Qui sont les Espagnols les plus riches en 2025 selon Forbes ?

Forbes a publié ce mardi son classement 2025 des 100 plus grandes fortunes d’Espagne. Un rendez-vous devenu rituel, qui offre chaque année un instantané des forces économiques du pays. On y retrouve, sans surprise, les visages familiers de la finance, de la distribution et de l’immobilier, mais aussi quelques évolutions marquantes d’un capital national en mutation.

 

Amancio Ortega reste l’homme le plus riche d’Espagne selon Forbes 2025

Sans surprise, Amancio Ortega, fondateur d’Inditex — l’empire textile derrière Zara, Massimo Dutti ou Bershka — conserve la première place du classement pour la onzième année consécutive, avec une fortune estimée à 109,9 milliards d’euros.

Malgré une baisse de 10,3 milliards par rapport à 2024, l’homme d’affaires galicien domine encore largement le palmarès. Ce léger repli s’explique par la dépréciation de plus de 8 % du titre Inditex sur les marchés, une variation conjoncturelle qui ne remet pas en cause la solidité d’un groupe devenu symbole du capitalisme espagnol mondialisé.

 

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Sandra Ortega et Ferrovial, les autres visages du sommet

En deuxième position, Sandra Ortega s’accroche à sa place avec une fortune évaluée à 10 milliards d’euros, malgré un léger recul de 400 millions sur un an. Héritière du géant Inditex et première femme du classement, elle pilote ses avoirs depuis le holding Rosp Corunna, une structure discrète qui gère à la fois des participations industrielles et un solide portefeuille immobilier.

Derrière elle, Rafael del Pino Calvo-Sotelo, patron de Ferrovial, complète le podium. Sa fortune atteint désormais 8 milliards d’euros, en hausse de 900 millions. L’envolée s’explique par la bonne santé boursière du groupe d’infrastructures, dopé de près de 40 % sur un an, et par la rentabilité de ses autres investissements, regroupés au sein de Rijn Capital.

 

Juan Roig et Juan Carlos Escotet, deux fortunes en pleine ascension

En quatrième position, Juan Roig, fondateur de Mercadona, poursuit son ascension avec une fortune estimée à 7,9 milliards d’euros, soit 2,1 milliards de plus que l’an dernier ! Le géant valencien de la distribution affiche une santé insolente : 1,38 milliard d’euros de bénéfices en 2024, en hausse de 37 %. Fidèle à son image d’entrepreneur “social", Roig a reversé 700 millions d’euros de primes à ses salariés et inauguré le Roig Arena à Valencia, une salle multifonction née d’un investissement personnel de 400 millions d’euros.

 

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Juste derrière, Juan Carlos Escotet, patron d’Abanca et fondateur du groupe financier Banesco, voit sa fortune grimper à 6,2 milliards d’euros, en progression de 2,2 milliards. Né à Caracas, l’homme d’affaires s’est imposé comme l’un des piliers du secteur bancaire espagnol. Il reste par ailleurs très attaché à la Galice, où il détient une participation dans le Deportivo La Coruña.

 

Les régions et les familles, colonne vertébrale du capitalisme espagnol

Le reste du classement met en lumière la diversité des puissances économiques espagnoles, souvent enracinées dans des histoires familiales solides. Tomás Olivo, à la tête du groupe General de Galerías Comerciales, bondit du 12ᵉ au 6ᵉ rang avec 4,6 milliards d’euros. L’entrepreneur murcien, discret mais redoutablement efficace, doit sa progression à la bonne tenue de ses investissements dans l’immobilier commercial et le secteur financier.

À Valencia, Hortensia Herrero (4,4 milliards) confirme son statut de mécène incontournable. Vice-présidente de Mercadona, elle consacre une part importante de sa fortune à la Fondation Hortensia Herrero, qui soutient de grands projets culturels et artistiques dans la région.

María del Pino Calvo-Sotelo, avec 4,2 milliards d’euros, incarne quant à elle la troisième femme la plus riche d’Espagne. Présidente de la Fondation Rafael del Pino, elle perpétue l’héritage familial dans le domaine des infrastructures et de la philanthropie.

Le secteur du tourisme s’invite aussi dans le classement avec Miguel Fluxà Roselló, patron du groupe Iberostar, dont la fortune atteint 3,3 milliards d’euros. Il profite pleinement de la reprise du voyage international et du dynamisme du marché hôtelier.

Enfin, Florentino Pérez, président du groupe ACS et du Real Madrid, clôt le top 10 avec 3,1 milliards d’euros, en hausse de 400 millions. L’ingénieur devenu magnat reste une figure à part, à la croisée du pouvoir économique, politique et sportif.

 

Des fortunes vieillissantes mais puissantes

Selon Forbes, les cent plus grandes fortunes d’Espagne cumulent désormais 258,8 milliards d’euros, un total en légère hausse par rapport à l’an dernier. Mais derrière ce chiffre, un constat saisissant : plus de la moitié de cette richesse (54,2 %, soit 140 milliards) est détenue par 28 octogénaires. Ces figures, issues du boom économique de la fin du XXᵉ siècle, continuent de régner sur les grands conglomérats du pays, souvent transmis de génération en génération.

Devenue un baromètre annuel de l’économie espagnole, la liste Forbes dresse un panorama précis des dynamiques de la richesse, qu’elles soient régionales, familiales ou sectorielles. Le classement s’appuie sur une analyse croisée du marché des entreprises, des holdings patrimoniaux, des liquidités, des placements financiers et des actifs immobiliers, offrant une radiographie sans fard du capital espagnol contemporain.

 

Classement Forbes 2025 — Les 10 Espagnols les plus riches du monde