Les cas ont augmenté de 54% en moins d'un mois. Il y a deux ans, l'Espagne est devenue le 2e pays le plus touché au monde, avec près de 7.000 infectés. Les chiffres actuels ne sont pas comparables à ceux de 2022, mais cette recrudescence des cas commence à inquiéter.
Selon le dernier rapport épidémiologique publié par l'Instituto de Salud Carlos III (ISCIII), 119 cas d'infection au Mpox (la variole du singe) ont été signalés en 2024. Ce chiffre est minime en comparaison avec la première épidémie apparue en 2022, mais ce qui inquiète, c'est la tendance à la hausse: les infections ont augmenté de 54% entre le 5 mars et le 2 avril. Le pourcentage est encore plus élevé par rapport aux cas signalés jusqu'au début du mois de février: l'augmentation est de 891%.
On se souvient qu'il y a tout juste deux ans, les premiers cas de variole du singe sont apparus en Espagne, qui est rapidement devenue le deuxième pays le plus touchés au monde, avec 6.749 cas enregistrés cette année-là. Au total, l'Espagne a signalé un total de 7.960 cas de Mpox depuis 2022.
Les plus de 45 ans sont protégés contre la variole
Pour rappel, les plus de 45 ans sont immunisés par leur vaccination antivariolique qui confère une protection d'environ 85% contre cette variole du singe. Les plus jeunes sont donc plus facilement touchés. Or, le risque d'infection chez les personnes non vaccinées est dix fois plus élevé.
Une Espagnole, à l’origine de la 1ère campagne de vaccination internationale
Ainsi, sur les 119 cas enregistrés jusqu'à présent cette année, 103 n'étaient pas vaccinés, soit 86,6% des cas. Mais la faible couverture vaccinale ne se limite pas à l'Espagne. Dans le reste de l'Europe, moins de la moitié des personnes vaccinées lors de la première vaccination ont fait le rappel.
Principale cause de transmission
En outre, comme le signalait en 2022 le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC), les rapports sexuels non protégés représentaient la principale cause de transmission. "La prédominance des cas de variole du singe diagnostiqués chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes et la nature des lésions présentes dans certains cas suggèrent que la transmission s'est faite lors de rapports sexuels". Les chiffres semblent confirmer cette affirmation. En 2024, par exemple, seuls quatre cas ont été signalés chez des femmes. Par tranche d'âge, les infections vont de 6 à 38 ans, avec un âge moyen de 37 ans.
Les régions les plus touchées
L'Andalousie et la Communauté de Madrid sont les deux régions les plus touchées, avec 66% des cas signalés en 2024 à elles deux. Dans la région de Madrid, la sonnette d'alarme a été tirée après un pic de cas de Mpox au cours des trois premiers mois de l'année. En fait, trois cas sur quatre signalés en Espagne depuis avril 2022 sont survenus à Madrid, en Catalogne et en Andalousie.
D'où vient la variole du singe?
La variole du singe est une maladie endémique depuis au moins 40 ans dans les pays d'Afrique occidentale et centrale. Jusqu'à 2022, les cas signalés dans d'autres régions étaient toujours liés à des personnes ayant voyagé sur le continent africain, ce qui n'est plus le cas. Toutefois, pas de panique, puisqu'autant l'UE que l'OMS ont affirmé il y a deux ans que le risque de contagion généralisée était "très faible", et que l'épidémie dans "les pays non endémiques" pouvait être "stoppée". En effet, l'orthopoxvirus est un virus à ADN, et par conséquent, le risque de mutation est très faible, à la différence des virus à ARN. Voilà qui nous rassure...