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Le RU en passe de gagner son pari de la vaccination à grande échelle

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Unsplash - Testalize Me
Écrit par Colin Porhel
Publié le 18 janvier 2021, mis à jour le 18 janvier 2021

Pays européen le plus endeuillé par la pandémie, le Royaume-Uni a fait le pari de la vaccination rapide. Plus de 6 % des Britanniques ont déjà reçu une première injection. Lepetitjournal.com vous explique les dessous de ce lancement réussi.

 

Selon Simon Stevens, le directeur général du NHS, 140 personnes reçoivent une dose de vaccin toutes les minutes. En Angleterre, le rythme de vaccination est quatre fois plus élevé que celui de l’apparition de nouveaux malades. Critiqué pour sa passivité et son manque de clarté dans la gestion de l’épidémie, le Royaume-Uni semble désormais faire figure de modèle, en matière de vaccination, pour ses voisins européens.

 

Le choix d’un vaccin différent

Le groupe pharmaceutique AstraZeneca, associé à l’université d’Oxford dans sa quête de vaccin, a su séduire les autorités britanniques. Le Royaume-Uni a commandé 100 millions de doses au laboratoire de Cambridge, un nombre suffisant pour vacciner 75 % de sa population. Vendu à prix coûtant pendant toute la durée de la pandémie (environ 3 dollars), il permet aux pays de commander d’importants stocks sans compromettre leurs finances. Un choix que n’ont pas fait ses concurrents Pfizer et Moderna, qui proposent leurs vaccins à un montant jusqu’à dix fois supérieur à celui de la firme britannique.

Le sérum d’immunité d’AstraZeneca/Oxford détient aussi l’avantage de pouvoir se conserver à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius. Ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (respectivement -70°C et -20°C), rendant plus difficile leur préservation, et donc leur diffusion à grande échelle. Cette différence s’explique notamment par des approches scientifiques diverses.

Autorisé au Royaume-Uni depuis le 4 janvier dernier, le vaccin du laboratoire dirigé par le Français Pascal Soriot ne connaît pas de retard d’approvisionnement, contrairement à celui du groupe Pfizer/BioNTch. Une situation que commence à envier l’Union européenne. L’EMA (Agence européenne du médicament) a reçu, il y a quelques jours, une demande de mise sur le marché pour le vaccin britannique.

 

Un volontarisme qui fait ses preuves

Boris Johnson, Keir Starmer, Sadiq Khan… les politiques de tous bords encouragent les Britanniques à se vacciner. Le gouvernement s'est engagé à ce que chaque personne dispose d'un centre de vaccination dans un rayon de 10 miles autour de son domicile. Mais au-delà des responsables publics, des entreprises privées s’engagent pour lutter contre le virus. Le Daily Mirror, accompagné du Parti travailliste et du TUC (Trade Union Progresse), a récemment entrepris le lancement de la campagne « Let’s vaccinate Britain », un programme qui est destiné à convaincre 50 000 bénévoles de participer à l’effort de guerre.

L’armée, grâce à la réquisition de 5 300 soldats, reste mobilisée pour aider les soignants en participant à la distribution des vaccins sur le territoire. Les pharmacies sont aussi mises à contribution. Plus de 200 établissements délivrent quotidiennement des injections afin d’atteindre l’objectif annoncé de 13 millions de personnes immunisées d’ici mi-février.

La mobilisation de tous les acteurs du pays commence à faire ses preuves, puisque le Royaume-Uni se place en quatrième position en termes de doses de vaccins délivrées.

 

Lutte sans relâche contre la désinformation

Si plus d’un Britannique sur trois a déjà été exposé à un message discréditant la vaccination, selon un sondage d’Ipsos Mori et du King's College London Policy Institute, les autorités font preuve d’une abnégation sans faille pour tenter de discréditer ces propos.

Dès le mois de novembre, Boris Johnson avait élaboré un plan pour lutter contre le mouvement anti-vaccin. Des messages délivrés par les différents ministères et relayés sur les réseaux sociaux inondent la toile d’informations rassurantes. Dans le même temps, des personnalités, tels le Prince Philip et la Reine Elizabeth II, jouent la carte de la transparence et rendent publique leur décision de se faire vacciner.

Face à ce début de campagne réussi, le gouvernement britannique envisage désormais de proposer le vaccin à tous les adultes d’ici septembre.

 

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