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Travail et flexibilité : comment adopter la semaine courte en entreprise

un homme travaille debout avec son ordinateur en télétravailun homme travaille debout avec son ordinateur en télétravail
Écrit par Lablaw
Publié le 30 janvier 2023, mis à jour le 30 janvier 2023

En Italie, l’entreprise connaît de nouveaux modèles organisationnels permettant la flexibilité au travail. Zoom sur les solutions pour adopter la semaine de quatre jours travaillés.

L’avenir du droit du travail est soumis à un débat de plus en plus discuté, aussi en Italie : la flexibilité du travail. Le concept fait référence non seulement à la manière dont le travail est effectué - en présence ou à distance -, mais aussi à la quantification et la détermination des heures de travail quotidiennes et hebdomadaires.

En effet, depuis la pandémie, les besoins des travailleurs ont objectivement changé, à la recherche d'un meilleur équilibre entre la vie personnelle et professionnelle. Parallèlement, l’Italie constate une forte augmentation du nombre de démissions.
De quoi inciter les entreprises à réfléchir à l'adoption de nouveaux modèles d'organisation susceptibles de mieux répondre aux attentes des travailleurs.

Outre la stabilisation du télétravail (communément appelé smart working), les experts discutent de plus en plus de la possibilité de dépasser l'approche traditionnelle de l’horaire de travail à plein temps - 8 heures par jour et 40 heures par semaine en Italie. Une manière également de rendre les entreprises à la fois plus attractives et plus productives.

La semaine de quatre jours travaillés

Parmi les principales solutions envisagées figure l'adoption d'une semaine de travail de quatre jours (dite "semaine de travail courte"), qui prévoit, sans diminution de salaire, une réduction du nombre d’heures de travail hebdomadaire ou le maintien de 40 heures hebdomadaires, redistribué sur les jours de travail restants. 

Plusieurs études récemment menées dans 18 pays différents (dont le Royaume-Uni, l'Islande, l'Allemagne, la Belgique et la Nouvelle-Zélande), ont démontré un certain nombre d'avantages pour l'entreprise adoptant la semaine de quatre jours. L’étude signale notamment une amélioration du bien-être des employés, une réduction significative des jours d’absence pour maladie, une plus grande capacité à conserver les ressources et à attirer du personnel qualifié et motivé, ainsi qu’une augmentation de la productivité.

En Italie également, dès janvier 2023, plusieurs grandes entreprises ont introduit la semaine courte de travail, en proposant à leurs employés (sur une base volontaire) un réaménagement de leur temps de travail hebdomadaire (pour le même salaire).

 

De quels moyens disposent les entreprises italiennes pour adopter la semaine de quatre jours travaillés

Dès lors qu'il n'existe à ce jour aucune disposition réglementaire spécifique concernant cette question, d'un point de vue purement technique, les entreprises souhaitant expérimenter l'utilisation de la « semaine de travail courte », peuvent l’adopter de manière unilatérale (à condition de ne pas impacter les salaires ni de transformer le rapport de travail de plein-temps à  temps-partiel), ou par le biais de conventions collectives.

La convention collective apparaît toutefois comme l'option la plus souhaitable, comme en témoignent les précédents accords relatifs au télétravail. Cette option présente en effet l’avantage d'identifier de manière consensuelle le groupe de travailleurs intéressés par le réaménagement des horaires de travail, de déterminer les meilleures méthodes et le meilleur moment pour mettre en œuvre la mesure (en conciliant au mieux les besoins de l'entreprise et ceux des travailleurs), ainsi que de définir des objectifs et des critères d'évaluation qualitative des performances, aptes à garantir des niveaux de productivité égaux ou supérieurs à ceux associés aux horaires de travail traditionnels.

Néanmoins, si l'employeur entend aborder cette question non seulement en vue d'une simple réduction quantitative des jours et/ou des heures de travail, mais aussi dans l'intention de réglementer de manière plus structurée l’horaire heures de travail au sein de son entreprise, l'instrument le plus approprié (et conseillé) pourrait être l'accord de proximité, conformément à l'article 8 du décret-loi 138/2011.

L'accord de proximité - à signer au niveau de l'entreprise ou territorial avec les associations syndicales les plus représentatives – permet en effet à l'employeur d’adapter certaines institutions réglementaires et contractuelles (comme les horaires de travail) aux conditions et aux besoins spécifiques de sa propre réalité d’entreprise, de manière efficace pour tous les travailleurs concernés et même en dérogation à la loi.

 

Semaine de quatre jours pour tous, une utopie ?

Dans l'attente d'une future intervention du législateur italien et /ou européen sur la question (pas encore à l'ordre du jour), on ne peut que constater que l'introduction stable de la semaine de travail réduite pourrait représenter un changement radical pour le droit du travail et pour le marché du travail lui-même. Elle permettrait en effet de dépasser l'approche traditionnelle (et désormais plus que consolidée) du travail à temps plein, caractérisée par des journées de 8 heures et des semaines de 40 heures.
Cependant, on ne peut nier le fait qu'une société dans laquelle tout le monde ne travaille que quatre jours par semaine, reste une utopie, du moins pour certains emplois tels que les transports publics ou les services de santé ou d'urgence, qui nécessitent une présence fixe sept jours sur sept. Pour ces secteurs, où les employés sont toujours tenus de travailler en rotation plus longs, l'application de la réduction du temps de travail nécessiterait une augmentation du personnel qui engendrerait inévitablement des hausses des coûts salariaux, annulant dès lors la plupart des avantages décrits ci-dessus. 

 

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