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Italie : Mario Draghi réitère sa démission, des élections anticipées à l'automne

Mario Draghi applaudi par ses ministresMario Draghi applaudi par ses ministres
Mario Draghi à la Chambre des députés le 21 juillet (CC-BY-NC-SA 3.0 IT)
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 21 juillet 2022, mis à jour le 22 juillet 2022

Pour la deuxième fois en une semaine, le président du Conseil italien Mario Draghi a remis sa démission, cette fois acceptée par Sergio Mattarella. Des élections anticipées auront lieu fin septembre.

 

Un nouvel acte dans la nouvelle crise politique italienne, entamée il y a une semaine avec la démission du président du Conseil, aussitôt rejetée par le président de la République Sergio Mattarella.

Ce jeudi, Mario Draghi a de nouveau présenté « sa démission et celle de son gouvernement. Le président de la République en a pris acte. Le gouvernement reste en place pour la gestion des affaires courantes », a annoncé la présidence de la République dans un communiqué.

L’implosion de la coalition d’unité nationale

La veille, Mario Draghi s’était présenté comme prévu devant le Sénat pour demander un vote de confiance. A la suite d’un discours qui a duré plus d’une demi-heure dans lequel il annonçait vouloir faire toutes les réformes, y compris les plus impopulaires, d’un appel à relancer l’union nationale - “Êtes-vous prêt à reconstruire ce pacte ?”, a lancé Mario Draghi aux sénateurs -, arrive le clash. La droite (la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi) ne manifeste pas son soutien, alors que le Mouvement 5 étoiles s’abstient de voter. La confiance est obtenue sans majorité, avec seulement 95 votes favorables,  38 contre et une majorité d’abstentions du fait du boycott de trois partis de la coalition.

Des efforts d’endiguement restés vain

Durant les six jours précédents, l’Italie est restée suspendue à la décision qui aurait été prise ce 20 juillet. Et pour conjurer le sort, pendant six jours durant, les efforts d’endiguement manifestant la volonté d’éviter l’effondrement du gouvernement d’union nationale que dirigeait Mario Draghi, se sont multipliés. D’après les sondages, sept Italiens sur dix souhaitaient le maintien de l’ancien président de la BCE à la tête du gouvernement en cette période de crise économique. Plusieurs manifestations ont eu lieu à travers le pays pour demander à Mario Draghi de rester. Des pétitions avaient été lancées, 2.000 maires de toutes tendances confondues avaient signer une lettre, plusieurs pays européens s’étaient exprimés. Des efforts restés vain.

Fin de la législature anticipée et "affaires courantes"

En confirmant sa démission, Mario Draghi met fin à législature qui aurait dû en principe se conclure au printemps 2023. Les deux Chambres ont été dissoutes dans l’après-midi du 21 juillet par le président de la République Mattarella.

« Aucune pause n’est possible dans cette période que nous sommes en train de traverser, les coûts de l’énergie pour les familles et les entreprises, les difficultés économiques doivent être affrontées, des obligations à conclure dans l’intérêt de l’Italie. A ces exigences, s’ajoute la mise en œuvre des délais requis par le PNRR », a déclaré le président de la République Sergio Mattarella.
Conformément à la loi, les élections  doivent avoir lieu dans les 70 jours suivant la dissolution des deux chambres. La date est fixée. Les Italiens sont appelés aux urnes le 25 septembre prochain.

Jusqu’à cette date, le gouvernement actuel est habilité à traiter des « affaires courantes ». « Nous devons faire face aux urgences liées à la pandémie, à la guerre en Ukraine, à l’inflation et au coût de l’énergie. Nous devons poursuivre la mise en œuvre du Plan national de reprise et de résilience, aussi pour favoriser le travail du prochain gouvernement […] dans la limite du périmètre qui a été dessiné », a déclaré Mario Draghi en s’adressant au gouvernement, à l’ouverture du Conseil des ministres jeudi en fin de journée.

 

Départ d’un « pilier pour l’Europe »

Interviewée jeudi matin sur France Inter, Laurence Boone, secrétaire d’État française chargée de l’Europe a souhaité « rendre hommage à Mario Draghi, un partenaire de la France, un pilier pour l’Europe », estimant que le départ du président du Conseil ouvre une « période d’incertitudes ».
Au niveau de l’Union européenne, le commissaire européen à l’Economie, l’Italien Paolo Gentiloni, a jugé « irresponsables » les partis ayant fait défection.
Le drame politique italien a semé le trouble également sur les marchés. Le coût de la dette de la troisième économie de la zone euro est reparti à la hausse et la Bourse de Milan a chuté jeudi matin.
 

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 21 juillet 2022, mis à jour le 22 juillet 2022

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