L'Espagne est devenue en quelques années l'un des pays de l’Union Européenne avec la plus forte proportion de résidents nés à l'étranger.
C'est ce qui ressort du dernier rapport de Funcas Focus on Spanish Society réalisé à partir des données statistiques de l'INE. Avec 18,1% de sa population totale, soit 8,8 millions de personnes, provenant d'autres pays, l'Espagne possède une véritable diversité démographique. Cette tendance est particulièrement prononcée dans des régions telles que les îles Baléares, la Catalogne et Madrid, où les pourcentages d'immigrants varient entre 24% et 27%. D’un autre côté, les Asturies et l'Estrémadure affichent des proportions plus faibles, respectivement de 10% et 6%.
L'âge moyen des immigrants en Espagne révèle aussi des données significatives, avec environ 42% des personnes nées à l'étranger âgées entre 25 et 49 ans, reflétant une tranche démographique active. L’Espagne se positionne donc parmi les pays européens avec une forte proportion d'immigrants dans cette tranche d'âge. Mais des disparités régionales existent, les immigrants étant concentrés dans certaines régions (les îles Baléares, la Catalogne, Madrid, Melilla, la Communauté valencienne et les îles Canaries) .
L'impact de l'immigration dépasse le simple aspect démographique, influençant aussi le marché du travail et les structures sociodémographiques. En conséquence, ce phénomène soulève des questions importantes sur l'intégration, l'adaptation du marché du travail et la protection sociale à long terme. D’autre part, l’'Espagne se distingue en contribuant notablement à la naturalisation des nouveaux citoyens européens, avec 181.581 personnes ayant obtenu la nationalité espagnole en 2022, soit 18% du total des immigrants naturalisés dans l'Union européenne. Ces chiffres reflètent la diversité des origines des nouveaux citoyens, mettant en lumière les différents visages de l'immigration en Europe, de l'Amérique centrale et du Sud à l'Afrique du Nord.