L'IPC se maintient à 10,5% en août dans un contexte de hausse sans précédent des prix des denrées alimentaires et de polémiques sur la possibilité de plafonner leurs prix.
40% plus cher qu'il y a un an. C'est le coût d'un kilo de farine. Quant au lait, il est maintenant 26% plus cher qu'il ne l'était alors; le pain a augmenté de 25%; les œufs coûtent 22% de plus; la viande de bœuf, les légumes frais et le fromage d'environ 15%; l'huile d'olive de 12% ; et le poisson frais d'environ 10%. Globalement, le panier alimentaire standard défini par l'Institut national de la statistique (INE) pour mesurer l'évolution des prix a augmenté de 13,8% entre août 2021 et août 2022.
La plus forte hausse des prix alimentaires depuis 1994
L'INE signale d'ailleurs qu'il s'agit de la plus forte hausse des prix alimentaires depuis que ces derniers ont commencé à être mesurés spécifiquement en 1994. La situation a conduit le gouvernement à s'engager dans une polémique sur la possibilité de plafonner les prix des denrées alimentaires. La proposition présentée par la vice-présidente Yolanda Díaz a échoué en raison du rejet total de l'ensemble du secteur, à commencer par les producteurs eux-mêmes et sans parler de la grande distribution, à l'exception de Carrefour, qui a lancé lundi son panier de 30 produits à 30 euros, mais qui ne contient pas de produits frais (pas de lait, œuf, viande, poisson ou fruits et légumes par exemple).
La chute du carburant ne compense pas
Cela fait donc trois que l'IPC reste au-dessus du seuil de 10%. Plus grave, l'inflation sous-jacente, qui est normalement plus stable puisqu'elle n'inclut pas les prix de l'énergie, a grimpé à 6,4%, ce qui indique que le processus de baisse des prix sera plus lent que prévu initialement. Autre élément particulièrement inquiétant, l'inflation est restée supérieure à 10% en août malgré la baisse de 7% du prix du carburant, l'un des éléments qui a le plus fait grimper l'IPC ces derniers mois. Cela veut dire que la baisse a été compensée par la hausse des prix des produits alimentaires et aussi du logement, qui est le secteur qui a le plus contribué à la hausse des prix en août, avec le secteur des loisirs et de la restauration.