Approuvée deux jours avant la fin de l’année par la Chambre des députés, la loi de finances 2024 italienne contient notamment des mesures sur les impôts, les retraites, le travail, la famille, la santé. Parmi elle, certaines étaient déjà en vigueur en 2023 et ont renouvelées.
La Chambre des députés a approuvé vendredi dernier la nouvelle loi de Finances par 200 voix pour, 113 contre et 3 abstentions, après le oui du Sénat reçu la semaine précédente.
D'un montant de 28 milliards d'euros, le budget 2024 a été jugée par la Première ministre Giorgia Meloni comme "un signal positif qui met la famille, le travail et les entreprises au centre". Pour le ministre de l'Économie, Giancarlo Giorgetti, l'Italie continue sur "le chemin de la prudence, de la responsabilité et de la confiance".
Pour financer les mesures, le gouvernement portera le déficit à 4,3% du PIB, contre 3,6% prévu en septembre. Impôts, retraites, travail, famille, santé… Zoom sur les principales mesures.
Aide fiscale pour les travailleurs aux revenus faibles et moyens
Face à la hausse des prix à la consommation, le gouvernement a reconduit une baisse des charges pour les salaires annuels jusqu’à 35.000 euros, pour un coût d’environ 10 milliards d’euros pour aider les ménages en difficulté. Cela représente en moyenne 100 euros de plus par mois pour 14 millions d’Italiens. La réduction de cotisations est de 6% pour les revenus jusqu’à 35.000 euros par an, et de 7% pour des salaires inférieurs à 25.000 euros. La mesure n'est financée par le gouvernement que pour l’année 2024.
Taux d’impôt allégé
Conformément à la promesse électorale de la coalition, - à savoir la baisse de la pression fiscale -, le gouvernement a décidé de fusionner les deux premières tranches d’impôt pour faire bénéficier les revenus annuels jusqu’à 28.000 euros d’un taux allégé de 23% au lieu de 25%.
Les nouveaux taux pour les tranches de revenus sont déterminés comme suit : jusqu'à 28.000 euros, 23 % ; au-delà de 28.000 euros et jusqu'à 50.000 euros, 35 % ; plus de 50.000 euros, 43 %.
Mesures pour les entreprises
Les entreprises qui embauchent à durée indéterminée en 2024, notamment des mères, des femmes au chômage, des jeunes et d’anciens titulaires du «revenu de citoyenneté» destiné aux plus pauvres, verront leur impôt sur les bénéfices des sociétés réduit de 20% à 30%. La réduction sera de 50% pour les employeurs qui embauchent des Italiens qui reviennent travailler dans la Péninsule.
Pourquoi est-il avantageux d’embaucher en Italie en 2024 ?
Aides aux familles
Pour la période du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2026, une exonération de 100% des cotisations sociales est reconnue aux mères de trois enfants ou plus travaillant à durée indéterminée, et ce jusqu'aux 18 ans du plus jeune des enfants, et dans la limite d'un plafond annuel de 3.000 euros modulé mensuellement. À titre expérimental, pour l'année 2024, cette exonération est également appliquée aux mères de deux enfants, travaillant à durée indéterminée, jusqu'aux 10 ans du plus jeune enfant. Jusqu’alors, les cotisations sociales étaient payées pour un tiers par le travailleur et pour deux tiers par l'employeur.
Une nouveauté en outre pour le congé parental, avec l’introduction du paiement d’un mois supplémentaire à 60% du salaire, en plus de l’allocation déjà existante à 80% du salaire pour un mois au cours de la sixième année de vie de l'enfant.
Les mesures comprennent également le renforcement du fonds dédié aux crèches, avec une aide supplémentaire pour les ménages aux revenus faibles et moyens, mais uniquement pour les enfants nés en 2024 dans une famille avec déjà au moins un enfant jusqu’à 10 ans.
Par ailleurs, le montant de la redevance d'abonnement à la télévision pour usage privé (dite redevance ordinaire ou redevance RAI) est réduit de 90 à 70 euros pour 2024 seulement.
Cependant, la TVA sur les couches et certains produits de la petite enfance revient à 10% en 2024, après avoir été diminuée de moitié par le gouvernement Meloni en 2023.
De nouveaux fonds pour le système de santé national
Afin de réduire les listes d’attente dans la santé publique, le budget prévoit 280 millions jusqu’en 2026 pour convaincre le personnel de santé à travailler davantage avec une augmentation du paiement des heures supplémentaires.
Les retraites en 2024
La prolongation d'un an du « Quota 103 » a été confirmée : il sera possible de quitter son emploi à 62 ans seulement avec 41 ans de cotisations. Mais ceux qui choisiront la voie de la retraite en 2024 se retrouveront avec une allocation réduite : le calcul ne se fera plus sur la base du système mixte (salaire/contributif) mais uniquement sur la base des cotisations effectivement versées et l'allocation retraite, jusqu'à l'âge de 67 ans (âge de départ légal), ne peut avoir un montant supérieur à 2.272 euros brut par mois. La prime fiscale accordée à ceux qui reportent leur départ à la retraite est en outre confirmée.