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Mélange des formules de vaccin : pour quoi faire, et quels effets ?

Des contenants de laboratoire remplis de billes colorées Des contenants de laboratoire remplis de billes colorées
Girl With Red Hat - Unsplash
Écrit par Marie Benhalassa-Bury
Publié le 5 juillet 2021, mis à jour le 5 juillet 2021

Il est possible de recevoir deux doses provenant de sérums distincts dans le cadre de la vaccination contre le Covid-19. Des études ont démontré que l’immunité accordée en serait même accrue.

 

Cette particularité débutait pourtant de manière imprévue, intervenant par exemple en raison des pénuries et des complications liées à l’Astra Zeneca. Ces recherches sont récentes et suscitent encore les curiosités de la communauté scientifique, alors que le pays recommandait initialement une concordance entre les deux doses. Mais nous en savons un peu plus désormais.

Deux technologies pour plus d’efficacité immunitaire ?

Certains professionnels de l’industrie pharmaceutique vont même jusqu’à mélanger les doses volontairement, afin de renforcer l’immunité promulguée. Mais cette technique ne fonctionne pas en alternant n’importe quels types de vaccins : il faut que la technologie utilisée diffère. Ainsi, une dose de Moderna et une autre de Pfizer ne devrait pas vous protéger plus efficacement que deux de la même recette. En fait, pour accroître les résultats, le mélange devra être hétérogène, incluant à la fois l’injection virale et la méthode génétique des vaccins à ARN messager. Le système immunitaire se retrouverait alors stimulé différemment, adaptant dès lors potentiellement la réponse de notre corps face au coronavirus.

L’explication scientifique serait la suivante : un « shot » d’Astra Zeneca suivi d’un de Pfizer généreront plus de lymphocytes T, lesquels permettent de programmer correctement nos défenses immunitaires et de produire plus d’anticorps neutralisants. Les cellules infectées seraient donc mieux combattues. En résulterait un blocage infectieux jusqu’à 7 fois plus important qu’à l’origine, selon une étude espagnole réalisée en mai dernier. Tous ces essais n’indiquent toutefois pas encore quelle combinaison précise de sérums s’avère être la plus efficace.

Un nouvel espoir pour une meilleure sortie de la crise sanitaire ?

Ce système de mélange de vaccins a déjà été mis en place au Rwanda dans le cadre de la vaccination contre le virus Ebola, et est globalement étudié dans la recherche contre les maladies auto-immunes.

Les Centres pour le Contrôle et la Prévention des Maladies états-uniens ont néanmoins indiqué être en défaveur d’une telle interchangeabilité, en raison d’un manque de preuves disponibles en termes de sécurité. Ils continuent cependant d’effectuer des tests pour en vérifier la faisabilité réelle.

Les recherches en cours semblent pourtant démontrer qu'un tel renouveau de stratégie pourrait, au-delà du renforcement de l’immunité accordée, pallier les pénuries dans les pays dits en développement, alors que les pays les plus riches se sont vus taxer d’égoïsme quant à leur redistribution des vaccins acquis. Quant au Royaume, la piqûre de rappel prévue pour l’automne pourrait se servir des futures découvertes quant aux effets de l’hétérogénéité de ces injections pour comprendre comment mieux protéger les Britanniques d’une future recrudescence des cas positifs et des hospitalisations.