Une étude préliminaire en Angleterre suggère que la pollution de l’air et le taux de décès des malades du Covid-19 pourraient bien être liés, mais il est encore trop tôt pour parler de causalité.
Cette étude de l’Université de Cambridge, parue lundi, met en évidence une corrélation entre la pollution de l’air et la mortalité des patients atteints du coronavirus. On sait depuis longtemps que la pollution endommage les poumons, ce qui peut amener à des difficultés respiratoires chroniques ou à une fragilité exacerbée face à ce type de virus. Ce phénomène avait déjà été constaté au cours de l’épidémie de Sras en 2003. Cette nouvelle étude analyse 66 régions réparties entre l’Italie, l’Espagne, la France et l’Allemagne. Or il ressort de cette analyse que les cinq régions les plus polluées comptabilisent à elle seules 78 % des décès attribués au coronavirus toutes régions confondues. C’est aussi le cas au Royaume-Uni, puisque les résultats préliminaires montrent bien que à Londres, aux Midlands et au Nord- Ouest on retrouve parallèlement les plus hauts niveaux de pollution de l’air et de décès liés au coronavirus. L’Université de Cambridge a par la suite fait le lien entre sa recherche et une étude venue des Etats-Unis, qui établit elle aussi un lien entre la présence de particules fines et des taux de décès plus importants durant l’épidémie de Covid-19.
Il est encore trop tôt pour confirmer un lien de cause à effet…
Il faut toutefois souligner le fait que ce ne sont que des recherches préliminaires, et qui mettent donc en évidence non pas un lien de causalité mais un lien de corrélation. En d’autres termes, il est trop tôt pour affirmer que c’est à cause d’une pollution de l’air plus importante dans certaines régions que les cas de décès du coronavirus sont plus nombreux. On peut simplement en déduire que dans les régions ou il y a beaucoup de pollution dans l’air, il y a aussi beaucoup de morts. Une corrélation donc, car il faut prendre en compte beaucoup d’autres facteurs afin de rendre cette étude plus exhaustive : les catégories socio- professionnelles, l’âge, le poids, les différences entre les systèmes hospitaliers de chaque région… De plus, cette analyse de l’Université de Cambridge n’a pas encore été évaluée par le reste du milieu scientifique, qui pourrait ainsi remettre en cause la manière dont l’étude a été conduite.
Mais il ne fait aucun doute que la pollution endommage nos poumons
Le professeur Jonathan Grigg, de la Queen Mary University de Londres, se montre prudent quant aux conclusions de l’étude. Mais il ne peut toutefois pas nier que « ces résultats prévisionnels sont compatibles avec d’autres études publiées récemment et confirment ce que nous savons déjà – la pollution de l’air a de nombreux effets sur notre santé. Nous devons donc dès maintenant nous organiser pour empêcher un retour des émissions de particules après la fin du confinement ». En effet, depuis le confinement, à Londres et ailleurs on a pu constater une nette amélioration de la qualité de l’air, et c’est tant mieux pour notre santé.
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