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Natalité en Espagne : moins de bébés espagnols, plus de mères étrangères

La natalité continue de reculer en Espagne, mais une nouvelle tendance se dessine : les mères étrangères prennent de plus en plus de place dans les statistiques. Une petite révolution qui donne un nouveau souffle démographique au pays. Analyse.

bébé espagnol en train de mordiller un cubebébé espagnol en train de mordiller un cube
Colin Maynard, Unsplash
Écrit par Paul Pierroux-Taranto
Publié le 21 novembre 2024, mis à jour le 25 novembre 2024

 

Depuis 2013, la natalité en Espagne dégringole, avec une chute vertigineuse de 24,7 % en dix ans. Si les cigognes semblent bouder la péninsule, elles font toutefois un détour par les foyers étrangers : en 2023, selon l'institut national de statistiques, 31 % des naissances étaient attribuées à des mères venues d’ailleurs, contre 29 % l’année précédente. Une tendance qui donne un nouveau visage aux maternités espagnoles, où la diversité prend le relais de la décroissance. 

 

 

Natalité en déclin : les mères étrangères relèvent la barre

En 2023, plus de 320.000 bébés ont vu le jour en Espagne, un chiffre en recul de 2,6 % par rapport à l’année précédente. Une tendance à la baisse qui s’observe surtout chez les mères espagnoles, dont les naissances ont chuté de 4,4 %. Mais derrière ces chiffres, une autre réalité émerge : les mères étrangères, elles, affichent une dynamique inverse avec une hausse des naissances de 3,2 % en un an. Ainsi, près d’un quart des bébés nés en Espagne en 2023 (soit 78.330) ont pour mère une ressortissante étrangère. 

 

 

femme étrangère tenant un bébé dans les bras dans une maternité espagnole

 


 

Les Espagnoles boudent les berceaux, pas les quadras

Cela dit, faire des bébés semble de moins en moins à la mode en Espagne. En 2023, le taux de fécondité est tombé à 1,12 enfant par femme, contre 1,16 l’année précédente. Le phénomène n’épargne personne, qu’on soit espagnole (1,09 enfant) ou étrangère (1,28). Quant à l’âge moyen à la maternité, il reste figé à 32,6 ans, mais là encore, des nuances existent. 

Les Espagnoles prennent davantage leur temps, avec une moyenne de 33,1 ans pour leur premier enfant. Les mères étrangères, quant à elles, se lancent un peu plus tôt dans la grossesse, autour de 30,5 ans. Autre donnée intéressante : les naissances chez les quadras ont grimpé de 19,1 % en dix ans. 

 

 

 

Une natalité en chute libre et un vieillissement galopant, voilà le défi auquel l’Espagne doit faire face.

 

 

L’Espagne à l’heure des choix difficiles

Une natalité en chute libre et un vieillissement galopant, voilà le défi auquel l’Espagne doit faire face. Pendant que les crèches se vident, les maisons de retraite font le plein, et les politiques publiques devront bientôt jongler entre le soutien aux familles et l’adaptation à une population plus diverse et plus âgée.

Pendant ce temps, l’espérance de vie continue de s’allonger : 81,11 ans pour les hommes et 86,34 ans pour les femmes. Conséquence : une pression accrue sur les systèmes de santé et de retraites, déjà fragiles. Alors que d’autres pays européens parviennent à stabiliser leur natalité, l’Espagne devra innover si elle veut éviter de devenir un pays où les naissances se raréfient autant que la jeunesse.

 

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