Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Bientôt un pont entre l’Ecosse et l’Irlande du Nord ?

Vue l'île de Rathlin depuis la côte écossaiseVue l'île de Rathlin depuis la côte écossaise
K. Mitch Hodge - Unsplash
Écrit par Maël Narpon
Publié le 5 juillet 2021, mis à jour le 5 juillet 2021

Seuls 19 kilomètres séparent l’Irlande du Nord de la Grande-Bretagne, ce qui a probablement permis à ce projet fou de voir sa faisabilité étudiée actuellement par le gouvernement britannique.

 

C’est un projet qui ne date pas d’hier, mais qui a gagné en crédibilité en 2018 lorsque le Premier ministre en poste, Boris Johnson, lui a donné tout son soutien. L’architecte écossais Alan Dunlop a depuis révélé sa proposition de pont route-rail (mi routier, mi ferroviaire) reliant Portpatrick en Ecosse et Larne en Irlande du Nord. Ce pont aurait pour fonction de faciliter les réseaux de transports domestiques. Les conclusions de l’étude seront publiées plus tard dans l’été.

 

Un projet ambitieux mais techniquement complexe

Si les deux points géographiques à relier sont relativement proches l’un de l’autre, il faudra composer avec des contraintes topographiques et environnementales de taille. Le passage entre les deux pays est semé d’obstacles tels que des sites répertoriés au patrimoine mondial de l’UNESCO, d’un côté comme de l’autre, qu’il faudra parvenir à préserver.

Et il ne s’agit là que de la partie émergée de l’iceberg, ce qui se cache sous la surface étant autrement plus contraignant pour ce projet colossal : la fosse de Beaufort, une tranchée sous-marine de 50km de long représentant la partie la plus profonde du Canal du Nord, se dresse (si l’on peut dire) sur le chemin de ceux qui devront concevoir le pont.

A noter que, si la profondeur moyenne de cette faille est d’à peu près 150 mètres, son point le plus profond permettrait d’engloutir la Tour Eiffel. Pour ne rien arranger, elle se situe sur la route la plus directe entre l’Irlande du Nord et l’Ecosse et constitue la plus grande décharge militaire britannique connue. S’y entassent des armes chimiques, voire radioactives, ainsi que des tonnes de munitions susceptibles de déclencher une explosion.

Les éléments seront bien évidemment à prendre en compte dans l’équation. La mer agitée et le temps imprévisible entre l’Ecosse et l’Irlande n’incitent pas à entreprendre un projet d’une telle envergure. Le gouvernement britannique devra donc bien étudier le sujet afin de ne pas faire d’erreur. Car, même si le projet est réalisable, il lui faudra déterminer si le jeu en vaut vraiment la chandelle. Cependant, si le Royaume-Uni relève ce défi et le réalise avec succès, il s’agira alors d’une des plus grandes prouesses techniques de l’histoire de l’ingénierie.