Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Hausse conséquente du tarif du péage urbain londonien

Hausse prix péage urbainHausse prix péage urbain
Tamara Menzi - Unsplash
Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 19 mai 2020, mis à jour le 19 mai 2020

Suspendu depuis le 23 mars afin de ne pas pénaliser les travailleurs essentiels, le péage urbain est à nouveau entré en vigueur à partir du lundi 18 mai et son tarif augmentera de 30 % le 22 juin 2020.

 

C’est ce que Transport for London (TfL) et Sadiq Khan, le maire de Londres, ont annoncé vendredi 15 mai, afin de répondre aux défis posés par l’assouplissement des mesures de confinement. « Les londoniens vont devoir fournir un effort colossal pour respecter les mesures de distanciation sociale dans les transports en commun […] Ils ne doivent être utilisés qu’en dernier recours. » a averti le maire de Londres, avant d’inviter les habitants de la capitale à continuer de télétravailler ainsi qu’à passer leur temps libre le plus près possible de chez eux.

Cependant, il semble inconcevable pour le maire de remplacer l’utilisation des transports en commun par celle de la voiture, pour ce qui est des déplacements journaliers, « au risque de rendre les routes impraticables à cause des bouchons et de voir le taux de pollution de l’air augmenter drastiquement » a-t-il souligné. C’est pourquoi le péage urbain, ainsi que les zones environnementales à très faibles émissions (LEZ et ULEZ) ont été réintroduits à partir du 18 mai 2020.

 

Le centre-ville de Londres plus adapté aux piétons et cyclistes

Dans le cadre de l’accord gouvernemental venant en aide aux transports et pour accompagner cette réintroduction du péage, TfL a annoncé une hausse du forfait journalier. Ainsi, le 22 Juin 2020, pour la première fois en six ans, ce dernier passera de 11,5 à 15 livres et les prélèvements pourront désormais avoir lieu tous les jours de la semaine, de 7h du matin à 22h, contre seulement du lundi au vendredi, de 7h à 18h, actuellement.

Cette hausse des tarifs devrait permettre de financer des aménagements de la ville de Londres, afin de la rendre plus praticable pour les piétons et les cyclistes et « de relancer l’économie londonienne de manière sûre et durable » a souligné Adam Tyndall, chargé des transports chez London First.

Les grands axes situés entre le London Bridge et le quartier de Shoreditch, les gares de Euston et de Waterloo et celles de Old Street et de Holborn seront exclusivement réservés aux piétons, aux cyclistes et aux bus. De même, l’accès au London Bridge et au Waterloo Bridge devrait être interdit aux voitures et camions.

Les travaux ont déjà débuté dans certains quartiers de la capitale, notamment aux alentours de la station de métro de Brixton et sur Earl’s Court Road où les trottoirs ont été élargis afin d’assurer la sécurité des piétons et de laisser plus de place aux habitants en cas d’attente devant les magasins.

Le système de vélos en libre-service, Santander, participe également à la réorganisation de la ville et à la création de ce qui sera, selon Sadiq Khan, « une des plus grandes zones sans voiture du monde », en installant des stations, qui respectent la distanciation sociale et qui seront nettoyées régulièrement, aux abords des arrêts de Kings Cross, Holborn ou Liverpool Street entre autres.

 

Quelques réticences se font entendre à Londres

Bien que TfL prévoie de rembourser les soignants, quelques réticences se sont fait entendre, quant à l’augmentation du tarif du péage urbain. Notamment de la part du LTDA, le syndicat des conducteurs de taxis londoniens, qui s’indigne de ne pas avoir été consulté à propos des changements. Le syndicat des transporteurs de marchandises a également exprimé son mécontentement. « Ces mesures ignorent les besoins des entreprises londoniennes » s’est offusquée Natalie Chapman, chargée des politiques de la ville de Londres, à l’annonce du déplacement des heures de livraisons, qui pourraient désormais avoir lieu la nuit.

Ces nouvelles mesures devraient être mises en place tout d’abord temporairement, puis évaluées dans quelques mois afin de décider s’il est nécessaire de les rendre permanentes ou pas.

Sibille Marin