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Vaccins : quelle est l’utilité d’une 3ème dose et qui sont les personnes concernées ?

Une seringue piquant directement le virusUne seringue piquant directement le virus
Ivan Diaz - Unsplash
Écrit par Maël Narpon
Publié le 6 août 2021

Alors que 70% des adultes au Royaume-Uni sont désormais doublement vaccinés, une nouvelle campagne de vaccination s’organise déjà pour le mois prochain dans le but d’offrir une 3ème injection aux personnes de plus de 50 ans ou immunodéprimées.

 

Dès la première semaine du mois de septembre, les personnes considérées comme les plus vulnérables auront la possibilité de se faire administrer une 3ème dose de vaccin pour renforcer son efficacité, pour la « booster », comme on dit outre-Manche. Cette opération entend se dérouler du 6 septembre au 17 décembre 2021, selon les plans du gouvernement.

Le Royaume-Uni emboîte donc le pas de plusieurs pays au sein desquels cette seconde campagne de vaccination a déjà été lancée. Les Emirats arabes unis (EAU), le Bahrëin, Israël, la Turquie et l’Indonésie font partie de ces nations ayant jugé nécessaire l’injection d’une troisième dose pour leurs concitoyens les plus exposés aux dangers du Covid-19. Dans le cas des EAU et du Bahreïn, cette décision est devenue une nécessité lorsque qu’il s’est avéré que certains individus disposaient d’un taux d’immunité insuffisant même après les deux doses du vaccin chinois Sinophram, communément utilisé dans les deux pays. L’Allemagne a également promulgué sa propre campagne censée débuter le 1er septembre prochain.

 

Une troisième dose serait-elle vraiment nécessaire au Royaume-Uni ?

Bien que l’efficacité pour au moins 6 mois des vaccins face au Covid-19 a été démontrée, la grande inconnue reste de savoir à quelle vitesse la protection qu’ils fournissent peut s’atténuer. Comme énoncé précédemment, les personnes les plus en danger face au virus seront prioritaires pour recevoir cette 3ème injection. Il a été récemment établi que l’immunité prodiguée par le vaccin était étroitement liée à l’âge de l’individu. Les personnes âgées et/ou immunodéprimées bénéficient par conséquent d’un niveau de protection moins “robuste”.

Dans la crainte d’une résurgence des nouveaux cas positifs parmi cette catégorie plus tard dans l’année, il a donc fallu anticiper pour ne pas que les services de la NHS se retrouvent débordés durant l’automne et l’hiver à venir. 60 millions de doses du vaccin Pfizer ont d’ores et déjà étaient commandées pour pouvoir répondre à l’accroissement des demandes en faveur de cette troisième injection.

Le manque de données à disposition à l’heure actuelle concernant l’affaiblissement de l’efficacité des vaccins avec le temps pousse ainsi le gouvernement britannique à se montrer prévoyant, sous le joug du SAGE (groupe scientifique consultatif en situation d’urgence). Ce dernier a d’ailleurs récemment publié un document sur le sujet dans lequel il déclare qu’il est « très probable que l'immunité induite par les vaccins contre l'infection par le SARS-CoV-2 et la version potentiellement grave de la maladie (mais probablement dans une moindre mesure) s'estompe avec le temps ».

« Il est donc probable qu'il y ait des campagnes de vaccination contre le SRAS-CoV-2 pendant de nombreuses années, mais nous ne savons pas actuellement quelle sera la fréquence optimale requise pour la revaccination afin de protéger les personnes vulnérables contre le Covid », ajoute le groupe scientifique dans ce même rapport.

Appuyant les dires du Sage, le professeur Jonathan Van-Tam, médecin en chef adjoint pour l'Angleterre, a déclaré : « Nous voulons être à l'avant-garde de la vaccination de rappel afin de maintenir aussi basse que possible la possibilité d’un affaiblissement de la protection vaccinale due à une immunité décroissante ou à de nouveaux variants. Surtout pendant l'automne et l'hiver prochains. »

Il souligne dans le même temps que la situation pourrait devenir plus compliquée encore avec la réduction ou l’absence des restrictions qui pourraient conduire à un retour en force d’autres virus respiratoires tels que la grippe, dont nous vous exposions les différences avec le Covid-19 il y a quelques temps

Selon lui il faut cependant garder à l’esprit qu’il s’agit d’une mesure provisoire dans l’attente de nouvelles données, elles sont donc susceptibles d’évoluer d’ici septembre. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rejoint Jonathan Van-Tam sur ce point via un document recensant les recommandations provisoires concernant l’utilisation des vaccins à vecteur viral AstraZeneca et Covishield

Elle y précise qu’il n’y a « actuellement aucune preuve indiquant la nécessité de doses supplémentaires une fois qu'une personne a reçu deux doses. La nécessité et le moment d'administrer des doses de rappel avec le même vaccin, d'autres vaccins ou des vaccins adaptés à une variante seront évalués au fur et à mesure que de nouvelles données s'accumuleront. »

 

En quoi consiste concrètement ce nouveau plan de vaccination au Royaume-Uni

Pour prévenir un pic d’infections cet hiver, 32 millions de personnes se verront offrir une troisième dose de vaccin. Parmi elles, en plus des personnes vulnérables, on retrouve également le personnel du NHS et des établissements de soins.

Le processus se déroulera en deux phases distinctes. Au cours de la première, pourront recevoir cette troisième injection et le vaccin annuel contre la grippe (dès que possible à partir de septembre 2021) les catégories de personnes suivantes : 

 

  • Les individus immunodéprimés âgés de 16 ans et plus ;
  • Les personnes vivant dans des maisons de soins pour personnes âgées ;
  • Tous les adultes âgés de 70 ans ou plus ;
  •  Les personnes âgées de 16 ans et plus considérées comme extrêmement vulnérables cliniquement ;
  •  Les travailleurs sociaux et de santé se trouvant en première ligne.

 

La seconde phase pourra débuter une fois la première achevée. Au cours de celle-ci, les groupes suivants auront le droit d’obtenir une troisième inoculation ainsi que le vaccin annuel contre la grippe sous réserve d’éligibilité :

 

  • Tous les adultes âgés de 50 ans et plus ;
  • Tous les adultes âgés de 16 à 49 ans faisant partie jugés vulnérables face à la grippe ou le Covid-19, comme indiqué dans le Green Book ;
  •  Les adultes vivant avec des personnes immunodéprimées.

 

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