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RENCONTRE – Le bonheur de Marc Levy c'est...

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 janvier 2018

Le romancier français le plus lu dans le monde, Marc Levy, est venu à Milan pour la promotion des Enfants de la liberté. Très simple mais passionné, il nous révèle que son plus grand bonheur ce ne sont pas ses romans, que le succès ne lui change pas la vie et qu'être assimilé à de la "littérature McDo"ne lui déplaît pas?

Lepetitjournal.com - Votre carrière d'écrivain a commencé tard, à près de 40 ans. Mais ensuite vous ne vous êtes plus arrêté : 8 romans en 8 années, soit environ un par an ! C'est si facile et rapide pour vous d'écrire ?
Marc Levy -
Non ! C'est extrêmement difficile ! Il faut savoir que dans mes périodes d'écritures, je travaille 15 à 17 heures par jour. Mais si je recommence à chaque fois, c'est parce que c'est une passion, un plaisir fou pour moi d'écrire un nouveau roman. Je suis un peu comme un réalisateur qui, à peine a-t-il achevé un film, il réfléchit déjà au suivant?

Un petit 9ème en préparation alors ?
Oui ! Mais je n'en dis pas plus?

Avec huit romans publiés en 8 ans, Marc Levy est
l'auteur français le plus lu (photo Alisdair Miller)

Vous avez eu deux vies. Tout d'abord une longue vie "normale"de 40 années pendant laquelle vous avez notamment travaillé dans l'architecture. Puis l'actuelle consacrée à l'écriture. Est-ce dans cette dernière que vous avez trouvé le bonheur ?
Non, ce n'est pas ce qui me permet d'être heureux. C'est en famille que je me réalise. Au soir de ma vie, je ne me demanderai pas si j'ai été un écrivain plus ou moins connu, mais si j'ai été un bon époux et un bon père ! Mais écrire est tout de même un bonheur.

Votre vie de romancier célèbre est très différente de celle d'avant ?
Non, car je ne me mets pas du tout dans la peau d'un personnage public, je vis comme tout le monde. Je fais ma cuisine moi-même par exemple. J'ai eu la chance d'être élevé dans une famille où on m'a appris que l'ego et l'humour cohabitent très mal ensemble et qu'une vie guidée par l'ego n'est pas marrante du tout ! Mais de toute façon, que l'on soit connu ou pas, on éprouve les mêmes craintes, les mêmes sentiments, les mêmes fatigues ? dans la vie quotidienne.  

Il y a eu des réactions passionnées dans le public italien à qui vous présentiez votre roman, Les enfants de la liberté. Il met en scène de jeunes résistants de la seconde guerre mondiale, un sujet toujours sensible en Italie, si ce n'est controversé. Cela vous surprend ?
Oui, car on ne peut pas cautionner quelqu'un qui tue un innocent. Mais je ne suis pas étonné par ces

"Au soir de ma vie, je ne me demanderai pas si j'ai été un écrivain plus ou moins connu, mais si j'ai été un bon époux et un bon père !"
réactions révisionnistes? elles témoignent d'une tendance actuelle. Notre espace de référence s'est considérablement agrandi avec la mondialisation, avec l'information rapide sur internet en particulier. Ce monde devenu immense fait peur. Cela pousse les gens à se raccrocher à des identités et à vouloir rejeter, éliminer l'autre, la différence? Les extrémistes ont très bien compris ce mécanisme.

Votre tout dernier roman, Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites, où se mêlent amour et fantastique, est du "réchauffé", selon certains commentaires postés sur les forums littéraires. A vos yeux, qu'a-t-il d'unique ?
Je suis à un âge où beaucoup d'amis perdent leurs parents. L'absence physique de la personne décédée, on s'en remet un jour, mais de ce qu'on ne s'est pas dit, on ne s'en remet jamais. Dans ce roman, une seconde chance est offerte à une fille de rencontrer et de dialoguer avec son père mort. C'est la première fois que j'aborde ce sujet très important : les non-dits en famille, les non-dits en amour? dont on prend conscience souvent trop tard !

Les "Marc Levy"sont souvent considérés comme de la littérature facile, certains les qualifient même de "littérature McDo". Qu'est ce que vous leur répondriez ?
Je leur répondrais que c'est très difficile de faire un hamburger? oui, très difficile de faire simple. Et c'est librement que je choisis de ne pas me regarder écrire, comme font certains, mais d'écrire pour les autres, c'est-à-dire d'avoir une écriture simple et accessible. Je suis très content que l'on dise cela ! Et je leur dirais aussi que le McDonald's a peut-être beaucoup de défauts mais qu'il a permis à de nombreuses personnes qui n'avaient pas beaucoup de moyens, de manger !
Propos recueillis par Gersende DELCROIX. (www.lepetitjournal.com - Milan) mercredi 29 octobre 2008

Les Enfants de la liberté est disponible en Français depuis le 10 mai 2007 aux éditions Robert Laffont et en Italien depuis le 1er septembre 2008 aux éditions Rizzoli
Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites
est disponible en Français depuis le 15 mai 2008 aux éditions Robert Laffont  

Pour plus d'informations :
www.marclevy.info
www.laffont.fr
Site des éditions Rizzoli
lepetitjournal.com Milan
Publié le 29 octobre 2008, mis à jour le 9 janvier 2018

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