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Le « pain des morts », une tradition ancrée en Lombardie

Dès la mi-octobre, l'Italie se pare de douceurs traditionnelles et populaires pour commémorer les morts, le 2 novembre. En Lombardie, le Pan dei morti, émane d’une tradition très ancienne, encore diffusée dans toutes les pâtisseries de Milan et Brianza.

biscuits aux épices et cacaobiscuits aux épices et cacao
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 29 octobre 2025

En Italie, chaque célébration a sa spécialité culinaire, même la journée dédiée à la commémoration des défunts le 2 novembre.

Dans les Pouilles, on trouve le grano dei morti, préparé avec de la grenade et des fruits secs ; en Ombrie et dans d’autres régions, on déguste les fave dei morti, de tendres biscuits aux amandes. En Sicile, comme dans d’autres régions du sud de l’Italie, on confectionne des os de morts, dans le Trentin-Haut-Adige, des « cavalli » (chevaux), tandis qu’à Naples la tradition est celle du torrone dei morti (« nougat des morts »), également connu sous le nom d’O’ Morticiello. En Lombardie, on sert le pane dei morti (« pain des morts ») : une sorte de pain plat à base de biscuits et de fruits secs, de cacao et d'épices, dont l'histoire est très ancienne et ancrée dans la région.

 

L’histoire de la recette de tradition lombarde

S’il se trouve dans toutes les pâtisseries, le pain des morts est traditionnellement préparé à la maison et laissé sur la table la nuit du 1er au 2 novembre en offrande aux âmes des défunts qui viennent rendre visite.

Le culte des morts remonte à la préhistoire, comme en témoignent les peintures rupestres situées dans la Val Camonica (Lombardie), qui représentent des rites liés à l'accompagnement des défunts dans l'au-delà. Depuis l'Antiquité, des célébrations ont lieu entre fin octobre et début novembre, dates associées, selon la mythologie de nombreux peuples anciens, au Déluge, une grande inondation envoyée par une ou plusieurs divinités pour anéantir la civilisation en guise de châtiment pour l'humanité.

Les Grecs offraient à Déméter, déesse des moissons, une confiserie primitive à base de farine, d'eau et de raisins secs en échange d'une bonne récolte. À l'époque romaine, en revanche, on faisait don de pain, de sucreries et de fruits aux pauvres en mémoire des défunts. C’est cette coutume qui est restée ancrée dans la culture paysanne lombarde, aujourd’hui diffusée dans toutes les boulangeries et pâtisseries de Milan et Brianza.

La recette lombarde du pain des morts 

Cette recette simple, « pauvre » mais nourrissante, est composée d'ingrédients courants que l'on trouve souvent dans les placards, ou encore mieux, avec les restes comme le veut la tradition paysanne. Des biscuits émiettés sont mélangés à de la farine, du sucre, de la levure, des blancs d'œufs et des épices comme la cannelle et la muscade. La préparation est enrichie de fruits secs (raisins secs, amandes, pignons de pin, figues séchées et parfois des fruits confits). Aujourd’hui, la recette prévoit aussi du cacao amer et du vin blanc sucré comme le Marsala.

Avec sa forme ovale et légèrement allongée, il est même meilleur dégusté les jours suivants sa préparation, à l’heure du thé !

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