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Pollution : une île de lingettes nettoyantes découverte dans la Tamise

La Tamise est victime d'un violent épisode de pollutionLa Tamise est victime d'un violent épisode de pollution
Sander Crombach - Unsplash
Écrit par Colin Porhel
Publié le 13 juillet 2022, mis à jour le 13 juillet 2022

Un amas de lingettes nettoyantes usagées s’est formé depuis plusieurs semaines en plein cœur de la Tamise. Une situation qui alerte le gouvernement comme les associations de défense de l’environnement, qui demandent aux citadins de ne plus jeter de lingettes dans les toilettes.

 

Déjà considérée comme l’un des fleuves les plus contaminés au monde, la Tamise est, depuis plusieurs semaines, victime d’un épisode de pollution sans précédent. Une pile de lingettes nettoyantes en plastique de la taille de deux courts de tennis et pouvant atteindre 1,4 mètre de haut s’est formée dans ses eaux, faisant craindre aux autorités des conséquences désastreuses pour l’écosystème présent.

 

« Nous appelons de toute urgence le gouvernement à travailler plus rapidement et à en faire davantage pour mettre fin à cette forme de pollution par les eaux usées qui a un impact dévastateur sur la Tamise. Il faut interdire le plastique dans les lingettes humides », a communiqué Debbie Leach, PDG de l’association Thames21 à l’Evening Standard. Une demande partiellement entendue par le gouvernement du démissionnaire Boris Johnson, qui a appelé les Londoniens à ne plus jeter leurs serviettes nettoyantes dans les toilettes.

 

27 000 lingettes ramassées en deux jours

Phénomène bien connu des militants écologistes, la pollution au plastique dans la Tamise atteint ces derniers mois un niveau record. L’année dernière, les bénévoles de Thames 21 ont ramassé plus de 27 000 lingettes nettoyantes en l’espace de deux jours près de Battersea Bridge. Avec le temps, ces dernières se décomposent en microplastiques et perturbent la vie aquatique du fleuve.

 

Une conjoncture dénoncée par Debbie Leach, qui affirme que « des montagnes de lingettes humides » sont signalées chaque année dans la Tamise. Des produits qui constituent 90% des déchets retrouvés dans les « fatbergs », des accumulations de graisses et de déchets ménagers pouvant bloquer les égouts. En 2020 déjà, les scientifiques estimaient à 94 000 par seconde le nombre de microplastiques qui coulaient dans la Tamise. Deux ans plus tard, la situation ne s’est visiblement pas améliorée.