Les amateurs d’ambiances intimistes et de tous types de musiques peuvent se délecter tout au long de l’été de la série de concerts de violon éclairés à la bougie concoctée par Fever.
Elle a débuté fin mai 2021 et s’intitule Candlelight, en référence à l’atmosphère dans laquelle se déroulent les différentes représentations. Je m’y suis personnellement rendu le 25 mai dernier, et son thème n’était pas banal : The Best of Anime (le Meilleur des Animés). J’ai donc assisté à un concert de violon au cours duquel un quatuor à cordes donnait vie aux musiques des animés japonais les plus populaires au monde.
La popularité croissante des mangas et animés japonais
Si ma participation à cet événement en dit long sur mon côté nerd (ou otaku, sur l’Archipel Nippon), sa tenue témoigne surtout de l’immense popularité dont jouissent les mangas et animés japonais depuis quelques décennies, y compris au Royaume-Uni. Cependant, les plus friands des productions venant du Pays du Soleil Levant, outre les japonais eux-mêmes, restent les Français. L’Hexagone est en effet le second plus grand consommateur de mangas au monde, derrière le Japon mais devant les Etats-Unis, ce qui n’est pas rien en comparaison des populations respectives.
Popularisé en France par le Club Dorothée de la fin des années 80 à la fin des années 90, cet aspect de la culture japonaise a séduit de nombreuses personnes à travers le monde. Au point de devenir un véritable phénomène de la pop culture à part entière.
Cependant, c’est bien dans leur pays d’origine que les mangas et les animés sont élevés à un rang bien supérieur. Au Japon, les auteurs (ou mangaka) de ces bandes dessinées se lisant de droite à gauche sont de véritables idoles. Il en est de même côté animation pour les acteurs de doublage (ou seiyū) auxquels les fans japonais vouent une admiration sans limites, voire un véritable culte.
Les musiques en fond sonore des différentes productions d’animation japonaises sont bien souvent très entraînantes, voire envoûtantes pour certaines. Notamment celles des films d’Hayao Miyazaki, père des studios Ghibli, et dont beaucoup raffolent comme Le Voyage de Chihiro ou Princesse Mononoké.
Des concerts d’immense envergure dédiés à ce type de musique s’organisent parfois et attirent des milliers de personnes, surtout du côté de l’Archipel. Celui donné par la chanteuse du 3ème générique d’ouverture de l’animé Naruto Shippuden, Ikimino Gakari, en fut le parfait exemple.
On comprend donc sans mal pourquoi les musiques d’animés japonais ont la capacité de rassembler de nombreux fans, même dans la capitale britannique.
Une expérience magique qui pourrait ravir n’importe qui
Le concert de Candlelight est évidemment bien différent de celui montré dans la vidéo ci-dessus, mais pas moins frissonnant pour autant. Celui auquel j’ai eu la chance d’assister le 25 mai s’est déroulé à Grand Junction dans l’église St Mary Magdalene dans l’ouest de Londres, ces événements précis étant répartis entre cette église et Butcher’s Hall à Farringdon.
La performance était sublimée par le City String Ensemble, un collectif de violonistes composé ce soir là de quatre jeunes femmes chargées de nous en mettre plein les yeux… et les oreilles. La salle était pleine, dans le sens où toutes les chaises qui y étaient disposées étaient occupées.
Une fois toute l’assistance installée et le concert prêt à commencer, les lumières ont été éteintes, ne laissant que les centaines de bougies placées autour de la scène, située près de l’autel, comme seule source de luminosité. Les membres du quatuor ont ensuite fait leur entrée, ont pris place face à leurs partitions, saisi leur violon, et laissé la magie opérer.
Long story short : l’événement tient toutes ses promesses et le fan d’animés que je suis en a pour son argent. Les frissons sont au rendez-vous alors que le City String Ensemble enchaîne la plupart des musiques les plus emblématiques de l’animation japonaise pendant une heure, passée en un clin d’œil. Au plus proche de l’action, j’ai pu apprécier au mieux les notes virevoltant au rythme des coups d’archet des violonistes ainsi que l’atmosphère enivrante prodiguée par les bougies faisant danser les ombres sur les murs et sur les visages du quatuor.
Comme rien dans cette expérience n’était conventionnel (pour moi en tout cas), ce dernier a encouragé le public à faire du bruit, à fredonner l’air des musiques jouées ou même à chanter sur les chansons We Are et Sinzou wo Sasageyo, respectivement tirées de One Piece et de L’Attaque des Titans. Plutôt inhabituel pour un concert de violon, où les spectateurs apprécient généralement la prestation en silence. Les musiciennes interagissaient ainsi avec le public, leur but étant, de leur propre aveu, de ne pas nous proposer un moment trop formel.
Le concert s’est achevé comme il avait commencé, en apothéose. Des étoiles encore plein les yeux, je me suis demandé si des personnes non familières avec l’univers de l’animation japonaise auraient pu apprécier cette soirée. Si je ne peux qu’essayer de me mettre dans leur peau, je peux imaginer l’expérience que vivraient les individus dans un cas complètement opposé au mien : c’est-à-dire des férus de violons qui ne connaissent rien à l’univers du manga. Je suppose qu’il serait tout à fait possible pour eux de passer un bon moment grâce à la seule virtuosité des violonistes. Mais peut-être suis-je à côté de la plaque ?
Candlelight se diversifie
Toujours est-il que ceux dont les musiques tirées de l’animation japonaise ne sont pas la tasse de thé pourront probablement trouver leur bonheur parmi les autres événements Candlelight sponsorisés pas Fever, il y en a pour tous les goûts. Les mordus de musique classique, de jazz, de musiques de films, de chansons Disney, ou qui préfèrent tout simplement un environnement autre qu’une église pour profiter d’un concert seront servis. Des événements sont ainsi planifiés jusqu’en octobre dans les différents lieux partenaires.
Sont au programme des représentations au Castle Hotel Windsor ou au Musée Maritime National à Greenwhich, pour ne citer qu’eux. Cerise sur le bateau : des concerts flottants nocturnes sur la Tamise sont également prévus. Grand Junction et Butcher’s Hall restent néanmoins les étendards de cette série d’événement illuminés à la bougie. Ces deux lieux accueilleront encore de nombreuses soirées bercées par l’ambiance tamisée et la douce mélodie des violons.
Un des futurs concerts qui s’y déroulera sera consacré aux musiques de grands compositeurs de films tels que le regretté Ennio Morricone, Hans Zimmer et d’autres noms illustres. Le compositeur des bandes originales de la saga Star Wars, John Williams, est également sur la liste, ce qui ne me laisse qu’une chose à ajouter : que la curiosité soit avec vous !