Quelques milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche dans la capitale espagnole pour protester contre l'obligation de porter le masque et autres restrictions imposées par le gouvernement face à l'épidémie de Covid-19.
Le mouvement anti-masques, présent aux États-Unis mais se développant aussi en en Allemagne et en France, atteint l'Espagne. Environ 2.500 personnes selon la police se sont regroupées ce week-end sur la plaza de Colón de Madrid pour critiquer des mesures sanitaires qu'elles jugent excessives. Nombreux sans masque, et certains prônant même le contact physique et les accolades collectives.
"Une atteinte aux libertés"
Des manifestants protestaient contre "des règles démesurées", au lourd impact sur leur vie personnelle comme professionnelle. D'autres plus radicaux parlaient de "dictature" ou même de théorie du complot. Les anti-masques étaient tous venus dénoncer l'atteinte à leurs libertés personnelles que suppose selon eux le port du masque, rendu obligatoire par le gouvernement espagnol dans tous les lieux publics et en toute circonstance. Les opposants au masque s'indignaient aussi des interdictions appliquées aux personnes saines, telles que la récente mesure sur le tabac à moins de deux mètres d'une autre personne. Parmi les participants au mouvement se trouvent aussi ceux qui considèrent que le virus est un mensonge inventé pour contrôler la population, assurent que les hôpitaux sont vides et brandissent des messages demandant à la population de se réveiller. Une autre préoccupation mise en avant lors du rassemblement concerne les conséquences économiques de la gestion de la pandémie et des restrictions imposées à de nombreux professionnels aujourd'hui pris à la gorge.
Des sanctions "de la plus grande fermeté"
Le gouvernement a déjà annoncé l'ouverture d'une enquête sur le rassemblement massif de dimanche, au cours duquel les participants n'ont pas respecté les distances interpersonnelles actuellement obligatoires en Espagne, et dont nombre d'entre eux ne portaient pas de masque. José Manuel Franco, délégué du gouvernement à Madrid, a expliqué que les organisateurs de la manifestation n'avaient pas mentionné de protestation contre le port du masque, et s'étaient engagés à respecter les règles sanitaires. Il a qualifié le comportement des manifestants de "gravissime et irresponsable" et a précisé que les personnes qui n'ont pas respecté les règles hier seront sanctionnées "avec la plus grande fermeté permise par la loi". Le conseil général espagnol de l'ordre des médecins a réagi en publiant un communiqué dans lequel il soutient le plan du gouvernement pour la protection de la santé, et dénonce "la grave atteinte contre la santé publique" que représente cette manifestation.