En Italie, la reprise de la circulation du Covid préoccupe avec plus de la moitié des nouveaux cas tombée malade en vacances. Le point sur les mesures prises par les autorités italiennes.
Au cœur de l’été, l’Italie semblait contenir la circulation du virus, surtout par rapport aux autres pays européens. Mais depuis quelques jours, la Péninsule est confrontée à une recrudescence des nouveaux cas de contamination selon les bilans officiels publiés quotidiennement : 845 nouveaux malades jeudi 20 août, 1.210 nouveaux cas enregistrés dimanche 23 août, soit le pire bilan depuis la fin du confinement en mai. Les positifs actuels s’élèvent à 18.438 en Italie dimanche 23 août, 5,34% de plus que la veille, dont 69 en soins intensifs. Le nombre total de contaminés depuis le début de l’épidémie grimpe ainsi à 259.345. Si les chiffres italiens inquiètent, les contaminations quotidiennes se multiplient de manière plus exponentielle chez les voisins européens. Le nombre de cas y est triple voire quadruple avec plus de 2.000 cas recensés en 24 heures en Allemagne, plus de 4.000 en France et plus de 8.000 en Espagne. Et les tests réalisés depuis le début de l’épidémie sont à peu près équivalents : environ 11,5% de la population a été testée en Espagne, 12,2% en Allemagne, 12,8% en Italie.
Aucune région épargnée
Sans surprise, la reprise de la circulation a été favorisée par les déplacements estivaux. Entre 50 à 60 % des nouveaux cas résultent de personnes tombées malades en vacances, principalement des jeunes asymptomatiques ayant fréquenté des lieux de fête.
Dans la région de Rome par exemple, un tiers des nouveaux cas sont liés à des séjours en Sardaigne. Résultat, alors que la première vague de l’épidémie se concentrait principalement dans le nord de la Péninsule et notamment la Lombardie, la nouvelle courbe ascensionnelle, favorisée par les retours de vacances, illustre des cas diffusés dans l’ensemble de la Botte. Les régions enregistrant le plus grand nombre de nouveaux cas sont la Lombardie (239 cas, dont 50 dans Milan intra-muros), le Latium (184 cas), la Vénétie (145 cas), la Campanie (138) et l’Emilie Romagne (127). Les régions suivantes sont la Sardaigne (81 cas), la Toscane (59) et le Piémont (42). Les autres régions italiennes présentent moins de 40 nouvelles contagions.
Les dispositifs de prévention adoptés
Malgré cette brusque recrudescence de l’épidémie, le ministre italien de la Santé, Roberto Speranza, a jugé dimanche la situation sous contrôle, précisant qu’un reconfinement total ou partiel n’était pas à l’ordre du jour. Selon les régions, des mesures territoriales peuvent toutefois être envisagées et les contrôles renforcés. A l’image des tests de dépistage volontaires mis en place pour les voyageurs rentrant de Sardaigne, à leur débarquement des ferries. Les examens de positivité sont par ailleurs obligatoires pour tous les vacanciers rentrant d’Espagne, de Grèce, de Croatie et de Malte, comme l’exige une ordonnance du ministère de la Santé italien.
Les déplacements entre les régions ne sont pas limités, mais certains présidents défient le gouvernement. Celui de Campanie suggère de limiter de nouveau la mobilité entre les régions, celui de Sicile a publié un arrêté prévoyant la fermeture de tous les centres d’accueil de migrants, jugés exposés à la diffusion du virus. Reste qu’une telle décision doit émaner de l’Etat.
A noter, depuis le 16 août, le port du masque est obligatoire de 18 heures à 6 heures du matin sur l’ensemble du territoire national, dans les lieux où la formation de groupes est rendue possible, autant à l’extérieur que dans les espaces et lieux ouverts au public (places, rues…).
Voyages en Italie
Les voyageurs qui ont séjourné ou simplement transité en Croatie, en Grèce, en Espagne et à Malte, doivent présenter un test au résultat négatif (moléculaire ou antigénique), effectué dans les 72 heures précédent l’entrée en Italie. A défaut, ils doivent se soumettre un test à leur arrivée sur le territoire national. Les voyageurs provenant des autres pays de l’Union européenne de l’espace Schengen, du Royaume-Unis, de l’Irlande du nord, d’Andorre et de Monaco peuvent quant à eux circuler librement, sans quarantaine préalable.
Pour se rendre en Sardaigne, en Sicile et dans les Pouilles, il reste nécessaire de s’enregistrer au préalable sur les plateformes en ligne dédiées : https://sus.regione.sardegna.it/sus/covid19/regimbarco/init ; www.siciliacoronavirus.it ; https://www.sanita.puglia.it/web/pugliasalute/autosegnalazione-coronavirus
Pour les résidents en Campanie (région de Naples), les citoyens revenant de déplacements à l’étranger doivent effectuer un test sérologique et respecter un auto-isolement de 14 jours dans l’attente des résultats.