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J’ai rencontré Stanley Johnson à Queen’s Park

Stanley Johnson et Luther Beaumont sont debouts dans un parc.Stanley Johnson et Luther Beaumont sont debouts dans un parc.
Lepetitjournal.com
Écrit par Luther Beaumont
Publié le 16 mai 2021

L’art de faire des rencontres inspirantes constitue l’un des nombreux privilèges de mon métier. Voici la plus inattendue de ma semaine, dont j’ai raffolé. Je me suis rendu en cette fin de matinée du lundi 10 mai 2021 au beau milieu d’un parc royal, pour y converser avec Stanley Johnson, le père de notre Premier ministre.

 

Mercredi 5 mai 2021 en milieu d’après-midi. Thomas, l’un de mes amis, tente de me joindre à deux reprises. Plusieurs semaines auparavant, il m’avait déjà fait part de ses échanges réguliers avec le père du blond platine. Ma curiosité quasi-maladive m’avait fait m’engouffrer dans la brèche, pour lui demander de ne surtout pas hésiter à me faire signe la prochaine fois qu’il le verrait. Je le rappelle donc, au même moment où il m’envoie la photo de la carte de visite de cet ambassadeur du parti conservateur. Il venait de le croiser.

Jeudi 6 mai 2021 en fin d’après-midi. Me voilà donc en possession de ses coordonnées, avec qui plus est la bonne volonté de me parler, selon Thomas. Suite à un premier appel en vain, l’envoi d’un message écrit fit l’objet d’une réponse quelques heures plus tard me remerciant d’avoir pris contact.

Lundi 10 mai 2021 début de matinée. Stanley Johnson m’appelle, et nous convenons de nous rencontrer une paire d’heures plus tard pour un café dans Queen’s Park. Je retrouve donc Thomas aux abords du parc de Sa Majesté vers midi. Juste un peu au-devant sur un banc, l’homme à la chevelure rebelle blanche de chez blanche attend paisiblement. Les présentations sont faites aisément, j’attrape un café pour accompagner celui déjà en sa possession. Un banc plus tard en plein cœur de Queen’s Park, je rencontre le père de “BoJo”.

Nous avions vaguement entrepris de parler d’Europe dans notre échange succinct par téléphone, et nous ne nous sommes sûrement pas gênés une fois réunis. Très égoïstement, je ne garderai que pour moi certains de nos propos, privilège du journaliste. Pour autant je partage, et ce sans dissimuler le plaisir qui en résulte, une conviction commune sur laquelle nous nous sommes rejoints : si le divorce est prononcé sur le plan politique, il n’en est rien sur le plan affectif. Les regrets ne sont pas interdits, mais il nous appartient toujours d’entretenir la flamme entre nos deux nations, et ce malgré la nouvelle conjoncture législative. Libre à vous de nous rejoindre dans ce club de fous, l’adhésion ne vous en coûtera rien quoiqu’il advienne.

 

Composer : tel est sans aucun doute le verbe qui fut le plus plébiscité

C’est d’ailleurs en cela que réside toute l’anecdote relative à la demande de passeport français de Stanley Johnson. Au risque d’en décevoir certains, rien de bien croustillant au final dans cette affaire qui n’en est pas réellement une. La grand-mère de l’intéressé était française, et le paternel du chef de l’État possède désormais sa propriété. Chaque année depuis des lustres, il passe une majorité de son temps dans l’Hexagone. Il est donc éligible au passeport français depuis Mathusalem. Il me relate dans un français parfait qu’il est désormais restreint dans ses durées de séjour au sein de l’Union Européenne : “le temps que les citoyens britanniques peuvent passer en France est, depuis le Brexit, limité sans titre de séjour”. Il sollicite donc sa citoyenneté française afin de pouvoir continuer à séjourner dans sa résidence secondaire autant qu’il le souhaite.

Lundi 10 mai 2021 en début d’après-midi : nous nous quittons sur une photo de nous, du banc et de Queen’s Park. Pendant qu’il salue une passante tel un fantastique Monsieur tout le monde, j’ai la banane et je m’en vais retrouver mon pote.

Le moment passé fut tel qu’il vient de vous être raconté. Au désespoir de ne pas en avoir potentiellement apprécié la lecture, vous pourrez vous targuer d’avoir lu des mots honnêtes. Merci Thomas “and many thanks to you M. Stanley Johnson for such a debate”.

 

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