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Guerre en Ukraine : le gouvernement britannique double son budget d’aide à la défense

Boris Johnson et Volodymyr Zelensky à Kiev Boris Johnson et Volodymyr Zelensky à Kiev
Boris Johnson et Volodymyr Zelensky à Kiev - Flickr.com
Écrit par Jean Reversat
Publié le 30 juin 2022, mis à jour le 1 juillet 2022

Downing Street était au garde-à-vous ce matin, après avoir annoncé un rehaussement du soutien militaire à l’Ukraine. £1 milliard vont être débloqués, s’additionnant au £1,3 milliard déjà envoyé.

 

126 jours se sont écoulés depuis le début de l’invasion russe en Ukraine. Les pays de l’OTAN (alliance militaire transatlantique) apportent depuis une aide militaire au gouvernement de Volodymyr Zelensky. Mercredi 29 juin, le Royaume-Uni a confirmé sa place de principal contributeur européen. Le premier ministre Boris Johnson envisage en effet d’augmenter l’aide à la défense d’£1 milliard, portant ce budget à un total de £2,3 milliards. Une somme qui n’est devancée que par celle des États-Unis, s’élevant à £44,5 milliards. En comparaison, la France ne fait pas partie des dix premiers donateurs.

Renforcement de l’appui militaire britannique

Si Downing Street finançait essentiellement des missiles anti-char, le Ministère de la Défense (MoD) envisage de diversifier ses livraisons d’armes grâce aux nouveaux fonds débloqués mercredi. Des « systèmes de défense aériens sophistiqués » et « des milliers de pièces de matériel vital » vont être apportés à l’armée ukrainienne, a annoncé le gouvernement. Des drones et des équipements de guerre électronique compléteront aussi ce nouvel élan de soutien.

Parallèlement, un millier de soldats britanniques seront mobilisés pour appuyer le flanc est de l’OTAN. Pas question toutefois qu’ils rejoignent les 1,700 qui sont actuellement déployés en Estonie. Ils opéreront depuis l’Angleterre, avec le soutien de deux nouveaux porte-avions.

 

 

Un élan OTAN(tique) ?

Ces mesures coïncident avec la tenue d’un sommet de l’OTAN à Madrid, du 28 au 30 juin. Les quelque 40 chefs d’États planchent désormais sur « un nouveau concept stratégique » qui se concrétisera par un renforcement des positions militaires à l’est de l’Europe.

Les États-Unis comptent désormais intensifier la présence de leurs G.I. en Europe, à un nombre jamais vu depuis 30 ans. Les candidatures finlandaise et suédoise, à l’alliance transatlantique, ont d’ailleurs été validées après la levée du véto d’Ankara.

Le soutien militaire britannique suscite des critiques

Au Royaume-Uni, cette augmentation de l’aide défensive en Europe de l’Est ne fait pas l’unanimité. Elle implique, de fait, une hausse du pourcentage du budget militaire dans le produit intérieur brut du pays (PIB). Ce qui n’est pas une surprise en soi, puisqu’elle s’inscrit dans une politique de rehaussement des capacités militaires britanniques, datant de 2019.

Or, dans cet accord, Boris Johnson avait fixé cette augmentation annuelle à 0,5% au-dessus de l’inflation en vigueur. Mais aujourd’hui, cette dernière est nettement supérieure : les dépenses le seront aussi, par rapport à l’accord initial. L’aide à l’Ukraine est donc en désaccord avec les promesses politiques de Downing Street. 

Certains grincent déjà des dents ; Volodymyr Zelensky aussi. Alors que l’armée russe affirme avoir pris le contrôle, dimanche, de la ville stratégique de Severodonetsk, le président ukrainien alerte sur la retenue des pays de l’OTAN de livrer des pièces d’artillerie lourde à ses forces. Ben Wallace, le secrétaire de la défense du Royaume-Uni, assure, au contraire, qu’au sein des £1 milliard d’aides, une partie sera dédiée à des missiles de plus longue portée. Toutefois, rien n’est encore officiel.