Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

La vie en colocation à Londres : « chacun pour sa pomme » ?

katarzyna-grabowska-oA1-rirIJ2E-unsplashkatarzyna-grabowska-oA1-rirIJ2E-unsplash
Katarzyna Grabowska - Unsplash
Écrit par Clara Grouzis
Publié le 23 septembre 2020

A Londres, la colocation est presque une institution. Mais, en vrai, ça se passe comment ?

En arrivant à Londres pour la première fois, beaucoup d’entre nous choisissent d’habiter en colocation, pour des raisons économiques bien sûr, mais aussi pour des raisons humaines. lePetitJournal.com est parti à la rencontre de ces français en colocation.

Pour toutes les personnes interrogées, la colocation apparait comme le moyen le plus économique de se loger. « Les loyers londoniens sont excessivement chers, affirme Marie L., qui étudie la comédie musicale, la colocation c’était vraiment par défaut ». Charlie ajoute « qu’ à moins d'être extrêmement riche, propriétaire, ou motivé.e pour vivre dans un mini studio en zone 9, vivre seul.e ici n'est pas très accessible ».

Comme la colocation est un type de logement très prisé, les opportunités sont assez nombreuses et les locataires changent très souvent de maison ou d’appartement. Albane m’explique qu’elle est à Londres depuis trois ans et qu’elle a déjà changé quatre fois de colocation. « C’est difficile de trouver quelque chose qui nous convient ».

Enfin, la colocation apparait, en tout cas au départ, comme le meilleur moyen de rencontrer des gens et de pratiquer l’anglais. Lorsqu’on arrive dans un pays étranger, on n’a pas forcément envie de vivre seul, et résider à plusieurs semble être un bon moyen de socialiser.


Ceux qui appréhendent la vie en colocation


Les mauvaises histoires de colocation sont très nombreuses, ce qui explique que certains ont très peur de vivre avec des étrangers. « Je ne savais pas ce que c’était une colocation avec des personnes que l’on ne connaît pas, me confie Margaux, qui travaille en parallèle de son master. J’appréhendais beaucoup mais finalement je ne les vois quasiment jamais ».

Plusieurs de mes interlocuteurs me font comprendre que la vie en colocation est loin d’être ce dont ils rêvaient mais qu’ils n’avaient pas vraiment le choix, et qu’il faut bien se débrouiller avec les maniaques ou ceux qui ne font jamais la vaisselle.


Ceux qui pensaient se retrouver avec des jeunes


En arrivant dans une métropole comme Londres, beaucoup d’entre nous s’imaginent se retrouver avec des gens jeunes et dynamiques qui viennent des quatre coins du monde. Pour certains, cela a été une vraie déception.

« Je me suis rendue compte que les colocations à Londres ne se composent pas de gens qui veulent spécialement être en colocation » détaille Alix, qui vient faire un stage à Londres dans le cadre de ses études. Presque tous les étudiants qui ont accepté de discuter avec moi étaient déçus de se retrouver avec des gens plus âgés avec qui ils n’avaient pas grand chose en commun. Marie H. confirme « C’est très différent en fonction de la tranche d’âge des personnes avec qui tu habites ». Et Charles d’affirmer : « J’étais surpris de tomber sur des gens déjà dans la vie active ».

Et oui ! A Londres, les colocations ne sont pas réservées aux étudiants comme on a l’habitude de le penser en arrivant de France. Comme la colocation reste une solution très économique, c’est aussi une option retenue par les actifs qui vivent seuls !


Ceux qui souhaitent plus d’interaction avec leur colocataires


Même ceux qui, originellement, appréhendaient la vie avec des étrangers, trouvent que les possibilités de socialisation sont restreintes.

« Le plus choquant a été de voir qu’il n’y avait pas de « living-room ». Du coup ça ne crée pas beaucoup de possibilités de socialiser avec les colocataires » explique Ayşe. En effet, les propriétaires choisissent parfois de transformer le salon en chambre, pour avoir un locataire de plus. Difficile donc de faire une soirée Télé avec ses « mates ».

« Mais ce qui est encore plus choquant, c’est que de toutes façons, les locataires n’ont aucune envie de créer des liens » rajoute Ayşe. Dans le même sens, Alix me dit « j’ai l’impression que c’est un peu « chacun pour sa pomme » ». Il semblerait donc que nouer des liens avec ses colocataires reste une épreuve. La plupart affirment que les relations restent « cordiales » ou « polies ».

Pas de souci pour préserver son intimité donc : vos colocataires calculent à peine votre présence ! Par contre, plus difficile de pratiquer l’anglais et de créer des relations…

La colocation à Londres n’a donc rien à voir avec « L’auberge espagnole » !

Pour ne rien perdre de l’actu londonienne, abonnez-vous à notre newsletter en deux clics !

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions