Depuis l’extradition de Bolivie de l’ancien terroriste Cesare Battisti, l’Italie relance le débat sur les ex-militants de l’extrême gauche radicale qui ont trouvé refuge en France.
« Paris, capitale des fugitifs italiens », selon La Repubblica, qui souligne le « match compliqué qui divise historiquement Rome et la capitale française ».
Selon la liste mise à jour ces jours-ci par le Département de la Sécurité publique italien, relative au nombre d’Italiens ayant trouvés refuge en France et condamnés en Italie pour des crimes et attentats commis durant les années plombs (années 70-80), ces derniers sont au nombre de 15. Les ministères de la Justice et de l’Intérieur promettent un « nouvel effort » pour obtenir leur extradition alors qu’ils sont protégés par la doctrine Mitterrand qui permettait de refuser l’extradition aux anciens militants, tels Cesare Battisti qui a vécu une quinzaine d’années à Paris avant de fuir au Brésil. Parmi eux, une majorité d’ex-membres des brigades rouges, certains condamnés à perpétuité, d’autres à des peines qui ne dépassent pas les 20 ans de prison.
Selon le ministère de la Justice, cité par La Repubblica, « le mandat d’arrêt européen (qui a remplacé la procédure d’extradition au sein de l’Union européenne depuis 2005) est inutilisable ». Si ce dernier permet des mesures simplifiées entre les Etats membres pour capturer un fugitif au sein de l’espace Schengen, cela ne concerne pas les demandes d’extraditions réalisées avant 2004. Et comme souligné par la porte-parole de la ministre de la Justice française, Nicole Belloubet : « Les faits commis en Italie avant le 1er novembre 1993 ne peuvent rentrer sous le mandat d’arrêt européen mais dépendent de la procédure d’extradition prévue par la Convention entre les deux pays, datant de 1957 ».
Parmi les anciens terroristes cités par la presse italienne, Marina Petrella, ancienne membre des Brigades rouges et impliquée dans le meurtre d’Aldo Moro. Condamnée par contumace en 1992, son extradition a été subitement bloquée par Nicolas Sarkozy en 2008 après l’avoir une première acceptée. Ou encore Giorgio PietroStefani, fondateur de La Lutte continue et condamné à 22 ans de prison pour le meurtre du commissaire Luigi Calabresi. Il se voit protégé depuis 2000 par la doctrine Mitterrand. Comme Simonetta Giorgieri, condamnée à perpétuité pour l’assassinat d’Aldo Moro également, réfugiée en France depuis les années 80.
Pour l’heure, deux demandes d’extradition pourraient être formulées, affirme La Reppublica.