Il y a quelques semaines, le gouvernement britannique lançait un essai clinique afin de vérifier la ténacité d’un éventuel mélange des vaccins entre la première et la seconde injection.
L’objet de l’essai porte sur une compatibilité entre les vaccins Pfizer et Astra Zeneca. Entre retards de livraison et difficultés de production, le mélange entre les différents produits immunitaires pourrait être la solution pour accélérer encore un peu plus la campagne vaccinale. Cependant, le manque cruel de données à ce sujet ne permet pas aux scientifiques de s’avancer sur de potentiels cocktails, chose qui par conséquent ne peut qu’être, à ce jour, fortement déconseillée.
Différents types de vaccins
Avant de parler d’une quelconque compatibilité, il est important de noter que parmi les vaccins contre le Covid-19 actuellement présents sur le marché, tous ne se reposent pas sur le même mode de fonctionnement. Les vaccins à technique « classique » comme celui produit par Astra Zeneca, entraine notre système immunitaire à reconnaitre le coronavirus en introduisant dans le corps le virus inactivé. Dans le cas du vaccin britannique, c’est un coronavirus de chimpanzé qui nous est injecté, sans aucun risque pour l’Homme mais permettant à nos défenses de neutraliser le Covid-19 s’il venait à nous infecter.
Les sérums Pfizer et Moderna, eux, utilisent une toute nouvelle technologie vaccinale : l’ARN messager (ARNm). Crainte par certains, admirée par d’autres, cette révolution vaccinale repose sur une approche différente : il s’agit d’injecter dans l’organisme non pas le virus lui-même mais ses instructions génétiques, afin que notre système immunitaire les reconnaisse et produisent alors ses propres anticorps.
Une compatibilité impossible ?
Si le Center for Disease Control (CDC) américain a considéré les vaccins Pfizer et Moderna non-interchangeables, Mary Ramsay, responsable des vaccinations pour la Public Health England (PHE), a déclaré que « tous les efforts devraient être faits pour donner aux patients le même vaccin » tout en ajoutant que « lorsque cela n’est pas possible, il vaut mieux donner une deuxième dose d’un autre vaccin que rien du tout ».
Un autre sujet de discorde, donc, alors que les incertitudes autour de la campagne de vaccination suscitent la méfiance du grand public.
Londres investit 8 millions d’euros
Alors que certains spécialistes conseillent, s’il devait avoir lieu, un mix vaccinal entre deux sérums de même typologie (à ARNm ou à vecteur viral), Londres se lance dans un essai clinique destiné à observer l’association des produits Pfizer et Astra Zeneca, deux vaccins aux technologies différentes.
L’essai entend être entrepris auprès de 800 personnes volontaires âgées de plus de 50 ans, sur une durée totale de 13 mois. Les patients concernés recevront le sérum américain puis britannique (ou inversement), dans un intervalle de 28 jours ou 12 semaines. Les chercheurs en charge de l’expérience espèrent au mieux qu’une complémentarité entre les deux sérums puisse générer un meilleur niveau de protection. Ce test pourrait également considérablement optimiser la flexibilité de distribution des doses, qui, pour rappel, doivent se conserver à une température de -70 degrés pour le vaccin Pfizer, et entre 2 et 8 degrés pour celui d’Astra Zeneca.
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