The Penelopes: ces musiciens français qui font chanter les actrices à Londres

Comment expliquez votre expatriation à Londres : une recherche d’opportunités ou un simple désir personnel ? 

Axel Basquiat: Cela fait déjà pas mal de temps que nous avons déménagé ici avec mon acolyte. Au départ, nous pensions que Londres ne serait qu’un arrêt de transition pour apprendre l’anglais avant de partir plus loin, à Los Angeles. Puis, finalement, nous nous y sommes tellement plu que nous avons décidé d’y rester. J’adore la culture anglaise: leur culture musicale me convient plus que celle que nous avons en France. De plus, mes producteurs et mon équipe sont tous britanniques. Je pense que je ne partirai jamais de Londres

 

 Qu’est-ce qui vous séduit le plus dans la vie londonienne, par rapport à Paris ?

A.B: Ce que j’aime particulièrement avec Londres, c’est que ce soit une grande ville avec tous les avantages de Paris. Mais paradoxalement, la ville est tellement plus grande que Paris qu’on y retrouve aussi tous les avantages des provinces: il y a des marais, des réservoirs où aller nager, des parcs immenses  …. 

Par exemple, dans mon quartier je laisse mon chat se balader dans le jardin et aller dehors avec les autres chats du quartier. Comme si on était dans une petite ville de campagne !

C’est vraiment quelque chose que j’aime à Londres, on dirait qu’il s’agit d’une immense ville composée de pleins de “mini-villages”. Pour moi, c’est une capitale bien moins prétentieuse que Paris.

 

Votre dernier single, “Over Sensitivity” enregistré à Londres était initialement pensé pour devenir une musique de film, comment est-ce que le projet initial a finalement pris une autre direction ? 

A.B: Nous écrivons beaucoup de musique de film qui deviennent des thèmes de chanson. Et inversement, il y a beaucoup de projets que je fais pour le cinéma qui reviennent dans mes chansons. C’est une sorte de boucle. Par exemple, notre dernier morceau est inspiré par le cinéma, les années sixties, l’univers d’Ennio Morricon …
 

 

Comment s’est déroulée la collaboration avec Laura Smet pour votre dernier single “Over Sensitivity” ? 

A.B: J’ai connu sa maman, Nathalie Baye, avant Laura car nous avions fait une chanson avec elle qui d’ailleurs était beaucoup plus “sombre” que celle-ci. Je m’entends très bien avec sa maman et c’est en allant à son anniversaire que j’ai finalement rencontré Laura. À l’origine, Laura voulait réaliser des clips pour nous puis nous nous sommes tellement entendu que nous nous sommes finalement dit: “Et si nous enregistrions une chanson ?”. Cela s’est fait très naturellement. Nous avons beaucoup bossé mais nous nous sommes surtout très bien entendus.

 

Vous avez collaboré avec Laura Smet, Isabelle Adjani ou encore Nathalie Baye : pourquoi cette fascination pour les actrices françaises ?  

A.B: En France, il n’y a que Gainsbourg qui a fait pleins de chansons avec des actrices. La critique française nous a déjà comparés avec lui d’ailleurs. Mais en vérité, la vraie genèse chez moi serait plutôt Nick Cave et son duo avec Kylie Minogue. J’ai toujours voulu mêler ces deux univers qui n’ont rien à voir : une voix grave et quelque chose de plus féminin. Puis, nous n’avons pas envie de faire de la variété française, nous voulons rester dans cet ADN un peu “indé”. C’est amusant, c’est une vieille tradition française mais qui n’est plus si courante depuis Gainsbourg. Je voulais perpétuer cela.

 

 

Une collaboration de rêve pour un prochain morceau ? 

A.B: Je pense que nous allons essayer de travailler avec des actrices internationales : Natalie Portman, Emma Mckay, Scarlett Johansson, Amy Lou Wood… Ce serait très sympa.

 

Vous avez performé sur les scènes françaises notamment avec votre French Summer Tour en 2019, prévoyez-vous de vous produire sur la scène londonienne ? 

A.B: Nous allons faire des dates à Londres. Toutefois, j'avoue être assez débordé en ce moment car je travaille sur beaucoup de bande son de film, cela représente des heures de travail  ! Puis par définition, notre projet avec les actrices est un projet difficile à faire tourner dû à leurs agendas très chargés. Nous travaillons sur d’éventuelles dates événementielles à Londres.

 

Vous vous êtes installés à Londres, chantez en anglais, travaillez avec des Britanniques et pourtant vous mettez à l’honneur des actrices françaises - comment expliquer cette ambivalence ?

 

Pour l’instant, nous voulons rester en Angleterre car c’est une grande source d’inspiration pour nous.

A.B: Je ne sais pas comment l’expliquer. Un désir de faire des duos avec des actrices mais ne pas tomber dans la variété française ? Mais en même temps, ce sont des actrices françaises et à fort tropisme en France. Nous sommes dans quelque chose d’assez ambivalent. Nous avons quand même fait de grosses promotions pour notre public français auprès d’importants médias nationaux. Pour l’instant, nous voulons rester en Angleterre car c’est une grande source d’inspiration pour nous. Le temps viendra où nous ferons plus de dates en France …
 

Le cinéma semble avoir une place importante dans votre univers. Quelle est la relation que vous entretenez avec le septième art ?

A.B: Alors, cela va vous faire rire mais je ne suis pas tellement branché cinéma. Je suis très sélectif en matière de film et je peux décrocher au bout de cinq minutes. Pour être honnête, hormis quand je vais au festival de Cannes chaque année, je vais très rarement voir des films en salles. J’ai sans doute un côté claustrophobe, cela me donne l’impression d’être “kidnappé”. Parfois, on pense qu’un film est bon parce qu’on l’a vu au cinéma, mais je crois que c’est surtout lié à cette expérience de “kidnapping sensoriel”. Mon rapport au cinéma passe donc davantage par la musique que par la salle obscure.

 

Est ce qu’on pourrait dire la même chose pour un concert ? Est ce que c’est un “kidnapping musical” ? 

A.B: Oui sûrement (rires) …  mais je préfère ce kidnapping là

 

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