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F. Meyer : 'L’Italie, un marché capital pour la destination France’

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L'Italie représente le premier marché touristique pour la Corse | Flickr @JeanbaptisteM
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 17 juillet 2019, mis à jour le 18 février 2021

Alors que le secteur touristique français a bénéficié d’un net regain des arrivées italiennes en 2018, rencontre avec Frédéric Meyer, directeur d’Atout France pour l’Italie pour décrypter ce marché clé que représente la Péninsule.

 

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Frédéric Meyer est le directeur d’Atout France pour l’Italie, la Grèce et coordinateur pour l’Europe du Sud depuis 2015.


Lepetitjournal.com/Milan : L’année 2018 a été marquée par une nette croissance du nombre des arrivées en France. Que représente le marché italien pour la destination France ?

Frédéric Meyer : 2018 a été une année record en terme de chiffres, tous marchés confondus sur la France, avec 89,4 millions d’arrivées, soit une croissance de 6% par rapport à 2017. Sans la crise des gilets jaunes, les grèves d’Air France et de la Sncf et les intempéries qui ont perturbé la fréquentation au début de l’année, nous aurions sûrement atteint les 90 millions de visiteurs.
Avec 7 millions d’arrivées en 2018, le marché italien affiche une croissance de 6% par rapport à l’année précédente, et 2017 était déjà marquée par une croissance par rapport à 2016. Il y a eu une augmentation des arrivées, mais aussi du nombre de nuitées de presque 8%, donc une durée de séjour qui s’est allongée pour les Italiens. L’Italie est un marché essentiel pour l’Hexagone. Il représente le 4ème marché source pour la destination France sur le plan international, le 7ème marché en terme de recettes : il rapporte 3,2 milliards d’euros.

La France est la première destination des Italiens pour les courts séjours

Outre la proximité géographique, en quoi l’Italie représente-t–elle un marché clé ?

La saison d’été est très longue dans la Péninsule avec trois mois de vacances scolaires. Il s’agit aussi d’un marché important pour les séjours répétés, 60% sont des courts séjours. La France est ainsi la première destination des Italiens pour les courts séjours et la deuxième destination pour les séjours d’été. Le marché italien produit aussi énormément d’évènements d’affaires entre séjours de groupes, séminaires, board... Et la France résulte comme la première destination des Italiens pour le tourisme d’affaires. Ils représentent 20% des séjours italiens en France et presque un tiers de la recette touristique (1 milliard d’euros).

 

Comment expliquer le regain d’attractivité de la destination France pour les Italiens ?

Malgré les crises, la France conserve une très bonne image. Celle des Gilets jaunes a été perçue comme une crise locale, politique et non pas sécuritaire, à la différence des attentats. Aussi, les Italiens reconnaissent notamment la France pour son innovation, sa créativité, la mode, la diversité de ses paysages. Ils apprécient les différents océans qui ne sont pas présents dans la Péninsule, sa richesse culturelle et son patrimoine ouvert, organisé au tourisme. Tout cela constitue sans doute son image et sa marque comme Bordeaux, Paris, Lyon, le Périgord ou encore les Châteaux de la Loire.
Il y a aussi eu l’ouverture de plusieurs vols. Il existe 967 liaisons directes entre la France et l’Italie chaque semaine. Parmi eux, on trouve de nombreux vols au départ de villes régionales italiennes vers des capitales régionales françaises, alors que les vols sur Paris représentent un tiers. Cela permet d’irriguer le tourisme vers toutes les régions françaises, au départ de l’Italie.

 

Et quelles sont les destinations préférées des Italiens en France ?

Les Italiens sont des touristes connaisseurs, ils cherchent à découvrir de nouvelles destinations. La capitale et la côte d’Azur restent les destinations phares certes, mais on note une croissance des nuitées italiennes dans de nombreuses régions entre 2017 et 2018 : +30% pour Paris, +20% en Alsace et dans les Pays de la Loire. Il y aussi eu 18% de nuitées italiennes en plus en Normandie et 10% supplémentaires en Bretagne.
Distinguons la Corse aussi. Le premier marché de l’Ile de Beauté, c’est en effet l’Italie, suivie par l’Allemagne. D’après une enquête réalisée par les autorités touristiques de la Corse l’année dernière, 28% des nuitées étrangères en 2017 étaient italiennes, 24% allemandes. Et en 2019, cela devrait aussi être le cas car en plus des très bonnes liaisons essentiellement assurées par Corsica ferries de l’Italie vers la Corse, trois liaisons ont été pour la première fois ouvertes pour l’été. Un vol Easyjet au départ de Venise et deux vols Alitalia, l’un au départ de Milan, l’autre Rome. Ces vols s’étendent jusqu’à septembre, ce qui devrait favoriser les courts séjours en arrière-saison, d’autant que les prix commencent à 45 euros environ l’aller simple.

 

Et comment s’annonce 2019 pour le marché touristique italien en France ?

Sûrement positif aussi. Cette année, l’accent a bien sûr été mis sur le 500ème anniversaire de la mort de Léonard de Vinci et de l’hommage donné par la France à l’Italie et aux Italiens, dans la région du Centre de la France, avec plus de 700 évènements organisés. L’ensemble des opérations que nous avons menées a permis de toucher 15 millions de personnes grand public avec des retombées médiatiques conséquentes équivalentes à 8 millions d'euros : plus de 130 pages de rédactionnel, plus de 62 articles et 6 émissions télévisées. Beaucoup de personnalités, parmi lesquelles les directeurs des musées de la Science et de l’Industrie, du Castello Sforzesco à Milan et le Galileo à Florence, se sont mobilisées avec nous pour parler de la France, de Léonard, pour partager cet esprit léonardien. Sur ce sujet, avec les Italiens, on a vraiment gardé l’esprit de l’humanisme et de la coopération.

 

 

 

MAR
Publié le 17 juillet 2019, mis à jour le 18 février 2021

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