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Cinéma : l’amour indéfectible d’un cinéphile pour l’horreur

Un homme masqué lance un regard mauvais Un homme masqué lance un regard mauvais
Lexscope - Unsplash
Écrit par Elzéa Colomb
Publié le 15 juillet 2021, mis à jour le 15 juillet 2021

Vivre avec un cinéphile n’est pas toujours de tout repos. Incapable d’apprécier des films « moyens », cet être complexe aux standards plus élevés que le commun des mortels semble avoir besoin de frissons pour apprécier le cinéma. Mais pourquoi les cinéphiles aiment-ils autant le cinéma d’horreur ? Xavier nous éclaire sur la question.

 

Mon premier réflexe aura été de me pencher vers l’enfance. Est-ce qu’un quelconque traumatisme pourrait être à l’origine d’un tel attrait ? Une fois cette thèse écartée, autant poser la question au principal intéressé. Xavier a 23 ans et semble à première vue un individu des plus équilibrés. Alors oui, il lui est arrivé de prendre son petit-déjeuner devant des scènes de “Scars”, « un slasher movie » précise-t-il, alors qu’il n’était âgé que de 11 ans. Sa mère a d’ailleurs jadis craint que son rejeton ne devienne plus tard un être dépourvu de sensibilité. Des préoccupations qui se sont heureusement envolées depuis.

 

Un cinéma à la hauteur de sa complexité

« J’aime le cinéma d’horreur mais je chéris davantage l’épouvante » corrige le jeune homme. Parce que oui il y des catégories dans l’horreur. « Dans un film d’horreur ce qui sera mis en avant c’est la vulnérabilité du corps, à quel point il est fragile. Là où pour moi l’épouvante se penche réellement sur des peurs profondes, les scènes procurent de la gêne ou instaurent un malaise » détaille-t-il. Parmi les autres catégories, les Found Footage, composés d’images de reconstitution, le Gore, connu pour ses profusions de sang, ou encore les Slasher, qui mettent en scène un tueur. « Ce qui me plaît le plus ce sont les mécaniques utilisées pour instaurer la peur plus que la peur en elle-même » déclare Xavier.

 

Les chefs-d’œuvre à voir ou à revoir

« Parmi les films d’horreur qui m’ont le plus marqué, le premier “The collector”, le 2 n’est vraiment pas regardable, “Sorgoï Prakov : My European Dream”, une masterpiece absolue, et “Maniac” pour son point de vue atypique ». Dans le cas de “Sorgoï Prakov”, « on plonge dans une œuvre totale. C’est une forme de “Borat” mature qui fait passer le spectateur par une multitude d’émotions et fait prendre conscience de l’impact que peut avoir le rejet de la société sur l’individu ».

En ce qui concerne l’épouvante, « je pense à “Lake Mungo”, “AntiChrist” et “Hereditary”, je n’ai jamais été terrorisé devant une œuvre mais celles-ci comportent des scènes qui m’ont approché du frisson » souligne-t-il en souriant. Mais un cinéphile, égal à lui-même, consomme toute sorte de BON cinéma avec un plaisir religieux. « Le seul type de cinéma qui surpasse l’épouvante pour moi est le Mindfuck, ces films tel qu’ ”Enemy” « meilleur film de l’histoire » qu’on a du mal à suivre. Mais j’ai un cœur et les films d’animation tel que “Vice-Versa” me touchent également » conclu-t-il.