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Paul Mirabel : une date à Londres et une passion cachée pour Hyde Park et Arsenal

Il est le jeune visage d’une nouvelle forme d’humour en France et par le hasard des choses, il a passé pas mal de temps à Notting Hill. Paul Mirabel, jouera en juin “Par Amour” son dernier spectacle en date. L’occasion de lui poser des questions sur son nouveau spectacle, sur son rapport à Londres et aux expatriés outre-Manche : “C’est ma seule date prévue à Londres pour ce spectacle, qui est complet partout ailleurs. Si vous avez aimé ce que vous avez vu des précédents spectacles ou sur Internet, je pense que vous allez encore plus aimer celui-là.”

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Paul Mirabel, bientôt au Hackney Empire pour une date unique !
Écrit par Ewan Petris
Publié le 19 mai 2025

Vous le connaissez peut-être grâce à ses passages au Montreux Comedy ou aux Marrakech du Rire, mais saviez-vous qu’il est aussi un grand fan d’Hyde Park et des Britanniques en général ? Ce vendredi 6 juin 2025, Paul Mirabel s’installe à Hackney Empire pour une date unique. Mais avant cela, pourquoi ne pas le découvrir autrement ? Exclusivement pour lepetitjournal.com, il a répondu à quelques questions.

 

Qu’est-ce que cela représente pour toi de venir jouer dans la capitale britannique ? 

Je suis très content, parce que jouer à l'étranger, quel que soit le pays, est toujours une fierté. Je sais qu’il s’agit là d’un privilège aussi, d'avoir un spectacle qui parle à des gens, au-delà de ses propres frontières. Et j'aime particulièrement Londres, car la ville est seulement à quelques heures de Paris, mais nous sommes complètement dépaysés. J'aime la mentalité des gens ici, j'aime la ville et je suis très fan de football. Honnêtement, je pense que Londres est une super ville, quand il fait beau…

 

Quel est le point de départ de ton nouveau spectacle “Par amour” ?

Je pense qu’il s’agit d’un mix de plusieurs choses. Je sentais que j'étais un peu sur la fin de mon premier spectacle (Zèbre, ndlr) et j’avais déjà une envie de le laisser de côté. Puis, il m'est arrivé suffisamment de choses personnelles, que j'avais emmagasinées et que je voulais raconter. Le point commun de toutes ces histoires, c’était l’amour, notamment à travers plusieurs anecdotes sentimentales, que j’ai ensuite enrichies d’expérience. Par exemple, il y a un sketch sur la notoriété, qui, pour moi, est une forme d’amour du public. Pour résumer, j’avais vraiment envie de raconter d’autres histoires.

 

Comment décrirais-tu ton humour aujourd’hui, avec ces nouvelles expériences ?

Je ne sais pas trop, en tout cas, je mets un point d'honneur à ce que ce ne soit pas violent, irrévérencieux, ou que ça puisse blesser quelqu'un. Disons que je ne sais pas comment je le qualifierais, mais je sais quelles sont les barrières que je me mets. Si ça gêne quelqu’un parce que le propos est vulgaire, j’estime avoir raté mon ambition initiale. 

 

Tu évoques souvent le stress et l'anxiété du métier. Tu es toujours aussi stressé quand tu montes sur scène ?

Franchement, oui. C’est assez marrant, car je gère mieux maintenant, puisque l’exercice a été répété… pas mal de fois ! Mais j’essaye de toujours rendre ce moment spécial. Finalement, je reste quand même un homme timide qui va parler devant des gens qui ont payé et réservé leur place, depuis longtemps. Il y a donc une certaine exigence à avoir, qui, pour moi, se matérialise par le stress. Après, j’évoque ici du bon stress, c’est-à-dire que ce n’est pas paralysant, mais plutôt excitant. Je ne peux pas faire comme si mon métier n’avait pas d’importance.


 

Y a-t-il un moment ou une phrase qui a une résonance particulière pour toi dans ce nouveau spectacle ? 

Je ne veux pas trop spoiler, mais il y a un moment, vous le verrez en découvrant le spectacle, qui est la matérialisation et la concrétisation de plein de choses que j’ai vécues. Des choses que j’ai réussi à imbriquer pour en faire une seule et même histoire, intégrée au spectacle. Je suis content, parce que ce sont des thèmes et des sujets que j’avais envie d’aborder, sans savoir quoi en faire au départ. Et j’ai réussi à les traiter d’une manière qui me plaît et qui, je crois, plaît aussi au public.

 

D’ailleurs, j’ai mis un an à l’écrire, une année entière où je ne faisais que ça. Nous avons fait énormément de comedy clubs, et j’écrivais littéralement toute la journée. Malgré tout, j’ai l’impression que dans le processus créatif, il y a aussi toute une part de réflexion qui n’est pas forcément quantifiable. J’avais déjà commencé à cogiter l’idée avant de passer à l’écriture concrète. 

 

Paul Mirabel à Londres

 

Tu ajustes ton spectacle quand tu joues à l'étranger ?

Je pense qu'il y aura peut-être quelques modifications. Londres, ce n’est pas comme la Belgique ou la Suisse, ou il est possible que sur certaines blagues, les gens n’aient pas forcément la référence. Je pense que le public outre-Manche sera majoritairement composé d’expatriés, donc oui, il est possible que j'ajuste un peu. 

 

En fonction de chaque ville, j'essaie d'écrire quelques blagues, parce que ça me met un petit défi et surtout je crois que ça fait plaisir aux gens, ils voient que le show n’est jamais vraiment le même tous les soirs.

 

Il y a des lieux à Londres que tu aimes particulièrement ?

J’aime bien Notting Hill, j’ai aussi passé un peu de temps à l’Emirates Stadium, et j’ai fait tous les lieux un peu “touristiques”. Ici, j’ai vraiment l’impression de ne plus être en France. C’est moins le cas, je trouve, quand nous allons en Espagne ou en Italie. À Londres, il y a une sensation de dépaysement, tout en étant tout proche. D’ailleurs, j’aime beaucoup Hyde Park pour cette raison.

 

J’ai joué deux fois à Londres, et j’ai le sentiment que les Français qui vivent ici sont différents de ceux que nous trouvons en métropole. Les deux fois où j’ai joué ici, il s’est toujours passé quelque chose d’un peu particulier. Je me rappelle, c’était assez marrant, il y avait des spectateurs un peu éméchés, puisque la salle servait de l’alcool, donc c’était une ambiance assez unique. J’ai aussi le sentiment qu’il y a une forme d’ouverture d’esprit que nous retrouvons moins en France : sur les tenues, la manière d’être, ce que nous représentons… J’ai l’impression que nous sommes beaucoup moins jugés ici.

 

Sur scène, tu donnes souvent l’image de quelqu’un de timide et d’assez réservé. Est-ce que c’est naturel, ou plutôt un personnage construit avec le temps ?

Sur ce spectacle, je pense que cette image a un peu changé, par rapport au précédent. D’après ce que l’on me dit, et de ce que je ressens aussi, je suis beaucoup plus à l’aise sur scène. Mais pour moi, cela s’explique simplement parce que j’ai grandi, que je connais mieux mon métier, et que j’ai progressé. J’essaie surtout de rester aligné avec ce que je suis, quelqu’un d’assez réservé. J’ai l’impression que cela ne fonctionne pas quand nous essayons de jouer un rôle. 

 

Qu’est-ce que tu dirais à celles et ceux qui hésitent encore à prendre leur billet ? 

Je leur dirais que c’est ma seule date prévue à Londres pour ce spectacle, qui est complet partout ailleurs. Si vous avez aimé ce que vous avez vu des spectacles précédents, ou ce que vous avez découvert sur internet, je pense que vous aimerez encore plus celui-ci. Et comme j’aime beaucoup Londres, ça me ferait vraiment plaisir que vous veniez…

 

Paul Mirabel revient à Londres avec son nouveau spectacle "par amour"

 

Par amour est le nom du spectacle, mais toi, qu’est-ce qui te pousse à monter sur scène ?

Par amour de mon travail, déjà. Il s’agit là de ma première motivation : le plaisir de faire ce que j’aime. Et aussi par amour des gens. Je pense, toujours dans le cadre du spectacle, qu’il y a des personnes qui ont placé une attente, voire des espoirs en moi. Je n’ai pas envie de les décevoir. Donc oui, je pense que je fais les choses aussi par amour pour le public.

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