La plateforme de garde d’enfant Yoopies a publié sa première étude comparative sur les aides publiques pour soutenir les familles qui élèvent des enfants, au Danemark, Finlande, Suède, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne et Royaume-Uni. L’Espagne est à l’arrière du groupe avec l’Italie.
Sans surprise, les pays nordiques sont leaders en ce qui concerne l’aide publique pour la garde des enfants. Alors que la France se démarque par sa générosité, conjointement avec les Pays-Bas, l’Espagne et l’Italie, quant à eux, continuent d’être les pays qui offrent le moins d’aides dans le domaine.
Les déductions fiscales
Les déductions fiscales représentent l’aide la plus commune offerte par les gouvernements européens pour soutenir les familles. À la fin de l’année fiscale, les parents peuvent déduire de leurs impôts un certain pourcentage des coûts engendrés par la garde d’enfants.
Pour la France, cette déduction peut s’élever jusqu’à 7.500€ par année pour la garde d’enfants de moins de 6 ans. Si la France fait preuve d’un grand soutien aux familles, les foyers espagnols n’ont pas la même chance. Dépendamment de la communauté automne d’origine de la famille, les déductions fiscales atteignent seulement 10% par enfant de moins de 3 ans. Une différence conséquente en termes d’âge et de déduction.
Plusieurs types d’aides existent
Outre les déductions fiscales, chaque gouvernement européen gère de manière autonome ses aides. D’autres types d’aides publiques existent pour limiter le poids du coût engendré par la garde d’un enfant. Le Danemark, leader européen, propose de couvrir 70 à 100% des coûts d’une garderie, en fonction du revenu des parents. En Espagne, il est possible d’obtenir une réduction de 20% de la contribution de l’employeur à la sécurité sociale pour le recrutement de personnes intégrées dans le système spécifique aux employés de maison, et jusqu’à 45% pour les familles nombreuses.
En France, il est possible de percevoir une subvention de 257€ par mois pour les parents qui ont plus de 3 enfants, en fonction de leurs revenus. De plus, les foyers à faible revenu peuvent recevoir une prime de 945€ par nouveau-né. En Espagne, il existe différentes aides publiques pour les familles monoparentales ou nombreuses. Ces familles peuvent se voir déduire jusqu’à 1.200€ par années dans la déclaration de revenus ou inclure un paiement unique de 1.000€ par la sécurité sociale, selon le cas.
Le gouvernement espagnol a également mis en place de nouvelles mesures de conciliation de la vie professionnelle et familiale. Le congé paternité est ainsi passé à 8 semaines et l’objectif est de l’allonger à 16 en 2021. Sur ce point, l’Espagne à une longueur d’avance, quand on sait qu’en France le congé paternité est limité à 11 jours consécutifs… Ce type de mesures innovantes permet à l’Espagne de garantir l’égalité des chances entre les femmes et les hommes à l’embauche et de gommer peu à peu les inégalités hommes/femmes. Ce congé paternité qui s’étend à 8 semaines pour le moment, indemnisé à 100%, rallongera la facture de l’État de 226 millions d’euros et de 53 millions pour les entreprises selon El Pais.
L’accessibilité aux services de gardes d’enfants : une priorité en Europe
Depuis 2002, l’Union européenne met l’accent sur l’importance d’aider la garde des enfants. Cette année-là, le Conseil européen de Barcelone a défini les objectifs suivants pour l’UE : des structures d'accueil pour au moins 90% des enfants ayant entre trois ans et l'âge de la scolarité obligatoire et pour au moins 33 % des enfants âgés de moins de trois ans. Ces structures doivent avoir accès à un service de garde de qualité, abordable, et ce dans tous les pays de l’Union européenne. Dans 6 cas sur 10, les parents estiment que le coût est le principal obstacle pour accéder à des services de garde en Europe.
Si différentes mesures appuient cette accessibilité c’est avant tout pour l’enfant. En effet, cela permet à l’enfant de s’épanouir, d’être élevé dans un cadre qui maximisera ses chances à l’avenir, assurer l’égalité des chances pour toutes les familles, permettre aux parents de maintenir leur revenu et de conserver un emploi stable.