Édition internationale

L’Espagne atteint un record démographique avec près de 50 millions d’habitants

Portée par l’immigration, la population espagnole continue de croître et se rapproche du seuil symbolique des 50 millions d’habitants. Selon l’Institut national de la statistique (INE), l’Espagne compte désormais 49.442.844 résidents, un niveau jamais atteint depuis le début des relevés en 1971.

Carte stylisée de la péninsule Ibérique vue du dessus, représentant l’Espagne et le Portugal dans des tons chauds. Des valises et de petits avions entourent la carte, reliés par des lignes pointillées convergeant vers trois points en Espagne, symbolisant les flux migratoires et la croissance démographique du pays.Carte stylisée de la péninsule Ibérique vue du dessus, représentant l’Espagne et le Portugal dans des tons chauds. Des valises et de petits avions entourent la carte, reliés par des lignes pointillées convergeant vers trois points en Espagne, symbolisant les flux migratoires et la croissance démographique du pays.
Image générée par IA via DALL·E – OpenAI
Écrit par Paul Pierroux-Taranto
Publié le 12 novembre 2025, mis à jour le 17 novembre 2025

La population espagnole poursuit sa trajectoire ascendante. Entre juillet et septembre 2025, le pays a gagné 105.488 habitants, d’après les derniers chiffres publiés par l’Institut national de la statistique (INE). Une hausse attendue, mais qui établit un nouveau record historique, confirmant la vitalité démographique observée ces dernières années.

Derrière ce dynamisme, pourtant, le moteur n’est plus la natalité, mais bien l’immigration. Le nombre de personnes nées en Espagne continue de reculer — 9.901 de moins qu’au trimestre précédent, pour un total de 39,6 millions. En parallèle, la population née à l’étranger s’envole, avec 115.389 nouveaux résidents en trois mois, atteignant 9,8 millions au total. Un basculement silencieux, mais révélateur : l’Espagne grandit, mais elle ne se renouvelle plus par les berceaux.

 

Une Espagne de plus en plus cosmopolite

L’étude recense aujourd’hui 7,1 millions de résidents de nationalité étrangère, contre 42,3 millions d’Espagnols. La population nationale continue de croître, mais à un rythme modeste (+26.551 personnes). Ce sont surtout les étrangers qui dopent la démographie du pays, avec près de 79.000 nouveaux arrivants sur le trimestre.

 

L’Espagne, parmi les champions de l’immigration en Europe

 

En tête, les Colombiens constituent le principal groupe d’immigrés récents, avec 32.100 arrivées entre juillet et septembre. Derrière eux, on retrouve les Espagnols de retour au pays (24.500), les Marocains (23.400) et les Vénézuéliens (20.500). Puis viennent les Péruviens, Italiens, Algériens et Argentins, qui participent, chacun à leur manière, à cette mosaïque migratoire désormais indissociable du paysage espagnol.

À l’inverse, les Espagnols restent la première nationalité à quitter le territoire, avec 9.100 départs recensés au cours du trimestre, suivis par les Colombiens (8.200) et les Marocains (7.900).


 

La Communauté valencienne, locomotive démographique

 

la cité des arts et des sciences à valencia
@Visit Valencia

 

Toutes les communautés autonomes voient leur population augmenter, mais pas au même rythme. La Communauté valencienne mène la danse avec une progression de 0,40 %, suivie par l’Aragon (+0,36 %), la Castille-La Manche (+0,34 %) et, un peu plus loin, la Catalogne et la Navarre (+0,32 % chacune).

 

Valencia, toujours plus cosmopolite : un habitant sur cinq est étranger

 

À l’autre bout du classement, la croissance reste plus timide dans la communauté de Madrid (+0,09 %), l’Andalousie (+0,06 %) ou les Canaries (+0,16 %), toutes situées en dessous de la moyenne nationale de 0,21 %.

Dans le même temps, le pays continue de s’étendre sur le plan domestique : l’Espagne compte désormais 19,68 millions de ménages, soit 55.000 de plus qu’au trimestre dernier. Une hausse discrète, mais révélatrice d’un territoire en mouvement, où la démographie façonne lentement les équilibres régionaux.


 

Une croissance dopée par l’immigration, mais fragilisée par le vieillissement

L’INE rappelle que cette poussée démographique repose presque entièrement sur les flux migratoires. Les naturalisations se multiplient et gonflent les rangs de la population espagnole, tandis que la natalité reste en berne — un déséquilibre devenu structurel.

 

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À l’approche du cap des 50 millions d’habitants, les démographes tirent la sonnette d’alarme : vieillissement accéléré, tensions sur le logement, adaptation du marché du travail et des systèmes de protection sociale... autant de chantiers que l’Espagne devra affronter pour transformer ce boom démographique en opportunité durable.

En un an, le pays a accueilli près d’un demi-million de nouveaux résidents, consolidant son image de terre d’attraction européenne. Une croissance record, reflet d’un pays ouvert et en mouvement, mais aussi d’une mutation silencieuse qui redessine peu à peu les contours sociaux et culturels de la péninsule ibérique.

 

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