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Guerre en Éthiopie: les Britanniques sur place appelés à rentrer au plus vite

Des soldats éthiopiens sont armés et défilentDes soldats éthiopiens sont armés et défilent
Capture d'écran Youtube
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 10 novembre 2021, mis à jour le 10 novembre 2021

Alors que la région du Tigré est déchirée par la guerre depuis un an, la situation se dégrade encore en Éthiopie. Le gouvernement britannique a appelé ses ressortissants à quitter le pays, y déconseillant tout séjour.

 

La guerre a éclaté en novembre 2020 dans le nord de l’Éthiopie, causée par un conflit entre les forces armées éthiopiennes et le Front de Libération du peuple du Tigré (TPLF). Il semble que la situation se soit encore dégradée dans le pays à la vue des annonces du ministère des Affaires étrangères britannique et de la ministre de l’Afrique ces derniers jours.

 

Les Britanniques sont appelés à quitter l’Éthiopie au plus vite

Vicky Ford, ministre britannique de l’Afrique, a appelé les ressortissants britanniques en Éthiopie à quitter le pays, déconseillant également à la population de se rendre dans cet État où la guerre fait rage. Le ministère des Affaires étrangères a actualisé le statut du pays, en conseillant aux Britanniques de « quitter l’Éthiopie tant que les routes commerciales sont accessibles ». L’aéroport international de la capitale, Addis-Abeba, est toujours ouvert pour l’heure. Selon les autorités du Royaume-Uni, il est probable qu’il devienne beaucoup plus difficile de quitter l’Éthiopie dans les prochains jours.

Pour les Britanniques pris dans la violence sur le territoire éthiopien et n’étant pas en mesure de quitter le pays en sécurité, le gouvernement leur conseille de « rester à l’intérieur (et) loin des fenêtres ».

 

Que se passe-t-il en Éthiopie ?

L’état d’urgence a été déclaré sur tout le territoire éthiopien le 2 novembre 2021. Depuis plus d’un an, l’Ethiopie connaît un conflit militaire ayant éclaté dans une région du nord, le Tigré. Depuis un an, plusieurs milliers de personnes sont décédées et plus de deux millions ont été contraintes de fuir. A l’origine de ce conflit, des accusations du gouvernement éthiopien qui affirme que le TPLF aurait organisé des attaques sur les bases militaires éthiopiennes dans le Tigré. Des déclarations niées par le front de libération qui affirme que ces attaques auraient été inventées pour justifier l’intervention militaire.

Le TPLF a participé activement au renversement du dictateur Menguistu en 1991, avant d’exercer un contrôle étroit sur le pays pendant une trentaine d’années. Depuis 2018, Abiy Ahmed est Premier ministre de l’Ethiopie, et le TPLF accuse le gouvernement d’avoir marginalisé la minorité tigréenne au sein de la coalition au pouvoir. Le front de libération a ensuite basculé dans l’opposition. Ce conflit a dégénéré militairement, après que les forces militaires éthiopiennes aient été déplacées dans le Tigré à la demande du Premier Ministre. La crise s’est progressivement propagée au sud, dans les régions de l’Amhara et de l’Afar. Des négociations urgentes ont tout de même été organisées entre le leader du TPLF, Debretsion Gebremichael, et Abiy Ahmed. Les deux hommes se sont mis d’accord sur la nécessité de trouver une solution politique. Plongé dans la guerre, le pays connaît la plus grave crise alimentaire de la décennie selon les Nations Unies, qui critiquent le « blocage de facto de l’aide humanitaire » causé par le gouvernement éthiopien dans le Tigré.