur de la mer de Chukchi. Aberration écologique ? Nécessité économique ? Etat des lieux d'une histoire sombre en mer glacé.

 

 

Le monde entier sait que nos ressources ne sont pas inépuisables. Que d'ici quelques décennies, nos réserves de pétroles seront épuisées car chaque jour pour une consommation qui dépasse de loin l'entendement, nous puisons toujours plus dans les habitacles de notre maisons communes, la terre. Nous en sommes conscient, mais nous ne faisons rien, bien que des solutions écologiques naissent au quatre coins du monde. Voiture électrique, éolienne, moteur à eau, et j'en passe. Mais, malgré tout, nous nous en fichons. La technologie avance et avec elle son lot d'idiotie consumériste, irrespectueuse d'un équilibre logique qui est définitivement sorti de nos tête soit disant bien faites.

Et voilà que Shell, cette grande industrie pétrolière se voit autorisée à saigner l'Arctique. Joie et bonheur chez les lobbystes pro-pétrole, satisfaction des citoyens accrocs à l'or noir. Shell va donc recommencer le forage qu'elle avait entrepris à la fin du mois de juillet. Après avoir dépenser la modique somme de 6 milliards de dollars via un programme d'exploration de la zone et un blocage des opération en 2010 suite à la marée noire survenue dans le golfe du Mexique, causée par l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, les festivités ont finalement repris en Arctique.

 

" L'Arctique est, comme l'Antarctique, régule à la fois le niveau des océans et la température globale de la planète "

 

Bien qu'en 2012, l'industrie eut été obligé de stopper ses recherches de pétroles suite à une séries de problèmes, Shell a réussi à avancer dans sa conquête de l'Arctique, nouvel eldorado d'énergies fossiles avec un potentiel de 13% des ressources pétrolières mondiales et 30% des ressources gazières mondiales non-explorées, grâce au soutient de Washington. En effet, les Etats-Unis qui ont pris la présidence tournante du Conseil de l'Arctique ( Canada, Etats-Unis, Finlande, Suède, Norvège, Danemark, Islande et Russie) qui promeut la coopération sur l'environnement et sur l'exploitation à la fois gazière et pétrolière de la région, ont juger bon de donner le feu vert à Shell en mai 2015.

De nombreuses organisations dont Greenpeace tirent la sonnette d'alarme. En effet, cette exploitation s'annonce comme une catastrophe écologique au vue des fragilités de l'éco-système dans cette zone actuellement. 

Du côté Canadien, le gouvernement Harper ne cache pas sa volonté d'ouvrir le territoire nordique aux compagnies pétrolières qui y voit une opportunité économique majeure. Mais cela est-il bien raisonnable ?

L'Arctique est, comme l'Antarctique, régule à la fois le niveau des océans et la température globale de la planète. La masse glacière et le permafrost (croûte glacière qui recouvre jusqu'à 10 millions de km2 sur tout le grand nord) agissent également sur l'équilibre écologique de notre planète, agissant comme un miroir en renvoyant les rayons du soleil dans l'atmosphère et contenant l'équivalent de 70 années d'émissions de carbonne. Autant dire qu'une perforation de cette couche aurait des conséquences irréversibles sur l'écologie mondiale. La fonte des glaces souterraines relâche de grandes quantités de méthane et pourraient, à l'avenir, entraîner un réchauffement accéléré de la planète.

Mais aujourd'hui, le grand nord en a décidé autrement, et c'est entre les mains de Shell qu'une partie de notre avenir se joue. Au delà du risque d'émission de gaz, les probabilités d'une catastrophe écologique telle qu'une marée noire sont également pleinement envisageable. 

 

Bien que 30 % des ressources mondiales en gaz naturel non découvertes se trouvent possiblement dans cette région, principalement sur les plateaux continentaux situés sous l'océan Arctique, le monde va devoir faire face à de nouvelles conséquences brutales. De nouvelles décisions importantes que nous devrons demain expliquer aux yeux des futurs générations...

 

Sébastien Vergne (www.lepetitjournal.com/montreal) Vendredi 14 août 2015 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 14 août 2015, mis à jour le 6 janvier 2018

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