Le lycée français Charles de Gaulle a passé un test décisif cette année. L’Ofsted (Office des normes en matière d'éducation, de services à l'enfance et de compétences) a mené une inspection approfondie de l’établissement. En 2022, le rapport pointait des lacunes inquiétantes. Mais cette année, grâce à des réformes rapides et ambitieuses, le lycée retrouve de sa splendeur dans le paysage éducatif.
Le lycée français Charles de Gaulle est connu comme un haut lieu des examens. Mais que se passe-t-il lorsque c’est à lui d’être évalué ? Tous les trois ans, l’Ofsted, l’organisme britannique chargé des inspections scolaires, examine les institutions éducatives : “du premier au 3 octobre, pendant trois jours, nous avons eu entre sept et huit inspecteurs qui ont examiné l'intégralité de notre dispositif, à la fois en termes de bâtiments, de sécurité, de réglementation, de ressources humaines, de qualité d'éducation, de développement personnel, et de leadership et management,” nous précise Catherine Bellus-Ferreira, proviseure du lycée français Charles de Gaulle.
Avant de connaître les derniers résultats, rappelons que le rapport de l’Ofsted 2022 soulignait que les dispositions en matière de safeguarding étaient « inadéquates » au sein de l’établissement français : “Les élèves se sentent en sécurité, et les parents et tuteurs ont confiance dans les mesures de protection mises en place par l'école. Cependant, il y a trop de faiblesses dans la manière dont les responsables s'assurent que les élèves sont protégés. Ils n'ont pas veillé à ce que la protection soit efficace."
La nouvelle proviseure de l’établissement avait d’ailleurs bien conscience de ses manquements : "Cette note ("inadéquate") était un choc pour l'établissement. C’était très dur et très violent, pour une institution aussi prestigieuse que le lycée Charles de Gaulle”
“Le lycée a réagi de manière vive, rapide et agile”
Alors que la proviseure a fait sa rentrée en août 2023, elle nous confie que depuis cette ‘mauvaise note’ : “le lycée a réagi de manière extrêmement vive, rapide, agile et ferme. Nous avons eu une inspection de contrôle l'année dernière, et nous étions sur la bonne voie.”
Aujourd’hui, le résultat est sans appel : “Les notes du rapport sont bonnes et excellentes puisque nous avons deux évaluations ‘outstanding’ (exceptionnelles) sur la qualité d'éducation et les Early Years (Petite Enfance).” Cette réussite représente à la fois la qualité de l'enseignement, mais aussi l'encadrement des élèves, leur sécurité, leur bien-être, et la capacité du lycée à diriger des projets, atteste la proviseure qui s’avoue : “être très fière de cette nouvelle”
La gestion des Early Years était très importante pour le lycée, car : “il s’agit du démarrage de notre système éducatif et il ne se contredit pas avec les résultats de l'orientation, puisque nous avons des résultats au bac absolument exceptionnels et des orientations qui sont tout à fait rares pour nos élèves." La proviseure tenait à redresser une réputation parfois injustement associée à l’établissement :
Il est souvent dit que le lycée Charles de Gaulle incarne une tradition un peu poussiéreuse, figée dans le passé. Eh bien nous avons démontré, en un temps record, notre capacité à nous moderniser, à répondre aux attentes actuelles, et même à dépasser nos performances passées.”
De “Good” à “Exceptionnel” : comment le lycée retrouve-t-il sa splendeur ?
Le rapport de l’Ofsted relate un : “curriculum très ambitieux pour le lycée français”. Les programmes y sont menés à bout avec une grande exigence de la part des enseignants. Mais cela veut aussi dire que le lycée s’est adapté à des pratiques utiles du système britannique. La proviseure nous explique : "En maternelle, nous commençons les phoniques de manière plus anticipée que dans le système français, car les Britanniques agissent ainsi.”
Mais ce n’est pas tout, à l'autre bout de la chaîne , en terminale : “Nous avons créé des cours spécifiques pour les élèves souhaitant intégrer des études supérieures anglo-saxonnes. Ces cours, axés sur les mathématiques, permettent d'adapter leur apprentissage aux différences de langage et de méthodologie entre les systèmes français et anglais.”
Maintenant, le lycée devra faire face aux notions de management et le leadership :
“En un an et demi, nous avons modifié énormément de choses. Aujourd'hui, tout le personnel doit être en capacité de mettre en œuvre tous ces dispositifs. Il s'agit de la dernière marche vers du outstanding.”
Une fierté retrouvée au lycée français Charles de Gaulle !
Alors que l’établissement a un dispositif clair sur lequel s'appuyer, Mme Bellus souligne l’importance de ne plus descendre en dessous de ces standards : “Nous avons mis en place des systèmes d'indicateurs qui nous permettent de voir que nous sommes au bon niveau. Il faut continuer à réfléchir, à innover, à produire des projets pédagogiques, d'innovation, de propositions. Je pense à des dossiers comme le développement durable, la participation des élèves à la vie de l'établissement, et le bien-être du personnel au travail.”
“Le lycée français Charles de Gaulle peut redevenir fier” affirme la proviseure : “Ce rapport est un document fédérateur qui renforce le sentiment d’appartenance et de confiance.” Pour la suite, le lycée vise encore plus de bons points, notamment sur le cycle terminal et développement personnel : “où des progrès sont possibles. La prochaine inspection, attendue dans trois ou quatre ans, sera l’occasion de confirmer et d’amplifier ces avancées.”