D'ici 2050, les événements météorologiques extrêmes se multiplieront et détruiront bâtiments et infrastructures. En Italie, trois régions comptent parmi les territoires les plus menacés d’Europe, selon une étude inédite réalisée par la société australienne XDI, qui a compilé plus de 320 millions de données.
Montée des eaux, inondations, chaleur et vents extrêmes, incendies, mouvements de terrain … Les phénomènes climatiques extrêmes dévasteront inégalement le monde d’ici 2050. Si les terres seront secouées, les bâtiments et les infrastructures ne seront pas épargnées. La société australienne XDI y a ciblé son analyse pour dresser le classement des territoires les plus exposés aux « risques climatiques physiques ».
Pour ce faire, la société spécialisée dans l'évaluation des risques climatiques pour le compte d'investisseurs ou analystes financiers, a compilé plus de 320 millions de données et passé en revue plus de 2600 territoires à travers le monde pour classer leur vulnérabilité à l'horizon 2050.
« Les événements météorologiques affectent tout ce qui est construit, comme les maisons, les tuyaux, les bâtiments, les infrastructures… », souligne Rohan Hamden, CEO de XDI, lors d'une conférence de presse.
L’étude entend ainsi permettre d’anticiper ces changements, les prévenir ou s'y adapter dans la mesure du possible.
Vénétie, Lombardie et Emilie Romagne, les régions italiennes les plus à risque
La Chine, l’Inde et les Etats-Unis concentrent à eux seuls 80% des 50 territoires les plus à risque, selon le classement dévoilé par XDI le 20 février 2023. En Europe, c’est l’Allemagne qui est la plus exposée, et notamment le land de Basse-Saxe(56e rang mondial). Mais l’Italie doit aussi être sur ses gardes puisque le pays compte trois régions parmi les dix premiers territoires européens les plus exposés.
La Vénétie figure à la quatrième place en Europe des territoires (74e rang mondial) les plus exposés. La région a été plusieurs fois frappée par des épisodes de mauvais temps au cours de ces dernières années, à l’instar des fortes inondations qui ont touché Vérone en août 2020.
La Lombardie est au cinquième rang en Europe (117e rang mondial). Dernier exemple en date d’un phénomène climatique extrême : la brusque montée des eaux du torrent Re à Niardo (province de Brescia) qui est survenue à la suite des trombes d’eau tombées fin juillet 2022 sur le territoire.
La région Emilie Romagne résulte comme la septième des régions européennes (133e mondiale) les plus exposées aux événements météorologiques extrêmes. Ce fut notamment le cas en août dernier lorsqu’une tornade a frappé la région de Ferrare.
L’Italie doit également craindre ses constructions abusives, comme celles qui ont été dévastées par un violent glissement de terrain survenu sur l’île d’Ischia en novembre 2022.
La France n'est pas en reste. La région la plus touchée sera les Hauts-de-France (121e), suivie de la région PACA (176e) et le Grand Est (200e).
Une méthodologie approfondie mais des données abstraites
La société XDI a fondé ses calculs sur un scénario pessimiste des experts climat de l'ONU, le GIEC, d'un réchauffement de la planète supérieur à 3°C d'ici la fin du siècle, avec des émissions élevées. Un scénario généralement retenu comme base d'évaluation du risque par les banques, selon XDI. Huit phénomènes climatiques ont été pris en compte : les inondations fluviales et de surface, les inondations côtières, la chaleur extrême, les incendies de forêt, les mouvements de terrain (liés à la sécheresse), les vents extrêmes et le gel dégel.
Néanmoins, les résultats apportés par l’entreprise australienne ne quantifient pas les dommages, ni en millions de dollars, ni en termes de perte de vies humaines.
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